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    Rapport du Président

    Par Maurice Piquard

    Mes chers collègues,

    Un étranger me répétait, tout dernièrement, combien les Français étaient bavards : cette remarque très justifiée venait à son heure et pour un peu je vous aurais dispensés du pensum traditionnel qu'est le discours de votre Président. Malheureusement pour vous, la tradition veillait rigoureuse et me voici une fois encore prêt à rompre l'ambiance cordiale que ce repas pris en commun a fait naître.

    L'année qui vient de s'écouler a été celle de notre cinquantenaire, la précédente celle du Congrès de Bruxelles et l'année qui commence verra la réunion en France du Conseil de la Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires. Ces diverses circonstances ont donc été ou seront pour nous l'occasion d'une vie particulièrement active, que seul permet d'assurer le dévouement inlassable de quelques-uns qui se dévouent sans ménager leurs peines. Pour ne pas les effaroucher, je ne prononcerai aucun nom, mais vous savez tous quels sont nos collègues à qui doit aller plus spécialement notre gratitude pour l'ampleur de la tâche qu'ils assument. En votre nom à tous, je tiens à leur exprimer notre reconnaissance.

    Notre corporation a eu à déplorer l'année dernière la mort de deux de nos collègues, M. CROS qui ajoutait à sa qualité de poète discret celle d'ancien bibliothécaire à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine et M. SACHE, ancien bibliothécaire de la ville d'Angers.

    Quatre décorations de la Légion d'Honneur ont récompensé les services rendus aux bibliothèques par Mlle SOLENTE, Mme Georges THOMAS, M. BOURRELIER et M. DE TOURNADRE. Une autre a été attribuée à Mme HURI à titre militaire.

    Rappelons nos réunions de l'année qui nous ont permis le 24 février de visiter le journal « le Parisien Libéré », le 27, sous la conduite de M. Marcel THOMAS, l'exposition Paul Valéry à la Bibliothèque Nationale. Le 2 mars M. KENT, bibliothécaire en chef de l'Unesco, nous faisait les honneurs de sa bibliothèque. Le 15 juin Mlle FONCIN nous a parlé des bibliothèques d'entreprises comme centres de culture et le Docteur HAHN nous faisait part des impressions qu'il avait rapportées de sa mission en Afrique Occidentale Française. Le 22 juin, enfin, c'était M. MICHON qui nous montrait les richesses de la bibliothèque du Conservatoire National de Musique.

    Comme les autres années, les membres de notre Association ont pu, au cours d'une journée qui aurait dû être ensoleillée, aller voir en dehors de Paris bibliothèques ou expositions. C'est ainsi que le 17 juin, ils ont pu admirer la merveilleuse exposition de manuscrits organisée au Château de Chantilly, que M. LONGNON voulut bien leur présenter lui-même. Après un déjeuner à Saint-Leu-d'Esserent, dont l'église est justement célèbre le groupe fut accueilli au sanatorium de Liancourt où Mme GIRARD lui présenta sa bibliothèque. Le retour s'effectua par cette ville de Senlis dont le passé surgit à chaque pas.

    L'Association des Bibliothécaires Français a continué, comme les années précédentes, à entretenir les meilleures relations avec les associations étrangères. C'est ainsi que j'ai pu vous représenter à Berlin du 22 au 26 mai à l'occasion du Congrès annuel des Associations de Bibliothécaires allemands qui nous avaient conviés à cette importante manifestation. Les 29 et 30 septembre suivants, je me suis rendu à Zurich à l'Assemblée annuelle des Bibliothécaires Suisses. Je tiens à profiter une fois encore de l'occasion qui m'est offerte pour répéter combien nous sommes heureux de répondre aux généreuses invitations qui nous sont adressées : rien n'est plus profitable à notre activité professionnelle que ces contacts fréquents avec nos collègues étrangers, dont les problèmes sont finalement les mêmes que les nôtres.

