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La Bibliotecología latinoamericana, algunas consi-deraciones sobre su pasado, esbozo de un plan para acelerar su desarrollo. Prólogo de Fermin Peraza Sarausa.

1960
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    Par M.Th. L.
    Carlos Victor Penna

    La Bibliotecología latinoamericana, algunas consi-deraciones sobre su pasado, esbozo de un plan para acelerar su desarrollo. Prólogo de Fermin Peraza Sarausa.

    La Haban, Anuario bibliogrâfico cubano ; Bogota, Asociación eolombiana de bibliotecarios, 1959. - 27 cm, 11-46 p., multigraphié.

    M. Carlos Viclor Penna dirigea jusqu'en 1952 l'Ecole, de Bibliothécologie du Musée social argentin, il y forma des élèves qui sont aujourd'hui des bibliothécaires distingués. Depuis, comme collaborateur de l'UNESCO, il a publié plusieurs éludes de premier plan sur la bibliothécologie en Amérique latine. Il était donc parfaitement désigné pour décrire les ressources des pays lalino-américains en bibliothèques et pour nous présenter un plan pour remédier à la carence qu'il constate. Remarquons d'abord que, dans les exemples qu'il cite, le Mexique apparaL très rarement, il entend donc surtout par Amérique latine et les Etats de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud et des Antilles.

    Bien que les pays d'Amérique latine soient assez s.mblables, les conditions sont souvent très distinctes. Certains n'ont que 12 % d'illettrés, mais d'autres, que l'auteur ne nomme pas, en ont 90 %. Il y a cependant des points communs à tous ces Etats, malheureusement surtout négatifs: absence quasi totale de conscience de la valeur et de l'importance des bibliothèques, manque de ressources économiques, de statistiques, de personnel qualifié, de législation bibliolhéconomique, difficultés pour les achats de livres et dépendance sur ce point du marché étranger. Le seul point posilif, la presque unité de langue et la commune culture, permet d'essayer de dresser un plan d'ensemble pour tous ces pays, plan qu'il est urgent de préparer avec soin et de suivre.

    Cependant, depuis 1920 et surtout 1945, ces pays se sont, développés économiquement et ont avancé à pas de géant, surtout le Brésil, la création d'un marché commun a multiplié les affaires, les gouvernants ont porté un intérêt chaque jour plus grand au développement de l'instruction. Ceci exige des bibliothécaires des efforts accrus pour que la bibliothèque aille de pair avec les nouvelles conditions et en tire le plus de profit possible.

    La première partie du travail de M. C.V. Penna dresse le bilan. Nous constatons qu'avec des moyens très réduits, nos collègues d'Amérique latine ont pris conscience de leur mission éducatrice et on essayé de développer les moyens de la remplir. Mais ils se heurtent à beaucoup d'incompréhension et souvent leurs moyens d'action sont d'un arehaïsme affligeant.

    L'auteur passe successivement en revue la préparation professionnelle, le perfectionnemenl du personnel, les ouvrages bibliothéconomiques, les bourses d'études, les associations professionnelles, les conférences et journées d'étude, la collaboration internationale, le développement des services bibliothécaires et bibliographiques et les échanges de publications. Il est impossible de résumer en quelques lignes toute la documentation apportée. Signalons rapidement qu'il existe des écoles de bibliothécaires de niveau très variables dans la majorité des pays, une Ecole interaméricaine de biblioihécologie, à Medellin et une Ecole cubaine de bibliothécaires qui exporte ses diplômés. Retenons que les associations professionnelles sont nombreuses, qu'elles éditent d'intéressantes revues, en particulier à Cuba, et que l'UNESCO doit l'efficacité de son action à l'appui de ces associations. Notons également de nombreuses conférences interaméricaines et des journées d'études dont C.V. Penna donne la liste et que l'une d'elle a eu pour conséquence la création, sous les auspices de l'UNESCO, d'une bibliothèque modèle à Medellin. Il faut également signaler que la plupart des pays éditent des bibliographies nationales courantes mais que, si on excepte l'Anuario bibliográfico cubano, la parution en est plus qu'irrégulière. Un fait de première importance est la parution de la Biblio-grajia de Centro America y del Garîbe, qui débuta à Cuba en 1955, mais qui parait actuellement avec le concours du gouvernement espagnol.

