Index des revues

• Varet, Gilbert
  Manuel de Bibliographie philosophique, Par Martin, Roger p.049-050.
• 
  France. Bibliothèques (Direction). - Inventaire des périodiques étrangers reçus en..., Par R., M. p.051.
• 
  France. Bibliothèques (Direction). - Catalogue collectif des périodiques conservés dans..., Par Meuvret, Colette p.051-053.
• 
  Nihon tosho zo mokuroku - Kurita book index, éditeur, Kurita shoten, p.053.
• 
  Catalogue des thèses de doctorat ès sciences naturelles soutenues à Paris de 1891 à 1954, Par Hahn, André p.053-054.
• 
  Bibliothèque nationale (Paris). - Mozart en France., p.054.
• 
  Bibliothèque nationale (Paris).-Gustave Geffroy et l?art moderne, p.054-055.
• Weigert, Roger-Armand
  La Tapisserie française, Par J., L. p.055.
• L., R.
  Périodiques, p.055-064.

La rédaction d'un manuel de bibliographie philosophique est une entreprise délicate. Elle exige que l'on définisse les frontières de la philosophie et que l'on indique quelle relation soutiennent à l'intérieur de ces frontières les diverses formes de pensée philosophique. Elle, suppose ainsi que l'on sait répondre à la question « qu'est-ce que la philosophie ? ». Or c'est peut-être là, comme on le dit souvent par manière de boutade, le tout de la philosophie. M. VARET n'a pas éludé la difficulté et son ouvrage ne prend toute sa signification que si on le lit à la lumière des principes définis dans une étude proprement philosophique : « Histoire et savoir, introduction à la bibliographie philosophique » (Thèse de doctorat èslettres, soutenue en janvier 1956). Rien d'étonnant alors que M. VARET se soit refusé à composer aussi bien une simple bibliographie des bibliographies philosophiques, qu'un vaste répertoire de littérature rétrospective. La première formule l'eût obligé à renvoyer à une foule d'instruments peu familiers à la majorité des philosophes. La seconde ne lui eût guère permis de faire le point sur la situation actuelle des questions. L'ambition et le courage de. l'auteur ont été plus grands : il s'est proposé de donner « une sélection d'ensemble de la littérature philosophique » permettant de « se faire une idée de chaque question à travers la littérature réelle » et de les « articuler les unes par rapport aux autres dans un ensemble cohérent et à la limite dans le champ général ». Tâche proprement encyclopédique comme on voit, compliquée encore par le désir de conserver à cette reconstruction subjective par définition, l'objectivité qui seule peut en faire un instrument « où tous les points de vue possibles seront équitablement représentés par des contributions valables, sinon forcément les seules bonnes ou les meilleures».

L'ouvrage se compose de deux livres dont chacun occupe un tome. Le premier, précédé par une revue des ouvrages de référence encyclopédiques et des histoires et bibliographies « régionales » (antiquité classique, littératures chrétiennes, Renaissance, littératures modernes), se place dans une perspective historique et critique et étudie successivement « les inspirations antiques », « la philosophie chrétienne», les inspirations modernes ». Son originalité tient à ce que l'auteur s'est efforcé de dégager les ensembles au sein desquels on peut suivre l'évolution d'un courant de pensée. Par exemple dans la deuxième partie consacrée à la philosophie chrétienne un même chapitre groupe les références concernant la philosophie mystique depuis les origines de celle-ci jusqu'au xxe siècle. Un autre est consacré à la philosophie réformée et post réformée de Luther à nos jours. Cette présentation permet de prendre des vues d'ensemble d'autant plus précieuses que la documentation s'étend des origines jusqu'à 1954 (pour le premier livre) et 1955 (pour le second). Dans ces limites fort larges l'auteur a de surcroît donné une attention particulière à la période 1914-1934 qui correspond à l'intervalle séparant le « Grundriss der Geschichte der Philosophie » de Ueberweg et la « Bibliographia philosophica » de De Brie.

Le deuxième livre est consacré aux sciences philosophiques entendues au sens large. Y figurent toutes les sciences sur lesquelles le philosophe appuie sa réflexion, qu'elles soient encore rattachées à la philosophie ou qu'elles aient depuis longtemps acquis l'autonomie des sciences positives. C'est bien évidemment dans ce livre que l'entreprise de l'auteur se heurtait aux difficultés les plus considérables tant pour le découpage des ensembles que pour la sélection des titres. Une première partie groupe les philosophies de l'histoire et de la culture (philosophies de l'histoire, philosophies des religions, philosophies de l'art). La deuxième partie concerne les philosophies des sciences (logique y compris la philosophie du langage et de, l'intelligence, épistémologie générale, philosophie des mathématiques et logique symbolique, philosophie de la physique et de la chimie, philosophie biologique y compris la philosophie médicale). Les philosophies de l'homme, occupent la troisième partie (l'homme individuel et social, philosophies du Droit et de l'Etat, y compris la philosophie économique et la philosophie des techniques, philosophies de l'éducation et de la morale, philosophies de l'Etre, de l'existence et de la valeur).

Selon ses opinions, selon sa spécialité, le lecteur admirera l'abondance de l'information et l'aisance avec laquelle on l'oriente dans les domaines les plus variés ou sera tenté de faire des réserves sur divers point. Il lui sera impossible en tout cas de rester insensible aux mérites de l'ouvrage et de ne pas remercier l'auteur pour l'aide précieuse qu'il apporte à quiconque est aux prises avec un problème de documentation philosophique.