Fabienne Henryot

Historienne de formation, Fabienne Henryot est maître de conférences à l’Enssib où elle est responsable du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation (PBD).
Ses recherches portent plus particulièrement sur le patrimoine du XVIIe au XXe siècle, qu’il s’agisse des bibliothèques ou de leurs collections.

 

Rencontre avec Fabienne Henryot, responsable du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation à l’Enssib

À l’occasion de la journée d’étude organisée par l’Enssib au Rize le jeudi 6 février 2020, Fabienne Henryot nous explique comment est né ce projet, porté par les étudiants du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation de l’Enssib.
 

1/ Dans le cadre du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation (PBD) dont vous êtes responsable, vous proposez aux étudiants d’organiser une journée d’étude. Pourriez-vous présenter ce projet en quelques mots ?
Très concrètement, il s’agit pour les 19 étudiants du Master 2 PBD de concevoir, d’organiser et de conduire le 6 février prochain une journée d’étude pour le compte du Rize, structure culturelle implantée à Villeurbanne. Cette journée portera sur le thème de l’approvisionnement, un thème imposé par le Rize mais réfléchi et décliné par les étudiants. Ces derniers fonctionnent en mode projet, avec un chef de projet et des groupes répartis par missions (budget, intervenants, planification, logistique, communication…). Plus globalement, si je devais résumer ce projet à quelques idées clefs, je dirais tout d’abord qu’il s’agit d’un exercice pédagogique et d’un travail collaboratif, impliquant l’ensemble de la classe. C’est aussi un projet qui permet aux étudiants une première entrée dans la vie active puisqu’il s’adresse à la communauté professionnelle. Enfin, c’est l’occasion pour les étudiants de traiter un sujet dans toutes ses dimensions et de se mettre en situation.

 
2/ Quelles sont les motivations pédagogiques d’un tel projet ? Qu’apporte-t-il d’après vous aux étudiants ?

Le Master 2 PBD a l’ambition de former de futurs cadres des bibliothèques. Il s’agit donc de donner aux étudiants les moyens, à la sortie de l’Enssib, de prendre véritablement en mains des projets, voire un service dans des institutions documentaires. De ce point de vue, la journée d’étude du 6 février constitue un cas d’école très riche. Elle permet en effet de sortir de la salle de classe, de mettre les étudiants dans une situation très concrète, avec des difficultés et des dimensions qu’ils ne peuvent percevoir en cours. Il s’agit pour eux de mettre en place une stratégie de formation, la journée d’étude devant apporter un plus aux professionnels présents. Mais il s’agit aussi d’assumer des questions de planification, de coordination, de rédaction, de communication, etc. C’est finalement l’opportunité de prendre la juste mesure de ce que recouvre une action de valorisation et de formation conçue de manière professionnelle. N’oublions pas que les étudiants répondent à une lettre de mission émanant du Rize : nous sommes donc dans une relation de prestataire à commanditaire, comme dans le monde professionnel. Enfin, ce type de projet renseigne sur les besoins des enseignements et permet le cas échéant d’ajuster les maquettes de cours.
 

3/ L’organisation d’une journée d’étude ouverte à la communauté professionnelle est un projet impliquant. Quelles compétences cela va-t-il mobiliser chez les étudiants ? Quelles compétences vont-ils ainsi acquérir ?
De nombreuses compétences sont sollicitées dans l’organisation de la journée d’étude du 6 février prochain, qui relèvent du savoir-être comme ce qui tient au positionnement, à la capacité à travailler en groupe et à développer ses relations professionnelles, ou qui sont plus techniques, comme la gestion d’une commande par exemple. Certaines de ces compétences ont été acquises en cours, notamment pour ce qui concerne les collections, les politiques documentaires, la gestion des espaces, la question des publics ou encore le rôle social des bibliothèques et leur diversification. Le projet de la journée d’étude est d’ailleurs rattaché à une UE, intitulée « Construire une offre de services », consacrée aux services en bibliothèque. Enfin, à l’occasion de ce projet, les étudiants découvrent et expérimentent d’autres approches pédagogiques, notamment autour des jeux de rôles.
 

4/ En tant que responsable du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation, comment accompagnez-vous les étudiants sur ce projet ?
Pour informer et accompagner au mieux les étudiants, j’ai tout d’abord organisé la présentation du projet avec les différents personnels impliqués, dont ceux du Rize. Par la suite, j’ai veillé à sa mise en œuvre avec la constitution de groupes répartis par mission, de manière à couvrir tous les aspects à traiter pour le bon déroulement de la journée d’étude. La coordination de ces groupes a constitué un temps important de l’accompagnement, avec la désignation d’une cheffe de projet. Des réunions collectives ont été planifiées fin novembre et mi-janvier afin de veiller à l’avancement et à la bonne coordination des sous-groupes. Je me suis par ailleurs attachée à ce que tout le monde s’implique, en tenant compte des personnalités et des capacités de chacun.
 

5/ La journée d’étude se tiendra le 6 février au Rize, lieu culturel implanté à Villeurbanne. Pourquoi avoir choisi ce partenaire ?
Le partenariat avec le Rize existe depuis plusieurs années et c’était précédemment des élèves-conservateurs de l’Enssib qui y organisaient des journées d’étude. Le Rize occupe en fait une place particulière dans le paysage documentaire lyonnais. Ce lieu très ambitieux n’a pas d’équivalent car il est à la fois une bibliothèque, un lieu social, d’archives, de mémoire et de recherche. C’est un exemple typique de ces bibliothèques nouvelle génération, qui font beaucoup plus que de prêter des livres, en étant également des lieux de parole pour les jeunes mamans, des lieux de sensibilisation aux questions de société entre autres…
 

6/ Un mot pour conclure ?
J’ai été agréablement surprise par l’implication des étudiants, qui se sont véritablement engagés dans ce projet et lui ont donné une dimension très intéressante. Ils ont vraiment pris les choses à cœur, avec une forme de professionnalisme très convaincante. À suivre le 6 février prochain !
 

Propos recueillis par Patricia Giboudeau, Marlène Racault et Véronique Branchut-Gendron
Le 23 janvier 2020