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    Le choix d'INTERMARC

    Par Thierry Giappiconi , Bibliothèque municipale de Fresnes

    La bibliothèque municipale de Fresnes a fait le choix de re- convertir ses catalogues en format INTERMARC. Ce choix technique repose sur la volonté de : récupérer des no- tices bibliographiques et des notices d'autorité toutes faites afin de rendre exceptionnel tout catalogage original et éviter ainsi la gestion de la cohérence de ses points d'accès ; récupérer ces notices à partir des bases BN-OPALE et OPALINE.

    Du choix des ressources...

    Le contenu de ces bases correspond pour l'essentiel aux besoins des biblio- thèques publiques et par là même à ceux de la bibliothèque de Fresnes. Il recouvre, en effet, la description des documents français, qui constituent la majeure partie de leurs collections. La plupart des documents étrangers sus- ceptibles de figurer dans les rayons d'une bibliothèque française s'y trou- vent également décrits (grâce notam- ment aux acquisitions destinées au site de Tolbiac). La qualité de description est actuellement la meilleure disponi- ble. Enfin, les points d'accès de ces no- tices sont contrôlés par des fichiers d'autorité riches d'informations, utiles au public comme aux professionnels, et dont les formes retenues constituent les vedettes de référence de la biblio- graphie nationale française.

    au choix du format

    Or ces notices sont et seront, on le sait, produites en INTERMARC (1) . C'est pour- quoi il est apparu logique de les récu- pérer dans leur format d'origine. Il fal- lait, pour ce faire, disposer d'un logiciel propre à gérer correctement INTER- MARC, tout particulièrement les champs de liens. Tel est l'objectif de la variante de la version 8-10 de la société Opsys qui expérimente à Fresnes le dévelop- pement d'une version intégrée » du format. Cette solution permet de récu- pérer l'information sans interface. Le choix d'INTERMARC rend ainsi cette ré- cupération la plus simple et la moins coûteuse possible. Il évite toute déper- dition de la richesse initiale des notices bibliographiques ; il rend possible, dès à présent, la récupération intégrale des notices d'autorité (2) .

    De la récupération...

    En tant qu'outil de travail, INTERMARC présente l'intérêt d'être un format de saisie, défini par une grande agence bibliographique nationale et bien adap- té aux normes et techniques françaises de catalogage. Ce statut garantit en ou- tre ses évolutions et sa compatibilité avec les autres formats MARC. Le logi- ciel développé par Opsys permet éga- lement les échanges en UNIMARC. Il ré- pond en cela (comme d'ailleurs les lo- giciels en USMARC et autres formats MARC) à l'esprit de l'arrêté du 3 novem- bre 1993, qui ne contredit en rien le pluralisme des formats et des modes de récupération. Cependant en ce qui concerne la récupération et la gestion interne, le choix d'INTERMARC est ap- paru meilleur que celui d'un format d'échange.

    aux échanges

    Car tel est, comme le rappelle Marcelle Beaudiquez, le statut d'UNIMARC : « L'IFLA (Fédération des associations de bibliothécaires et des bibliothèques) qui développait alors le programme de contrôle bibliographique universel, dé- cida de définir un format international d'échange dont elle recommandait l'usage aux bibliothèques et particuliè- rement aux agences bibliographiques nationales pour envoyer leurs notices aux autres pays (3) ... »

    Du point de vue du travail interne, UNI- MARC, dénominateur commun à l'en- semble des formats MARC, est en consé- quence moins précis que les formats les plus développés. Sur le plan technique, sa structure en zones imbriquées est très complexe et rend difficile la gestion des liens par les constructeurs. Cette particularité entraîne la perte de la per- tinence des liens analytiques qui font notamment la richesse et la précision des notices de BN-OPALINE (4) .

    Surmonter les incohérences...

    L'adoption d'UNIMARC dans un rôle pour lequel il n'était pas fait a eu pour conséquence le développement de va- riantes multiples et irrégulières de ce format (5) . On se retrouve dès lors contraint, soit d'accepter un UNIMARC « maison », soit de renoncer aux infor- mations et aux ressources catalographi- ques qui répondent pourtant à la complexité des documents (6) . Le choix d'INTERMARC permet de surmonter cette contradiction. Chaque format retrouve ainsi l'emploi pour lequel il est conçu, échange pour l'un, travail et gestion pour l'autre. Les raisons de ne pas res- pecter leurs caractéristiques techniques tombent alors d'elles-mêmes.

    au profit d'une perspective de réseau

    La volonté de travailler en INTERMARC, et la récupération des autorités consti- tuent à ce jour un choix original. Ce choix découle de celui du fournisseur principal, la Bibliothèque nationale de France, retenue pour le contenu, la qua- lité et le statut de ses bases biblio- graphiques. Il est avant tout pragmati- que. La récupération de notices dans le format même où elles sont produites apparaît comme le moyen le plus sim- pie d'éviter toute perte de qualité et de cohérence (notamment des liens analy- tiques internes aux notices biblio- graphiques) dans la constitution de la base locale. Il répond ainsi à un objectif majeur d'une politique de récupération : libérer le temps du personnel qualifié au profit de l'accueil du public, de la qualité de la politique documentaire et de la pro- motion des collections, tâches qui doi- vent constituer l'essentiel de l'activité d'une bibliothèque publique.

    Mais cette politique s'inscrit dans une perspective de réseau dans laquelle on peut penser qu'il serait souhaitable que la Bibliographie nationale constitue en matière de normes, d'autorités, mais aussi de format, une référence commune au plus grand nombre possi- ble de bibliothèques et de centres de documentation français. Il faut, à cet égard, être conscient que c'est en pre- nant toute la place qui lui revient en France que notre agence biblio- graphique nationale pourra tenir le rang qui lui revient à l'échelle internationale.

    La voie ouverte par la bibliothèque mu- nicipale de Fresnes est désormais ac- cessible à d'autres bibliothèques. La bibliothèque est d'autant moins jalouse de son originalité que la qualité du dé- veloppement du logiciel, l'amélioration des conditions de cession de notices en format d'origine dépendront du succès de ce choix d'INTERMARC " rendu dé- sormais possible.

    1. Voir dans ce numéro les articles concernant les bases de la Bibliothèque nationale de France. retour au texte

    2. Voir dans ce numéro les articles Récupération sur requête des notices bibliographiques et d'au- torité à partir de BN-OPALE. et « La récupération des notices d'autorité de BN-OPALE -. retour au texte

    3. Manuel UNIMARC, version française, Saur, 1991. retour au texte

    4. Voir dans ce numéro l'article BN-OPALINE . par P.-V. Duchemin. retour au texte

    5. Voir dans ce numéro l'article Les UNIMARC par Dominique Lahary retour au texte

    6. Voir dans ce numéro Guerre ou paix, le choix d'un format de catalogage par Marc Chauveinc. retour au texte