Index des revues

  • Index des revues
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓

    Les échanges de doubles au Royaume-Uni

    Booknet, un service de la British Library

    Par David BRADBURY, Directeur British Library Document Supply Center.

    Booknet est un service géré par le Document Supply Center (D.S.C.) centre de fourniture de documents, situé à Boston Spa dans le Yorkshire. Il remplace le précédent Gift and Exchange Service (G.E.S.) service de dons et échanges géré par le D.S.C. depuis la création de la British Library en 1973 qui, lui-même, remplaçait des services similaires dans les précédentes Bibliothèque Nationale Centrale et Bibliothèque Nationale de Prêt.

    En quelques mots nous dirons que le but du G.E.S. était double, d'une part ajouter les dons reçus aux fonds de la D.S.C. si cela était approprié et d'autre part redistribuer les documents en surnombre aux autres bibliothèques. Au niveau national, le G.E.S. apparaissait comme un moyen financièrement efficace qui permettait aux bibliothécaires du Royaume-Uni de se défaire de leur documentation peu utilisée, et ceci de manière responsable. Le coût de magasinage de nombreux exemplaires souvent superflus pouvait être épargné alors qu'un exemplaire restait disponible pour le prêt au D.S.C. Fortement subventionné, ce service, pourtant reconnu d'utilité nationale, était régulièrement considéré, comme susceptible d'être fermé en ces temps d'austérité financière.

    Afin de réunir davantage d'éléments pour décider de l'avenir à moyen terme du G.E.S., la British Library commanda en 1987 une étude à un consultant extérieur. Il s'agissait de redéfinir un système de récupération des stocks excédentaires provenant des bibliothèques britanniques ainsi qu'un système de redistribution utile et rentable et surtout d'analyser l'efficacité d'un dépôt national au D.S.C. (rassemblant la documentation mise au rebut par les autres bibliothèques) et le rôle futur du G.E.S.

    Les propositions furent les suivantes : le D.S.C. continuerait d'augmenter ses fonds avec les dons qu'il n'avait pas encore en sa possession et le G.E.S. reprendrait ses activités sous un autre nom. Le service devrait fonctionner sur une base semi-commerciale avec pour but d'être entièrement rentable à moyen terme, et avec pour exigence que les départements de la British Library qui feraient l'acquisition de documents par l'intermédiaire du service contribueraient au coût des opérations comme les utilisateurs extérieurs. Le conseil d'administration de la British Library accepta ces propositions et fit savoir qu'il souhaitait une rentabilité totale en trois ans. Un projet s'ensuivit à l'automne 1988, prévoyant l'ouverture du nouveau service en janvier 1989. Il a été décidé que ce service, dénommé "BookNet" serait un système simple avec redistribution rapide, qu'il devrait traiter le nombre maximum de documents, que le D.S.C. serait le premier à choisir les documents, que les documents seraient présentés sur une liste, comme auparavant, à raison de 24 listes par an, chacune contenant livres et périodiques. Ces listes gratuites auraient une large diffusion. Le coût de traitement serait unique (plus frais d'envoi) pour chaque document (BookNet, ne vend pas les livres mais est conçu pour fournir un service et par conséquent n'est pas exonéré de TVA). Tous les départements de la British Library paieraient les charges de traitement ; tous les documents donnés seraient effectivement envoyés au D.S.C., c'est-à-dire que les listes de documents ou notes écrites ne seraient plus acceptées. Une nouvelle ligne graphique de papiers à en-tête et de matériels publicitaires furent conçus pour donner à BookNet une image plus moderne et plus dynamique que celle du G.E.S. En raison, des doutes qui planaient sur son avenir, le G.E.S. n'avait pas fait de publicité depuis des années et n'était utilisé que par 300 bibliothèques environ, toutes du Royaume-Uni. Avec l'introduction d'une somme à payer pour chaque document désiré, on pensa que le taux de livres demandés diminuerait et que, pour réussir financièrement, BookNet devait s'adresser à un nombre beaucoup plus large de clients. Il fallut évaluer le degré possible de circulation des listes et déterminer un prix du traitement des documents qui fût rentable (pour BookNet) sans pour autant effrayer les clients.

    Le prix est actuellement pour les monographies de £ 3.85 ; pour les publications en série de £ 3.85 le premier volume, et de £ 1.65 pour chaque volume suivant. Nous sommes heureux d'annoncer que BookNet a effectivement rempli son objectif financier pour la première année et qu'il est en bonne voie pour la seconde.

    Outre quelques formes de marketing direct, nous avons bénéficié de publicité dans diverses publications de la British Library et dans plusieurs journaux.

    Trois mois après l'envoi de nos listes, nous avons contacté des organismes qui n'avaient formulé aucune demande afin de savoir s'ils désiraient toujours recevoir cette information. Nous avons aussi adressé des listes à d'autres demandeurs de documents en leur proposant de les inscrire dans la liste des abonnés.

    BookNet (comme G.E.S. auparavant) a une réserve de documents qui, compte tenu de l'apport régulier d'anciens et de nouveaux donateurs, deviendra très abondante dans un avenir proche. Les capacités de stockage sont maintenant limitées, c'est pourquoi, aucun effort systématique n'a été fait pour attirer de nouveaux donateurs. Dernièrement BookNet a aussi entrepris d'importantes opérations destinées à éliminer les doubles du stock du D.S.C. Pour l'heure, nous proposons à des bibliothèques des Etats-Unis la documentation que ne nous demandent pas les bibliothèques du Royaume-Uni, ceci afin de savoir s'il existe une demande suffisante qui justifierait la production de listes de second choix. Au cas où l'expérience américaine serait positive, ces listes pourraient être adressées à d'autres pays en mesure de payer les prix demandés par BookNet. Quelques excédents de nos stocks sont proposés à des libraires surtout locaux ; ceci produit un revenu utile, bien que peu important. Hélas, la British Library a dû abandonner, il y a quelques années, ses envois de documentation excédentaire aux pays du tiers monde parce qu'ils n'avaient aucun fonds disponible pour payer les frais d'envoi (souvent très importants).