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    Rapport de synthèse

    Par Geneviève Foch

    Le débat a été posé dans les termes suivants: à l'heure actuelle, les grandes maisons d'édition dépensent autant pour leur publicité que les Bibliothèques municipales pour l'achat de livres. On peut donc se demander quelle est l'influence du critique sur le public, Monsieur Barthélémi, auteur et critique à la Quinzaine Littéraire, Bernard Epin critique des livres d'enfants à l'Ecole et la Nation et Pierrette Rosset d'Elle, ont essayé de répondre à cette question.

    Sans nier le poids de la publicité dans la diffusion du livre M. Barthélémi a reconnu qu'il existe un monopole des "faiseurs de livres", dont l'influence est de plus en plus grande, et ces critiques ont tendance à devenir des vedettes. C'est pourquoi, on peut se demander si l'anonymat ne serait pas une bonne chose dans la critique. B. Epin regrette que les grands médias ignorent assez systématiquement la critique du livre d'enfant, car celle-ci exige un grand travail de connaissance et des contacts permanents avec les enfants, les enseignants et les parents d'élèves. P. Rosset souligne le fait que dans Elle, la critique littéraire voisine avec les fiches cuisines ou le tricot, ce qui la ramène au niveau de la vie quotidienne. C'est sans doute pourquoi les lectrices de Elle, qui chaque année décernent un prix littéraire, n'aiment pas les auteurs consacrés. Or, ce prix fait vendre entre 10 et 12.000 exemplaires...

    De ces quelques éléments sont sorties plusieurs réflexions. Il y a en France de moins en moins de journaux littéraires: ils sont remplacés par les pages littéraires qui apparaissent maintenant dans tous les journaux. Cette profusion, parallèle à une multiplication des lieux de vente (les grandes surfaces) risque de mettre en place un système qui ne fera plus appel à la véritable critique littéraire qui devrait être à la fois formation et information du public. Actuellement, un critique n'est que peu de chose, face à un bon budget publicitaire, des attachés de presse intelligents et un système de diffusion bien rodé. D'autre part, il semble que les critiques littéraires perdent le contact avec le public. Tous ces éléments semblent mettre la critique littéraire face à un public de plus en plus sollicité par toute sortes de médias.