Depuis lafinde l'année 1995, les usagers du Service commun de la documentation (SCD) de l'université de la Sorbonne-Nouvelle ont la possibilité de se connecter au réseau Internet à partir de deux micro-ordinateurs mis en libre accès à la Bibliothèque centrale. Ces postes, installés dans la salle de lecture à proximité du bibliothécaire responsable de salle, sont équipés de Netscape Navigator et permettent exclusivement de "naviguer sur le Web, les autres fonctions (Telnet, FTP, e-mail, etc.) n'ayant pas été implémentées.
Faute de personnel suffisant, la bibliothèque ne dispense pas de formation à Internet, mais une notice explicative a été mise à la disposition des utilisateurs. Par ailleurs, le bibliothécaire responsable de salle est toujours disponible pour un « dépannage » ou pour donner un conseil ponctuel.
La décision prise par le SCD d'offrir aux usagers des connexions Internet était motivée par deux raisons principales :
Un an plus tard, le public paraît satisfait et l'expérience semble être une réussite même si un certain nombre de problèmes sont apparus.
Il serait dommage que ces problèmes, réels, occultent les aspects positifs d'Internet. La plupart des étudiants qui interrogent Internet dans le cadre d'une recherche précise obtiennent une réponse satisfaisante. Il faut noter, toutefois, que ces recherches sont essentiellement d'ordre pratique (adresse d'universités étrangères, conditions d'obtention de bourse à l'étranger, consultation de revue de presse, de une de journaux, etc.) et bien peu d'ordre universitaire. On peut, de ce point de vue, regretter que les enseignements n'intègrent pas encore assez la dimension Internet et que, lors-qu'ils l'intègrent, ce soit de façon très partielle, renvoyant l'étudiant à Internet sans lui donner d'adresse précise.
Il apparaît clairement que dans un proche avenir il ne sera plus possible pour les bibliothèques de rester en dehors d'Internet (ou des grands réseaux à venir). Les contenus documentaires vont se développer (catalogues de bibliothèques, bases de données, texte intégral, etc.) mais aussi les contenus pédagogiques grâce au multimédia (enseignement à distance, laboratoires de langues, etc.). Parallèlement, les développements techniques du réseau (moteurs de recherche plus évolués, etc.) permettront un accès plus facile à l'information.
Les bibliothécaires ont un rôle à jouer dans cette évolution. Nous ne pouvons pas nous contenter d'être spectateur. Il nous faut devenir acteur en produisant des contenus à mettre à disposition sur le réseau mais aussi répertorier et classer ces contenus, construire des chemins pour les rendre accessibles, en assurer la diffusion en équipant les bibliothèques d'accès à Internet. Ce n'est qu'à cette condition, en devenant des experts d'Internet et des médiateurs entre l'information et le public, que nous serons les garants de l'égalité d'accès de tous à l'information.
Car l'enjeu n'est pas seulement bibliothéconomique, il est aussi social.