Notre collègue J.-P. Seguin a entrepris un grand travail d'ensemble sur les « occasionnels » ou feuilles d'informations non périodiques à travers les âges, dont les plus connus, les « canards », portent essentiellement sur les faits divers. Ces recherches ont donné lieu jusqu'ici à des publications fragmentaires plus ou moins importantes. Celle qu'il nous donne aujourd'hui est de cet ordre : ce n'est rien enlever à son mérite que de constater l'exactitude du sous-titre et de regretter que les promesses du titre ne soient tenues que dans la mesure où l'on se reporte à d'autres livres ou articles du même auteur.
Le sujet ainsi limité, on doit dire qu'il est traité une fois de plus de main de maître. Rien ne pouvait être dit de plus sur quelques centaines de feuilles difficiles à trouver même dans les collections de la Bibliothèque nationale. Ces canards, dont un certain nombre est reproduit, sont susceptibles d'intéresser aussi bien l'historien des moeurs ou de l'édition que le simple curieux. Ils montrent en tout cas que l'exploitation de la sensibilité publique à l'occasion de faits divers n'a pas attendu, comme on le croit parfois, l'apparition de la presse contemporaine.