Index des revues

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    Rapports d'Activité


    GROUPE DE LORRAINE

    Le Groupe de Lorraine s'est réuni à Metz les 8 février, 26 avril et 11 octobre 1965, et à Hagondange le 21 juin. Plusieurs intéressantes présentations de collections de livres de poche ont été faites le 8 février. Cela allait de « Poètes d'aujourd'hui » et « Savants du monde entier » à « Système D » et « Faites-le vous-même » en passant par « Archives », « Kiosque », « Microcosme » et bien d'autres. Le 26 avril nous a été donnée l'occasion de mieux connaître les éditions Casterman et leurs nombreuses collections, grâce à l'un de ses directeurs littéraires. M. René Wintzen, l'après-midi, nous a brossé un panorama de la littérature allemande de l'après-guerre. Cet exposé, brillant et très nourri, nous a beaucoup intéressés. Grâce à l'obligeance de M. Wintzen, il est enregistré sur bande et nous pouvons le prêter. Notre conférencier nous a précisé que tous les grands noms de la littérature allemande contemporaine sont traduits en français. La réunion suivante avait un petit air de fête. Elle avait lieu dans la bibliothèque de la Société Mosellane de Sidérurgie à Hagondange (Moselle). Existant depuis 1948, elle est installée depuis deux ans dans le local actuel, autrefois chapelle provisoire. Mlle Bertin, la bibliothécaire, nous en a fait les honneurs. Cette bibliothèque est fréquentée aussi par les élèves du Centre d'apprentissage qui y puisent les documents nécessaires à leurs cours de français et d'enseignement général. Les résultats de ces travaux et enquêtes sont de qualité. Rappelons, par exemple, le « mémoire » sur la construction de l'autoroute de Metz et ses répercussions économiques. La bibliothèque est en liaison avec le Foyer des jeunes, la Maison familiale de vacances et les colonies de vacances. Elle possède une discothèque de 900 disques, très fréquentée. L'après-midi, nous avons eu le compte rendu du voyage d'études en Allemagne organisé par la section de Lecture publique, voyage qui avait passionné celles d'entre nous qui y avaient participé. Toutes nos réunions nous ont trouvés parlant peu ou prou de l'organisation de cours par correspondance pour des aides de bibliothèques. Nos projets ont été stoppés dès que nous avons su que notre préoccupation existait aussi sur le plan national. A notre réunion du 11 octobre, à Metz, il n'a plus été question que d'organisation de stages sur le plan local et de corrections éventuelles de devoirs en liaison avec Paris. Le projet du règlement intérieur du Groupe de Lorraine a été soumis aux assistants. Et l'habitude est bien prise de terminer les réunions par une discussion animée sur quelques livres ayant posé des problèmes au moment du prêt ou, simplement, particulièrement manquants. Les projets pour la fin de l'année 1965 sont de prendre contact avec les libraires et le Cercle de la Librairie pour participer à la « Semaine du Livre » en mai 1966 ; de préparer dans l'immédiat et de diffuser dans toutes les bibliothèques de lecture publique de Metz, un questionnaire qui permettra l'étude du rayonnement de ces bibliothèques dans la région messine. Un groupe de travail est constitué et se met immédiatement à l'oeuvre. Le Groupe de Lorraine, du fait de sa liaison plus étroite avec le Conseil de l'A.B.F., du fait de l'existence du Groupe d'Aquitaine, et de fréquentes relations avec la section de Lecture publique, se sent bien moins isolé que par le passé et s'en réjouit.

