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Création d'un groupe de travail pour les bibliothèques d'art au sein de la F.I.A.B.

1978

    Création d'un groupe de travail pour les bibliothèques d'art au sein de la F.I.A.B.

    Par J. Viaux

    Lors du Congrès de la F.I.A.B. (Fédération internationale des Associations de Bibliothécaires) à Bruxelles a eu lieu le 8 septembre 1977 la première réunion d'une nouvelle section, celle des Bibliothèques d'Art (1) . Ce fait est l'aboutissement d'un long travail, tant au sein de la F.I.A.B. que dans les différents pays.

    En effet, dès le 39e Congrès à Grenoble en août 1973, je signalais au cours d'une réunion des Bibliothèques Spécialisées l'intérêt pour la F.I.A.B. de créer un groupe où pourraient valablement travailler les Bibliothèques d'Art. Cette idée a fait son chemin lentement, et il a fallu que les Bibliothèques d'Art du monde entier soient à la veille de créer, en dehors de la F.I.A.B., une association internationale des Bibliothèques d'Art, pour que la division des Bibliothèques Spécialisées se décide à donner suite à la demande très justifiée des Bibliothèques d'Art.

    Cette section n'est que provisoire, et on ne saurait blâmer la division des Bibliothèques Spécialisées de ne pas vouloir englober un trop grand nombre de sections, ce qui, évidemment, aboutirait à un émiettement néfaste pour tout travail constructif.

    Il faut cependant comprendre que depuis une dizaine d'années environ, les Bibliothèques d'Art ont été conscientes que dans la conjoncture actuelle, aucun travail d'envergure ne peut aboutir sans une étroite collaboration tant sur le plan national que sur le plan international.

    M. William B. Walker, Keeper à la « Library of the National Collection of Fine Arts and the National Portrait Gallery (NCFA/NPG Library) » à Washington, dans une excellente communication à Bruxelles, a rappelé le long cheminement qui a abouti à ARLIS/NA.

    En effet, de 1924 à 1959 une «Art Reference Round Table» (ARRTCI) travaille au sein de l'ALA (American Library Association), et un Museum Group et une Picture Division fonctionnent au sein de la SLA (Special Libraries Association). C'est seulement en 1972 qu'à l'imitation de la Grande-Bretagne, les collègues américains se sont groupés autour de Judith Hoffberg pour créer une organisation nationale, ARLIS, englobant aussi le Canada. Cette association comprend 950 membres.

    La Grande-Bretagne a inspiré la création de ARLIS/NA qui a été fondée en 1969 sous l'impulsion de Mr. Trevor Fawcett. Elle est la première organisation des Bibliothèques d'Art. Elle groupe environ 81 institutions, et dès sa fondation, elle a pris l'initiative d'entrer en contact avec les Bibliothèques d'Art des autres pays, notamment : la France, l'Allemagne, l'Argentine.

    En France, en novembre 1967, les Bibliothèques se groupent au sein de l'A.B.F., sous la présidence de Mlle Damiron, Directrice de la Bibliothèque d'Art et d'Archéologie, et en 1973, la présidence revient à moi-même. Cette sous-section française entre en relation avec les deux ARLIS. Elle groupe environ 220 bibliothèques.

    La même année qu'en France, au Canada, se crée « Art Library Committee » à l'intérieur de la « Canadian Libraries Association ». En Allemagne depuis 1964 existe une « Arbeitsgemeinschaft der Kunsbibliotheken » qui coordonne le travail des six principales des bibliothèques d'art allemandes.

    Enfin, ARLIS New Zealand vient d'être créée, et la Suède espère posséder bientôt son ARLIS.

    Avril 1976 marque une étape dans le domaine de la coopération nationale. ARLIS/GB organise avec l'aide de ARLIS/NA une conférence internationale sur les périodiques d'art. Cent trente participants de dix pays prennent part à cette rencontre, et le dernier jour a lieu un débat extrêmement important : les Bibliothèques d'Art doivent-elles grouper une association internationale indépendante existant, telle la F.I.A.B. ou l'I.C.O.M. ?

    A Bruxelles, grâce à Judith Hoffberg, a lieu la réunion dont j'ai parlé au début de ce texte. ARLIS/Grande-Bretagne n'est venue qu'en observateur, et cette réunion ne rassemble encore que dix pays. Les participants ont essayé de rédiger un texte qui délimite le champ d'action des Bibliothèques d'Art. Il est évident que le mot anglais « Visual art » est difficile à rendre dans les autres langues, mais est certainement une assez bonne définition.

    ACTIONS PROPOSEES POUR LA SECTION DES BIBLIOTHEQUES D'ART DE LA DIVISION DES BIBLIOTHEQUES SPECIALISEES DE L'I.F.L.A.

    La Section des bibliothèques d'art doit servir de forum international pour échanger des idées, des informations et des documents concernant les arts dits visuels. Le champ d'action des bibliothèques d'art doit s'étendre à l'ensemble de la production artistique ayant une valeur sur le plan humain et esthétique. Une telle association de bibliothécaires d'art pourrait assumer les fonctions suivantes :

    • - coopérer pour l'acquisition des documents ;
    • - élaborer des bibliographies pour les documents autres que les livres ;
    • - établir des normes internationales pour le catalogage des documents spécifiques aux arts dits visuels ;
    • - veiller à la qualité de l'édition et inciter les éditeurs à publier des réimpressions valables ;
    • - préparer des catalogues collectifs ;
    • - procéder à des échanges de personnel.

    Sans être exhaustive, cette liste indique toutefois le rôle que la section des Bibliothèques d'Art pourrait jouer dans le cadre de la coopération internationale.

    Pour important que soit le fait que l'I.F.L.A. ait accédé au désir des Bibliothèques d'Art, ne résout pas tous les problèmes.

    L'existence de cette section ne se justifiera que si elle travaille et publie d'importants travaux collectifs. Pour l'instant, on envisage d'établir un répertoire comparable à celui qui existe pour les musées et bibliothèques d'art du spectacle (2) .

    Ce recensement des fonds existants à travers le monde est l'indispensable instrument de travail pour entreprendre une action commune quelle qu'elle soit ; établir des catalogues collectifs et des bibliographies, nouer des relations d'échange, coopérer dans le domaine des acquisitions.

    Souhaitons donc que la nouvelle section trouve suffisamment de moyens en hommes et en argent pour mener à bien un tel programme.

    1. Membres français présents : Michel Albaric, Marie-Cécile Commerre, Maria Deubergue, Martine Gouge, Renée Lemaitre, Huguette Rouit, Jacqueline Viaux. retour au texte

    2. Section internationale des bibliothèques et musées des arts du spectacle de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires. Paris. Ed. Bibliothèques et musées des arts du spectacle dans le monde, publiié sous la direction de André Veinstein... avec le concours de Rosamond Gilder,... Georges Freedely,... Paul Myers,... Préface de Julien Cain,... - Paris, centre national de la recherche scientifique. 1960. ln-4°, 763 p. retour au texte