    Du 2 au 4 septembre enfin une délégation de l'Association des Bibliothécaires Français participait à Munich à la réunion du 22e Conseil de la Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires. Notre bulletin vous a, d'ailleurs, informés du détail de ces diverses réunions.

    Le grand événement de l'année écoulée a été la célébration de notre 50° anniversaire et nous avons eu la joie de voir groupés auprès de nos collègues parisiens de nombreux provinciaux qui, grâce à la Direction des Bibliothèques de France, ont pu assister ainsi à nos réunions puis aux Journées d'Etudes organisées les jours suivants. Ce fut aussi pour nous l'occasion d'accueillir un certain nombre de représentants des associations étrangères. Le fascicule consacré à nos deux journées vient de parvenir à chacun d'entre vous et vous avez pu y retrouver auprès de nos propres études la précieuse collaboration que nos amis étrangers nous ont apportée en nous indiquant la place et la situation des bibliothécaires dans leurs pays respectifs. En 1957, c'est en France, à Paris même qu'aura lieu à la fin de septembre, la réunion du Conseil de la Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires. Vous le voyez, notre Association déploie une large activité sur le plan international.

    Nous n'en avons pas mois poursuivi pour autant notre besogne habituelle. Nous accueillons de nombreux bibliothécaires étrangers qui viennent en France s'informer de nos méthodes de travail, notre secrétariat ne cesse de répondre aux demandes qui nous parviennent sur notre organisation professionnelle. Notre comité de lecture continue inlassablement la publication de ses listes et de ses fiches. Enfin nous ne cessons d'apporter nos soins à la publication du Bulletin imprimé, dont la large diffusion est un gage de notre vitalité : je compte sur vous pour nous apporter vos études sur les problèmes professionnels.

    Sans doute les moyens financiers qui sont les nôtres limitent-ils notre action. Il nous faut faire face chaque année à des nécessités nouvelles et c'est grâce à des prodiges d'ingéniosité que, nous avons pu en 1956 subvenir aux obligations que nous imposait notre glorieux anniversaire. Nous avons tenu cependant à ce qu'il reste un souvenir de ces journées. Avions nous trop présumé de nos moyens ! Ne soyez pas surpris que nous vous adressions un appel discret et modeste qui n'est pas dans nos habitudes.

    Je vous avais, l'année dernière, entretenus de notre désir de voir se constituer des sections provinciales de notre association : je pense que divers groupements régionaux ne vout pas tarder à pouvoir se constituer. Des contacts sont pris qui nous permettent de penser que ce souhait ne tardera pas à se réaliser dans plusieurs régions.

    Nous avons aujourd'hui la bonne fortune d'accueillir parmi nous un hôte qui a bien voulu nous apporter d'Angleterre de précieuses informations sur un des aspects de l'activité du British Museum, M. CHAPLIN, Deputy Keeper au Département des Imprimés, est un spécialiste des travaux de catalogage; c'est à ce titre qu'il est le secrétaire exécutif d'un groupe de Bibliothécaires et que tout récemment il s'est rendu aux Etats-Unis pour prendre part à une conférence organisée à Chicago. En nous parlant du problème du catalogue du British Museum, M. Chaplin peut être assuré qu'il trouvera ici un auditoire très attentif à une question qui nous préoccupe tous. Je suis heureux de lui souhaiter la bienvenue parmi nous et de lui exprimer tous les remerciements de notre Association pour les informations précieuses qu'il lui a réservées.

    Avant de terminer, je tiens à dire aussi à Mme MEUVRET combien nous lui sommes reconnaissants d'avoir bien voulu nous offrir cette année encore l'hospitalité pour notre réunion annuelle et je la prie de bien vouloir transmettre l'expression de notre reconnaissance à M. le Directeur de l'Ecole Nationale des Langues Orientales.

    Je m'en voudrais enfin de ne pas vous remercier vous-mêmes de l'attention que vous avez bien voulu porter à ce rapport d'où toute fantaisie doit être bannie.