    GROUPE D'AQUITAINE

    Le Bulletin de l'Association a déjà publié plusieurs chroniques racontant la naissance et les activités du Groupe d'Aquitaine. Il n'est donc pas nécessaire de refaire cet exposé. Il suffira de rappeler que ce Groupe est né à la suite de l'appel de Mme Honoré, paru dans le bulletin de l'A.B.F. de novembre 1964. Dans le Sud-Ouest, une quinzaine de membres restaient inscrits. Des visites effectuées dans les principales bibliothèques de Bordeaux ont permis de constater l'intérêt que suscitait le projet de Groupe régional, notamment auprès de jeunes éléments qui connaissaient à peine l'Association. Une enquête menée dans divers départements de la région a reçu, également, des réponses satisfaisantes. Et, le 29 mai 1965, a pu se tenir la réunion constitutive, sous la présidence de Mme Honoré, venue spécialement de Paris. De nombreuses catégories de bibliothèques étaient représentées, B.U., B.M., B.C.P., Grands établissements, Bibliothèques des lycées et, sur le plan privé, Bibliothèques pour tous et Bibliothèques d'hôpitaux. Un certain nombre de thèmes d'études ont été proposés, que le Bulletin a énumérés. Parmi les projets, celui d'ouvrir un fichier de renseignements sur la préparation professionnelle est devenu, par la suite, une réalité qui a apporté un certain nombre d'indications utiles, notamment aux jeunes stagiaires préparant des examens ou concours auprès de la B.U. de Bordeaux. Dès cette réunion constitutive, le nombre des adhérents de l'A.B.F. dans la région était passé de 15 à 36.

    Dans la période qui a suivi, les adhésions nouvelles ont continué à rejoindre le Groupe, qui atteint maintenant le chiffre de 70. Outre les catégories déjà signalées, nous avons reçu l'adhésion de plusieurs membres associés, librairies de Bordeaux, de plusieurs membres des Bibliothèques pour tous, non seulement en Gironde, mais dans les départements voisins, et de la bibliothécaire d'une Bibliothèque d'entreprise, celle de l'usine de la S.N.P.A. à Lacq, ce qui pourrait être le premier élément d'un nouvel élargissement dans le secteur privé, alors que le secteur public est déjà abondamment représenté dans notre Groupe. Cet équilibre entre les représentants de nombreuses catégories de Bibliothèques fait, pour le moment semble-t-il, une des originalités de notre Groupe. Aidé par tous ces adhérents nouveaux, il a pu organiser différentes réunions.

    Le 27 juin 1965, se tenait, à Bourg-sur-Gironde, une Journée d'études sur le « Public des bibliothèques ». Après une conférence de la matinée, par le professeur Escarpit, qui montra la nécessité pour les bibliothèques de renouveler leurs méthodes afin de s'adapter à un public toujours plus nombreux, l'après-midi permit à M. Arpin, Directeur régional de l'I.N.S.E.E., de présenter aux assistants les méthodes statistiques et leurs applications possibles aux bibliothèques. Cette réunion devait avoir des conséquences. Comme suite à l'évocation qu'avait faite M. Arpin des équipements électroniques qui pouvaient permettre, entre autres, des analyses de public ou la quête d'autres informations sur le présent ou l'avenir des bibliothèques, le Groupe a pu, grâce à l'obligeance du directeur de l'Agence bordelaise d'I.B.M., voir fonctionner dans les ateliers de cette agence, divers matériels, dont certains sont déjà en usage dans certains établissements. Ces visites ont eu lieu les 18 novembre et 9 décembre 1965.

    D'autre part, une réunion qu'avait précédée l'envoi à nos collègues du Groupe d'un questionnaire sur leurs établissements, a été tenue le 17 décembre 1965, pour examiner, après l'étude de la théorie, comment, dans la pratique, les méthodes statistiques étaient utilisées dans les bibliothèques de la région. La soirée s'est terminée par la présentation de plusieurs films documentaires sur la Hollande et, notamment, sur Rembrandt, prêtés par l'Ambassade des Pays-Bas à Paris.

    Nous ne rappellerons que pour mémoire une autre réunion dont le C.R. a paru dans le Bulletin, encore qu'elle ait attiré un public nombreux, pour entendre étudier « Le Livre de Poche dans les Bibliothèques publiques », avec le concours de deux professeurs de l'Université de Bordeaux, M. Flottes, de la Faculté des Lettres, et M. Charru, de la Faculté des Sciences, ainsi que celui de M. Mollat, libraire à Bordeaux.

