Courrier International n°371 du 11/12/1997 (p. 20), sous la plume de N. Mac Gregor, verse au débat en cours en Grande-Bretagne sur l'introduction du paiement pour l'entrée au British Museum, sur lequel devrait statuer le budget 1998, les statistiques d'entrées dans sept musées britanniques avant et après l'introduction de l'entrée payante.
A l'exception de l'Imperial War Museum, qui est devenu payant en 1998 et a quand même enregistré une augmentation de fréquentation de 12%, tous les autres ont perdu entre 24 et 58% de visiteurs, le Royal Air Force Museum (- 51%) et le Science Museum de Londres (- 51%) étant les plus touchés...
Le journaliste rappelle que le vrai patrimoine, ce n'est pas seulement les objets exposés..., mais aussi la tradition qui veut qu'ils appartiennent à tous (depuis 1759). Il souligne également que ce modèle britanniques est envié par le monde entier et qu'il a été imité explicitement par les Etats-Unis, la gratuité d'accès étant par exemple inscrite dans les statuts de la National Gal-lery américaine.
Le Monde du 13/01/1998 publie la nécrologie de Serge Dalens (1915-1998), de son vrai nom Yves de Verdilhac, magistrat et auteur des aventures de Prince Eric, le fleuron de la collection Signe de Piste, dont l'illustrateur Joubert fixa en quelque sorte le stéréotype. Dalens affichait publiquement ses sympathies pour le pétainisme idéologique et pour l'Algérie française, et a conservé jusqu'à nos jours d'ardents prescripteurs dans les milieux traditionnalistes. Plus subtilement, son héros et l'iconographie qui lui est associé relèvent aussi d'une mythologie homosexuelle « fascistoïde » pour les adolescents blonds des mouvements de jeunesse, une composante aujourd'hui éclipsée mais toujours présente de la culture gay, ou, au choix, une composante tout aussi minoritaire et refoulée de l'imaginaire fasciste.
Dans Le Monde diplomatique n° 526 de janvier 1998 (p. 20), « Des logiciels libres à la disposition de tous ", un article de Bernard Lang assorti d'une bibliographie revient sur les projets de renforcement de la propriété intellectuelle en matière de logiciels via la Convention de Berne. L'auteur rappelle que l'Internet est issu de la recherche publique (militaire ou civile) et tire sa richesse de la participation bénévole. Il met en doute les arguments des éditeurs en faveur de la limitation de l'usage et de la reproduction de l'information électronique, assimilable à un « rétablissement artificiel de la rareté » et à la protection des rentes de monopole. Et l'auteur de proposer la voie alternative des logiciels libres, dont le système d'exploitation linus est le modèle. Protégés des accaparements par un nouveau type de licence appelé licence publique générale », les logiciels libres contribuent à une meilleure protection de l'utilisateur, tandis que l'abus des copyrights et des brevets irait à l'encontre du développement économique et technologique. L'avenir appartiendra-t-il aux bille Gates-Citizen Kane ou à la création collective des usagers ?
Un adhérent de l'Association nous a adressé un article du Monde libertaire du 11-17/12/1997 : « La chemise brune et la pantoufle signé par Frank Thiriot, qui fait le point sur les exactions des municipalités Front national en matière de lecture publique en reprenant des informations déjà connues, auxquelles s'ajoute une lecture plus dérangeante de l'attitude des bibliothécaires confrontés au problème.
« Le plus souvent issu de la classe moyenne salariée, après des études sans histoire et un examen rigoureux, le bibliothécaire, tout imprégné de son idée de service public et de sa vision consensuelle- rose ou verte - d'une société où les conflits de classe (le salaire net) doivent rester polis, se trouve fort dépourvu quand vient la bise fasciste. Cette impréparation est personnelle (origine sociale), politique (esprit consensuelle), physique (dispersion géographique) et professionnelle (les "bibs" sont des fonctionnaires soumis aux élus)... Les bibliothécaires sont dorénavant en première ligne, même dans les municipalités autres que FN, les exemples se sont récemment multipliés ailleurs que sur la Côte-d'Azur sans que la presse s'en fasse l'écho, grâce au silence des intéressés qui ont peur de politiser leur position de résistance. Se réfugier derrière le professionnalisme est une attitude vouée à l'échec..."
Notre collègue et informateur remarque par ailleurs l'absence quasi-totale du courant libertaire dans les collections de périodiques des bibliothèques publiques, une constatation que chacun pourra vérifier.
Le Monde des initiatives (supplément au n°l6 474 du 14/01/1998, p. 10) annonce la création de la première formation initiale de documentaliste de l'audiovisuel. Ouverte aux titulaires d'un diplôme bac + 2 ou aux personnes disposant de trois ans d'expérience professionnelle, ce cycle de onze mois est organisé conjointement par l'INA (1) et l'INTD (2) . Employeurs potentiels : l'INA, les cinémathèques Pathé et Gau-mont, les maisons de production, les chaînes de télévision et de radio, d'autres entreprises comme la RATP. Le transfert de l'INAthèque à la BnF courant 1998 devrait s'accompagner de la création d'une cinquantaine de postes, mais la BnF n'as pas encore fait connaître les modalités de recrutement... L'article retrace le portrait d'une profession rare (300 documentalistes audiovisuels adhèrent à l'ADBS, les « recherchistes (chercheurs de documents) seraient quelques dizaines, les gestionnaires de fonds quelques centaines, dont 200 à l'INA) et mal reconnue : les documentalistes audiovisuels ont du mal à s'introduire dans les génériques...