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    65e Congrès des bibliothécaires allemands

    Constance, 20-24 mai 1975

    Par G. Littler

    Le 65e congrès des bibliothécaires allemands a réuni à Constance du 20 au 24 mai 1.050 participants, dont plus de 80 venaient de l'étranger (Europe et Etats-Unis). Après la matinée d'inauguration qui eut lieu dans les locaux où le Concile de Constance avait siégé, les séances se sont déroulées sur le campus de la nouvelle université à l'architecture résolument moderne. Le bâtiment universitaire abrite en son centre une B.U. de 13.700 m2, exemple typique de la nouvelle conception bibliothéconomique allemande : la bibliothèque est entièrement intégrée dans les locaux d'enseignement

    Services centralisés et en coopération, tel fut le thème du congrès. Partant du principe que les tâches bibliothéconomiques réalisées par une bibliothèque devraient pouvoir bénéficier à toutes les autres, les intervenants ont insisté sur la nécessité d'instaurer un partage du travail, notamment les acquisitions et le catalogage, pour aboutir à une entraide réciproque, source de réelle économie. Que cette coopération doive d'abord se situer au niveau régional, se comprend aisément lorsqu'on considère la structure fédérale de l'Allemagne. L'absence d'une direction centrale des bibliothèques, corollaire de l'autonomie de chaque Land en matière d'éducation, explique aussi que les réalisations dont il a déjà été fait état soient essentiellement des expériences régionales ou interrégionales.

    Il était particulièrement intéressant pour un observateur français de noter que dans un pays fédéral, coopération et centralisation ne vont pas forcément de pair. Un exposé sur les catalogues collectifs de périodiques s'est attaché à montrer les avantages et les inconvénients des divers types de coopération avec ou sans service central de rédaction et/ou de traitement automatisé pour proposer finalement une organisation en forme de réseau. Comme un passé autonome marque pour ainsi dire de sa particularité chaque Land et chaque bibliothèque, il est pas étonnant que l'on se soit interroge sur les limites de la centralisation et de l'unification dans la mesure où il s'agit avant tout de savoir jusqu'à quel point la coopération est possible et donc souhaitable.

    Aborder avec entrain et réalisme ce problème difficile en pays fédéral de la coopération et de la centralisation est signe de la forte vitalité des bibliothèques allemandes. 11 est à l'honneur aussi des organisateurs d'avoir complété l'exposé de la nouvelle conception bibliothéconomique des B.U. allemandes, dont Constance est une magnifique illustration, par le rappel de la situation dans les anciennes universités où, dans des conditions moins idéales, le principe de la coopération se réalise plus lentement, mais non sans mérite.

    Il va sans dire que les bords du lac de Constance au riche passé culturel sont un cadre splendide pour tenir un congrès. C'est pour la seconde fois que les bibliothécaires allemands s'y sont réunis et cela n'a pas été peu pour le succès de ce 65e Bibliothekartag.