    Le lundi 12 mars 1966, se tenait la première Assemblée générale du Groupe. M. Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, Président de l'Assemblée nationale, s'était fait représenter à cette réunion à laquelle assistaient aussi les représentants des services d'archives du département de la Gironde. Le thème étudié était « La Formation professionnelle ». Puisque l'A.B.F. a l'avantage de voir son ancien Président, M. Piquard, conservateur en chef chargé de l'administration des B.U. de Paris, exercer sur le plan international les fonctions de vice-président de la F.I.A.B. et président de la Commission de formation professionnelle de cette Fédération, nous avions recouru à lui. Et il nous a apporté les premières conclusions d'un Colloque qu'il a, récemment, organisé sur « La Formation professionnelle en Europe ». Son rapport sera imprimé, et il ne convient pas d'anticiper sur cette publication. Il est seulement possible de marquer quelques centres d'intérêt de cette étude, qui a classé et coordonné de très nombreux renseignements. Cette formation présente, dans les différents pays, des caractères assez divers - depuis les nominations faites sur simples titres universitaires, qui peuvent comprendre un examen préparé par une chaire de Bibliothéconomie de l'Université, jusqu'aux enseignements spécialisés pour Bibliothèques de niveaux différents, et dans des écoles nombreuses, et souvent régionales - depuis les stages très longs, parfois autant que les cours et les précédant souvent, jusqu'à une période de probation qui est une présence continue, accompagnée de travaux pratiques. M. Piquard nous a ainsi fait faire un tour d'Europe complet, dont nous rappellerons quelques cas particuliers. L'Allemagne, où les études, fort longues, mènent à des situations très spécialisées, à plusieurs niveaux, mais aux rémunérations élevées ; l'Angleterre, où les bibliothécaires sont recrutés sur annonces parues dans le supplément littéraire du Times, et ne sont titularisés qu'après plusieurs années de cotisations payées à l'Association des Bibliothécaires ; le Danemark, où la formation imbrique étroitement de longs stages d'initiation, puis de perfectionnement, dans des périodes de cours, le tout durant plusieurs années ; la Suède, où les bibliothécaires des Municipales reçoivent une formation spécialement adaptée à la population de la région où ils exercent ; l'U.R.S.S., où la spécialisation est poussée très loin, puisqu'elle va jusqu'à la préparation à la Bibliothèque d'atelier. Nous ne pouvons qu'indiquer quelques pierres saillantes dans un édifice que l'on pourra examiner à loisir lorsque ce travail sera publié. Mais, dans cette mine très riche, chacun des assistants a pu choisir les éléments qui correspondaient à sa curiosité propre, et tous en retrouveront avec plaisir la présentation lorsque la publication le leur permettra. Nous en sommes, en tout cas, très reconnaissants à M. Piquard.

    Après ce long voyage en Europe, nous sommes revenus en France en écoutant, d'abord M. Goasguen, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Pau, qui nous a présenté la formation du personnel des bibliothèques pour le secteur public. Il a rappelé l'évolution de cette formation, la transformation du Diplôme technique (D.T.B.) en Diplôme supérieur (D.S.B.), lui-même différencié quelque temps en deux sections, puis la création de l'Ecole nationale supérieure. Pour cette Ecole, avait d'abord été prévu un plan d'études de deux ans qui n'a pu être maintenu. Il aurait permis de mieux assurer aux élèves l'accès de certaines disciplines nouvelles ou renouvelées, telles que « Sociologie de la lecture », « Histoire de la diffusion du Livre » ou « Administration de différents types d'établissements», dont l'étude devient de plus en plus utile, du fait de l'évolution actuelle des Bibliothèques. Le resserrement de la scolarité en une seule année de présence semble moins favorable à l'étude de ces différents domaines. Aussi, peut-on penser, concluait M. Goasguen, que cette organisation n'est peut-être pas définitive. Il a souligné aussi combien la préparation au concours de sous-bibliothécaire reste insuffisante. Malgré les improvisations que réussissent un certain nombre de nos collègues, dans certaines régions la préparation des stagiaires a un caractère assez disparate et, parfois, à peine symbolique. Mlle Boutteaux, bibliothécaire à la Bibliothèque municipale de Bordeaux, a fait ensuite la liaison avec la formation destinée au secteur privé, en nous parlant du Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire. Examen d'Etat, le C.A.F.B. offre, avec ses différentes options et une orientation vers des Bibliothèques assez spécialisées du genre des Bibliothèques d'instituts, et une préparation à la conduite de Bibliothèques du secteur privé, en particulier, les Bibliothèques d'entreprises. Il sert aussi de qualification pour une partie du personnel des Bibliothèques municipales, notamment celles du secteur contrôlé. Enfin, Mlle Farne, déléguée départementale des Bibliothèques pour tous pour la Gironde, a parlé de la formation particulière que cette organisation a voulu donner aux personnes qui assurent le fonctionnement des petites bibliothèques de base.

