A 9 h. 30, ouverture de la séance par M. Breillat, vice-président de l'A.B.F. et conservateur en chef de la bibliothèque de Versailles. Mlle Houssay, présidente du Groupe de Lorraine, présente en quelques mots le Groupe et ses activités. Né de la nécessité où se trouvaient les bibliothécaires de province de briser leur solitude et de chercher en commun des solutions aux problèmes - souvent identiques quelles que soient les bibliothèques - qu'ils ont à affronter, le Groupe de Lorraine se réunit en séance de travail une fois par trimestre ; il a déjà plusieurs réalisations à son actif : expositions itinérantes, multiples contacts avec les éditeurs, etc... Mais surtout - ce qui ne se chiffre pas - il y règne un climat d'amitié infiniment précieux pour les bibliothécaires de cette région en pleine expansion qui ont besoin de tous les encouragements pour faire face - avec peu de moyens - aux besoins culturels sans cesse croissants d'une population toujours plus nombreuse et souvent sans racine. Les orateurs suivants prirent la parole :
M. Cuénot estime que la lecture publique est la parente pauvre de sa bibliothèque. Malgré cela, il s'efforce de créer des annexes de quartier dont certaines sont très sympathiques, à en juger par les diapositives qu'il nous a projetées. Mais le manque de sous-bibliothécaires qualifiés est un sérieux obstacle.
Organisme privé, elles fonctionnent par auto-financement, grâce à des bibliothécaires bénévoles qui ont reçu une formation sérieuse au moyen de cours par correspondance. Situées dans les locaux les plus variés, boutiques, garage, « coin » de magasin, etc..., elles ont des horaires d'ouverture très souples, touchent des lecteurs de toutes professions, de tous milieux et un grand nombre d'enfants.
En Moselle, 35 bibliothèques et 100 dépôts ont prêté en 1962 plus de 500.000 livres dont 150.000 livres d'enfants (100.000 prêts pour la seule ville de Metz).
En Meurthe-et-Moselle, 8 bibliothèques et 11 dépôts ont prêté 85.136 livres en 1962.
M. Harotte est plus spécialement chargé des annexes de quartier. Il y a entrepris un important travail d'animation culturelle auprès des adolescents : clubs de lecture, préparation d'une exposition sur Van Gogh, etc...
Cette bibliothèque d'entreprise est ouverte depuis quinze mois, dans une cité neuve qui compte actuellement 3.000 habitants, construite à côté d'une cité plus ancienne, de 2.000 âmes, le tout à 2 km au-dessus de la localité industrielle de Moyeuvre. Peuplée, en grande majorité, d'étrangers non encore adaptés à la civilisation française, la cité neuve compte peu de lecteurs adultes. Les lecteurs de l'ancienne cité, pas tellement désireux d'entrer en contact avec ceux de la nouvelle, se sont tout de même décidés à fréquenter la bibliothèque et y sont très heureux.
Par contre, le mardi et le jeudi, la bibliothèque est envahie par une bonne centaine d'enfants : ils ont très vite appris à parler le français à l'école, mais ont du mal à le lire, et ne sont donc pas dans une classe correspondant à leur âge. A part la bibliothèque, rien n'a été prévu pour eux dans la cité, et ils viennent passer des heures à la bibliothèque... aussi longtemps qu'elle leur est ouverte. Le problème, pour l'instant, consiste à les y occuper, tâche écrasante, tant ils sont nombreux, instables et peu habitués aux choses de l'esprit. L'espoir existe cependant que, dans dix ans, la bibliothèque devienne un foyer de culture. Et, dans l'immédiat, on a la chance de se trouver devant des enfants absolument pas blasés, et intéressés par quantités de sujets.
Mlle Ducrocq nous a présenté, grâce aux diapositives, la nouvelle bibliothèque que l'usine vient de faire construire :