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Enquête sur la formation et le statut professionnel des bibliothécaires spécialisés

1980

    Enquête sur la formation et le statut professionnel des bibliothécaires spécialisés

    Par Jean-Marc Léri

    Au début de l'année 1979, nous avons lancé auprès de nos collègues, membres de la section des BS de l'ABF, une enquête, afin de connaître leur formation professionnelle, leur qualification exacte et la nature de l'emploi qu'ils occupent. Enfin, nous demandions si la formation qu'ils avaient reçue correspondait aux fonctions qu'ils exerçaient et, s'il leur était donné de reprendre leurs études, quel serait le sens de leurs nouvelles démarches ?

    Sur 300 questionnaires envoyés, 65 ont reçu une réponse, ce qui, compte tenu de la brièveté du temps laissé par les réponses, montrait l'intérêt soulevé par ce problème. Le délai très court de dépouillement de ce questionnaire n'a pas permis d'approfondir l'analyse des réponses, mais nous avons, cependant pu en tirer quelques enseignements. La formation de nos collègues répond, en général, à quatre types différents, qui se répartissent en deux grandes catégories, selon l'organisme employeur. Les organismes officiels emploient des archivistes paléographes ou des titulaires du Diplôme supérieur de Bibliothécaire. Les organismes privés ou semi-privés recrutent plus volontiers des bibliothécaires formés par l'Institut catholique ou formés « sur le tas » et qui par la suite passent le CAFB. Le petit nombre de réponses provenant d'anciens élèves de l'INTD s'explique par le fait que les bibliothécaires-documentalistes sont plus attirés par l'Association des Documentalistes-Bibliothécaires spécialisés que par l'ABF. Il est donc utile d'établir un questionnaire de même type avec les diverses associations soeurs afin de mieux connaître ces problèmes de formation professionnelle et de statut. Nous souhaitons vivement qu'une coopération s'établisse dans ce domaine et sommes prêts à travailler avec tous les membres de l'inter-Association qui le désirent.

    On ne peut guère établir de comparaison entre les titres et les fonctions, surtout lorsque l'on entre dans le domaine privé. La variété des services, la nature des responsabilités, le nombre de personnes employées dans le service sont autant de facteurs qui nous sont, le plus souvent, inconnus. Certains de nos collègues semblent bénéficier d'une très large autonomie, d'autres, au contraire, malgré des titres plus honorifiques, semblent dépendre entièrement d'un autre service. Il semble qu'il n'y ait pas d'équivalence établie, même de façon artificielle, pour le statut professionnel dans un même secteur d'activité. Documentaliste ou bibliothécaire, chacun doit se défendre comme il peut, alors que, le plus souvent, le service de documentation ou la bibliothèque sont considérés, dans le privé, comme des services annexes.

    Si le statut pose de réels problèmes à nos collègues, la formation reçue, en revanche, et quelle qu'elle soit, semble « la moins mauvaise à défaut d'être la meilleure». Chacun se plaint d'avoir fait son apprentissage administratif « sur le tas », et c'est une remarque qui émane essentiellement des anciens élèves de l'ENSB qui se disent mal préparés aux problèmes de gestion et de personnel. Les anciens élèves de l'Institut catholiques ne regrettent nullement la formation reçue. Il semble même qu'ils fassent partie d'une catégorie de bibliothécaire particulièrement satisfait. Quant aux archivistes paléographes, si beaucoup d'entre eux regrettent de ne pouvoir utiliser au maximum leur formation scientifique, ils reconnaissent que le peu de formation juridique reçue leur est extrêmement utile. En fait, ce sont surtout les bibliothécaires qui se sont formés directement dans leur emploi qui ont le plus de problèmes, car ils sont tellement spécialisés qu'il leur serait bien difficile de s'engager actuellement dans une voie parallèle. Dans cette catégorie, chacun reconnaît qu'il regrette de ne pas avoir eu de formation professionnelle et aimerait au moins suivre des cours de CAFB.

    En conclusion, il serait bien difficile de tirer des conclusions générales d'un tel questionnaire, incomplet dans la forme et trop court dans les délais de réponse. Cependant, au vu de cette première correspondance avec nos collègues, nous pensons pouvoir établir bientôt un autre questionnaire plus précis et, cependant plus facile à analyser.