e voudrais faire le point sur les principaux instruments d'intervention de l'État en faveur du développe-ent et de la modernisation des bibliothèques de l'enseignement supérieur : les contrats d'établissement, d'une part, la création prochaine de deux établissements publics (le Centre technique du livre ; l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur), d'autre part. Dans une dernière partie, j'évoquerai quelques dossiers » transversaux .. le personnel, la formation, l'IST.
Ceux-ci constituent sans doute, dans le contexte actuel, l'outil le plus approprié dans la mesure où ils contribuent à renforcer les moyens des bibliothèques dans le respect de l'autonomie des universités. A travers eux, l'État souhaite en particulier :
Pour ce faire, les moyens financiers connaissent une progression régulière depuis 1988, progression qui devra être poursuivie pour accompagner la croissance de la population étudiante et enseignante.
L'année 1994 va être marquée par la création de deux nouveaux établissements publics au service des bibliothèques de l'enseignement supérieur. L'accord des ministères du Budget et de la Fonction publique a été obtenu et le Conseil d'État devrait prochainement donner son aval aux textes qui ont été préparés. Sauf imprévus, les décrets portant création du Centre technique du livre (CTL) et de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (ABES) seront publiés au Journal officiel à l'automne.
Le centre technique du livre aura pour objet de stocker, signaler et communiquer des documents très peu consultés mais néanmoins utiles à la recherche et qu'il eût été inadmissible d'éliminer. Il abritera au premier chef des collections issues des bibliothèques universitaires (ou assimilées) d'Ile-de-France, dans la mesure où ce sont elles qui connaissent, pour des raisons évidentes, la plus grande saturation et les plus faibles possibilités d'extension. Le regroupement de certains fonds permettra de rationaliser divers traitements techniques et, parfois, de procéder à des éliminations raisonnées et réfléchies. Le bâtiment, partagé entre le CTL et la Bibliothèque nationale de France, abritera en outre de nombreux ateliers. Localisé à Bussy-Saint-Georges, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, il sera livré au premier trimestre de 1995 ; les premiers transferts de collections seront effectués à l'automne 1995. Une équipe d'une dizaine de personnes, dirigée par Hubert Dupuy, travaille d'ores et déjà à la préfiguration de ce centre.
L'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur aura pour objet de mettre en oeuvre le schéma directeur informatique des réseaux de bibliothèques universitaires qui est déjà bien avancé et qui comporte, comme on sait, trois grands axes :
Sur ces points, les études fonctionnelles et les études d'architecture technique ont été conduites et validées. Un appel d'offre est en cours pour l'élaboration du cahier des charges du futur système, qui devra être totalement opérationnel en 1998.
L'ABES sera domiciliée à Montpellier. Elle comprendra une quarantaine d'agents.
En liaison étroite avec la direction générale de l'Administration du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui assure la gestion des personnels d'État des bibliothèques, la DISTB souhaite contribuer à la mise en oeuvre d'une politique du personnel. L'évolution rapide des pratiques professionnelles rend cette tâche impérieuse et décisive pour l'avenir. A ce titre, la sous-direction des Bibliothèques a souhaité engager une enquête et une analyse sur les métiers des bibliothèques. Lancé en mai 1994, ce travail devrait aboutir à des conclusions et à la remise d'un rapport à la fin mars 1995. Commandé par toutes les mutations qui sont intervenues (impact des technologies nouvelles, modification du comportement des usagers, etc.), il devrait alimenter les réflexions conduites actuellement sur le recrutement, la formation initiale ou continue et les carrières des agents.
S'agissant des conservateurs, le statut de grand établissement conféré à l'ENS-SIB, les nouveaux statuts des personnels scientifiques - fortement revalorisés -, les besoins des établissements, la rapidité des changements qui interviennent dans la vie professionnelle se cumulent pour appeler un haut niveau d'exigence. Dans le cadre du contrat d'établissement, plusieurs mesures sont envisagées (mise en place de nouveaux diplômes et formations, développement de la recherche, recrutement de professeurs cumulants, etc.) pour améliorer la qualité de la formation dispensée et pour l'adapter aux besoins des bibliothèques. Les difficultés constatées dans la formation des conservateurs territoriaux, difficultés qui tiennent notamment à la formation post-recrutement et à l'insuffisante disponibilité des agents, doivent être résolues. Il ne faudrait pas cependant que les solutions retenues puissent remettre en cause la parité récemment instaurée entre les fonctions publiques d'État et territoriales, ce qui constituerait sans doute une régression. L'administration centrale suit par ailleurs avec attention l'action des centres de formation aux carrières des bibliothèques, dont le rapprochement avec les universités constitue une réussite, mais que la suppression du CAFBa conduits à une profonde reconversion.
La réunion dans une même direction ministérielle de l'administration chargée des bibliothèques de l'enseignement supérieur et de celle chargée de l'information spécialisée constitue une chance dont il importe de tirer profit. A cet égard, trois dossiers font actuellement l'objet d'un examen particulier :