    Assurée grâce à des cours par correspondance et des exercices, progressifs et régulièrement corrigés, que complètent encore un certain nombre d'heures de stage, cette formation élémentaire a permis à des personnes de niveaux très différents, qui avaient seulement en commun le caractère entièrement bénévole de leur activité, de faire fonctionner leurs bibliothèques selon des règles techniques précises et de commencer à comprendre la complexité des problèmes que pose la lecture publique et l'ouverture très humainement compréhensive que réclame la diffusion à un public étendu de ce trésor de base, la culture. En vingt-cinq ans, 4 874 élèves ont passé l'examen avec succès, et ont pu assurer la circulation de plus de 7 millions de livres. Mlle Farne avait rappelé, en commençant, le fonctionnement de l'Ecole de Bibliothécaires de la rue d'Assas, fondée par Gabriel Henriot, qui, depuis trente ans, après avoir été, longtemps, la seule école professionnelle, a formé 717 élèves diplômées, appartenant à 14 nationalités différentes, qui sont actuellement en fonctions dans toutes les sortes de Bibliothèques de France et de l'étranger. L'enseignement est réparti sur deux ans. Le diplôme est homologué par le C.N.R.S. Ce qui fait sa marque, ce sont les travaux pratiques et les stages : 130 heures de travaux pratiques et 600 heures de stages, en plus des cours et conférences portant sur des matières classiques pour des bibliothécaires.

    En plus de l'intérêt que nos amis ont montré pour ces réunions (et la réunion de ce samedi 12 mars a vu le public le plus nombreux, depuis qu'existait le Groupe, avec une cinquantaine de présents, venus de six villes et six départements différents) ils ont apprécié aussi les visites qui ont pu être organisées pour eux à plusieurs reprises. Le vendredi 18 juin 1965, une importante délégation du Groupe avait pu voir en nocturne l'exposition des « Chefs-d'oeuvre de la peinture française dans les musées russes ». Comme vous le savez, c'est un avantage que nous avions eu, à Bordeaux, sur les Parisiens, qui n'ont pu admirer cette exposition que plus tard. Le 4 novembre, c'est l'exposition « Cent ans de préhistoire en Périgord », organisée par le Musée d'Aquitaine, qui a reçu notre visite, accompagnée par M.Rousseau, assistant du conservateur du musée, et nous a permis de découvrir les activités magiques ou artistiques de nos ancêtres et de nous initier à certaines techniques de recherches dans ce domaine. Enfin, le vendredi 18 mars 1966, le Groupe a pu voir, en une visite qui lui était réservée, l'exposition de livres hollandais organisée à l'occasion de la semaine culturelle franco-néerlandaise qui s'est tenue à Bordeaux depuis le 12 mars. A côté des plus récentes et des plus heureuses réalisations de l'édition et de l'impression hollandaises, un certain nombre d'ouvrages des XVIIe et XVIIIe siècles retrouvés dans les réserves de la Bibliothèque municipale de Bordeaux, rappelaient le temps où la Hollande était le refuge, réel ou figuré, indispensable à l'édition de nombreux auteurs français. Ainsi, du fin fond de la préhistoire aux machines électroniques les plus modernes, notre Groupe a-t-il tenté d'informer ses membres et d'organiser entre eux des échanges sur certaines questions qui concernent l'actualité de la lecture publique. Cela est déjà du passé. L'avenir est devant nous, et nous le préparons avec plusieurs projets de réunions dans le trimestre qui vient. J'espère que nous pourrons, à ceux que notre Groupe intéresse, en donner des nouvelles par le Bulletin ou par un de ces rapports annuels en attendant que puisse se tenir, à Bordeaux, une Journée nationale de l'A.B.F.