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Compte rendu de la réunion du 15 mars 1978 sur le thème du congrès « conserver/éliminer »

1978

    Compte rendu de la réunion du 15 mars 1978 sur le thème du congrès « conserver/éliminer »

    Par Monique Lambert

    Rappelons que le compte rendu d'une partie des activités de la Section de la Bibliothèque Nationale, au cours du premier trimestre 1978 (réunion du 9 février sur le Département des Arts du Spectacle suivie de l'Assemblée générale de la Section ; réunion du 14 février sur la F.I.A.B. ; et visite de l'exposition Jules Romains, le 10 mars) a été publié dans le n° 99 du Bulletin de l'A.B.F.

    La réunion du 15 mars 1978 était destinée à préparer le Congrès national de Versailles dont le thème : « Conserver/éliminer ? Eléments pour une meilleure gestion des fonds » concerne tout particulièrement la Bibliothèque Nationale.

    Après avoir rappelé le thème du Congrès, M. Lethève précisa que M. Pierrot, Conservateur en chef du département des Imprimés et vice-président de la Section de la B.N., avait été chargé par le Conseil national de l'A.B.F. de présenter le Rapport de synthèse pour la Bibliothèque Nationale, lors du Congrès à Versailles. Puis il passa la parole à celui-ci.

    M. Pierrot constata tout d'abord qu'éliminer était un terme peu clair, que la Bibliothèque Nationale ne devait pas détruire d'après les normes imposées par le dépôt légal, et que consommation s'opposait à conservation à la B.N. Il rappela que, d'après l'enquête de M. Richter, •< éliminer » ne voulait pas dire « détruire », mais « évacuer » par manque de place, soit vers une annexe, soit dans des centrales de prêts régionales ou nationales, soit en faisant des échanges avec d'autres établissements.

    A la Bibliothèque Nationale, le problème de l'autoélimination des documents constitue l'un des problèmes les plus graves ; les « infames » papiers de la fin du dix-neuvième et du début du vingtième, par exemple, se détruisent spontanément, tandis que le papier des manuscrits anciens, au contraire, se conserve très bien. De puissants moyens financiers et un personnel nombreux seraient nécessaires pour remplacer les volumes abîmés, et par conséquent devenus incommunicables, par des exemplaires de tête dont le papier est meilleur, des microcopies, des reprints sur papier durable.

    La Bibliothèque Nationale, insista M. Pierrot, a besoin des autres bibliothèques françaises pour l'aider à conserver le patrimoine national pour les générations futures de chercheurs. Mais les catalogues collectifs manquent pour localiser les volumes du dix-neuvième siècle, par exemple qui sont si souvent communiqués à la B.N. et « tombent en miettes » pour la plupart. Mais le dépôt légal a mal fonctionné en province aux dix-septième et dix-huitième siècles ; etc.

    D'autre part, le problème du manque de place est devenu crucial à la B.N. et des collections entières de documents doivent être évacuées hors du quadrilatère Richelieu : annexe de Versailles pour les Périodiques ; création de la série « EL » aux Imprimés avec « évacuation » vers Versaillss également. D'autres dépôts annexes devront être créés à brève échéance.

    Ce problème est donc très grave et présente de multiples facettes. Le dilemme constant Conservation-Communication devrait être amélioré par l'existence d'un Centre national de Prêt bien équipé comme celui de Grande-Bretagne.

    En conclusion, M. Pierrot insista de nouveau sur le fait que la Bibliothèque Nationale n'est pas la seule bibliothèque en France chargée de la conservation, ni non plus le seul centre de recherches sur bien des sujets.

    Après avoir remercié M. Pierrot de cette présentation d'ensemble, M. Lethève donna ensuite successivement la parole à M. Prinet, Mme Colmaire et Mlle Le Nan.

    Le compte rendu de leurs interventions fait l'objet de trois articles publiés dans ce bulletin :

    • - Faut-il détruire les petites revues et les journaux ?, par M. Prinet.
    • - Le Service des Recueils à la Bibliothèque Nationale, par Mme Colmaire.
    • - Editions locales des quotidiens régionaux, par Mlle Le Nan.