    Mais si tout cela crée un climat favorable, il n'y a guère de plan d'ensemble et tous ces efforts méritoires n'ont pas encore donné tout ce qu'ils promettent faute de coordination.

    La deuxième partie du rapport de M. Penna est, précisément, l'esquisse d'un plan pour stimuler et développer les services bibliothéconomiques. Il donne d'abord des chiffres montrant l'ampleur du problème. Il y aurait en Amérique latine de 4.500 à 7.000 bibliothèques (scolaires non comprises) ayant pour la pluaprt moins de 1.000 volumes alors qu'au Etats-Unisi il y en a 112.000 avec 390 millions de volumes. En se basant sur les chiffres des Etats-Unis, il faudrait en Amérique latine 450 millions de volumes (en fait 270 millions suffiraient étant donné le nombre des analphabètes). En comptant un bibliothécaire pour 2.000 lecteurs, il faudrait 54.000 bibliothécaires. En 1975, l'Amérique latine comptera 300 millions d'habitants, il faudra alors 750 millions de volumes et 150.000 bibliothécaires... Et M. Penna conclut à l'urgence d'un plan.

    Il faudrait d'abord des textes législatifs précis dans tous les pays, des statistiques régulières qui permettraient d'évaluer exactement les besoins et ressources des pays. On pourrait alors former un personnel compétent et perfectionner celui qui est en service, souvent médiocrement instruit et routinier dans le cas du personnel de service et du personnel technique. L'Ecole interaméricaine de Medellin serait toute indiquée pour servir en quelque sorte d'école normale et former des professeurs pour les autres pays, des bourses d'études mineur attribuées aideraient à ce perfectionnement. Enfin, il faudrait éditer des ouvrages professionnels ou en faire traduire. Dans tous les pays, on manque d'un organisme directeur des bibliothèques qui réalise les tâches communes et coordonne les autres. Les organisations internationales pourraient agir plus efficacement par l'intermédiaire de ces directions.

    Mais, avant tout, dit M. Penna, il faut faire naître dans ces pays la conscience des besoins et de l'importance des bibliothèques. Pour cela, l'auteur conclut qu'il faut organiser la propagande au moyen de « Journées des Bibliothèques » et utiliser les moyens audiovisuels modernes. Et surtout, dit-il, il est nécessaire de coordonner les efforts dispersés au moyen des grandes associations internationales : UNESCO et Union panamericana.

    Un rapport aussi dense ne peut se résumer en quelques lignes. Nous ne pouvons qu'en recommander la lecture à nos collègues. Les problèmes rencontrés par nos confrères d'Amérique latine ne sont cependant pas les nôtres, car il s'agit de pays qui comptent en moyenne 40 % d'analphabètes et dont plus grande partie des bibliothèques remonte à moins d'un siècle et souvent à moins de 20 ans. M. Penna conclut que le problème se résoudra à l'échelle internationale. En face des chiffres qu'il cite, nous avons l'impression que les efforts de nos collègues sont une goutte d'eau dans la mer. Souhai.ons que le dynamisme des bibliothécaires latinoaméricains, qui ont pris conscience de ieur mission, trouve sa récompense et que, coordonnés par des institutions internationales, leurs efforts aboutissent. Et d'ailleurs, nous avons intérêt à suivre leurs expériences, des problèmes semblables se poseront peut-être demain pour nous : l'Europe, si elle aboutit, à l'unité, devra aussi résoudre ses problèmes à l'échelle internationale et dès maintenant on prépare des codes internationaux de catalogage. Dans les jeunes pays qui composent la communauté française, il va falloir que les bibliothécaires étudient comment le Brésil, le Pérou, etc., ont fondé des bibliothèques dans des régions sous-développées. Nous devrons donc suivre avec attention les efforts de nos collègues d'Amérique latine.