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64e Congrès des Bibliothèques allemandes

1975

    64e Congrès des Bibliothèques allemandes

    Brunswick, 4-3 juin 1974


    A l'invitation du Verein deutscher Bibliothekare (VDB) et du Verein der Diplom-bibliothekare an wissenschaftlichen Bibliotheken (VdDB), deux Associations groupant, le premier, les bibliothécaires, le deuxième, les sous-bibliothécaires, près de 800 collègues allemands se sont réunis à Brunswick du 4 au 8 juin 1974, pour un 64e Congrès auquel ils ont convié 26 confrères étrangers venant de 14 pays.

    L'Université technique Carolo-Wilhelmina, fondée il y a plus de deux siècles et qui s'enorgueillit d'être la plus ancienne Université technique, servait de cadre à cette importante manifestation. Le centre de gravité de ce congrès se trouvait être d'une part, la magnifique et récente bibliothèque universitaire conçue et réalisée en 1971 par le Dr. Kraemer, professeur d'architecture à l'Université de Brunswick et d'autre part, la Bibliothèque ducale de Wolfenbüttel.

    Lors de la séance d'ouverture le 5 juin, dans l'Auditorium maximum de l'Université technique le Docteur Totok, président du VDB donne le ton du congrès. Les bibliothèques après avoir longtemps suivi une évolution normale, voient celle-ci soudainement s'accélérer et contraindre les personnels à assimiler les conséquences d'une véritable révolution.

    Avec le plus grand intérêt nous avons entendu prendre la parole à tour de rôle, le représentant du Kultusminister du Land Niedersachsen, le Maire de Brunswick, le Recteur de l'Université. M. Koops parla au nom de la FIAB. M. Maier, directeur de la Bibliothèque nationale de Berne a remercié les organisateurs au nom de ses collègues étrangers. Le reste de la journée était réservé à des conférences définissant les transformations de la bibliothèque traditionnelle. Plusieurs conférenciers ont parlé de l'introduction de l'automatisation et de ses retombées, des problèmes tenant aux constructions nouvelles ; de son exposé un orateur a dit : il n'est pas technique c'est une déclaration d'amour... Les questions relatives à la formation professionnelle furent abordées à leur tour, suivies d'un débat sur les problèmes administratifs liés aux changements de la profession. D'autres collègues se réunissaient au même moment à la Bibliothèque ducale de la charmante ville de Wolfenbüttel pour entendre des communications consacrées aux bibliothèques anciennes et aux techniques modernes de restauration.

    Deux manifestations ont clôturé cette journée inaugurale. L'une invitait les amateurs de musique de chambre dans la grande salle de la Bibliothèque ducale ; l'autre rassemblait les amis de l'orgue à la cathédrale romane de Brunswick pour assister à un concert et entendre la sonnerie des onze cloches médiévales, une conférence retraçant l'histoire de ce sanctuaire.

    Mais, en fait, le Congrès avait déjà débuté la veille, grâce à une foule de commissions, dont certaines étaient réservées aux conseils ou aux membres des deux Associations. Plus nombreux encore, des groupes de travail spécialisés étudiaient des questions telle que : le catalogage, les catalogues collectifs, les bâtiments, la conservation des manuscrits, le traitement des périodiques, etc... Le soir, beaucoup de collègues se sont retrouvés au Palais municipal des fêtes pour une soirée amicale, sans protocole, et destinée à favoriser les rencontres.

    Le jeudi 6 et le vendredi 7, conférences, commissions (environ 27) se succédaient à une cadence toujours aussi soutenue et les participants pouvaient éprouver de sérieuses difficultés à choisir une réunion plutôt qu'une autre. Nous citerons au hasard d'une part, les exposés techniques tels que la reprographie et l'utilisation du télex, d'autre part, les comptes rendus de projets ou expériences les plus récents en automatisation. Mais admirons en passant l'habileté de nos organisateurs qui ont construit les programmes de façon telle que chacun réussissait à composer son « menu » bibliothéconomique, en dépit de l'abondance des « mets » présentés.

    Malgré la densité de ce plan de travail, les congressistes se sont vus offrir d'autres perspectives. Le magnifique Hôtel de ville gothique, l'un des plus beaux d'Allemagne, servait de cadre à une réception offerte par la Ville de Brunswick. Ce monument fait partie, avec la Halle aux draps, l'Eglise Saint-Martin et quelques autres demeures, de l'« îlot historique », admirablement restauré. Sans oublier les visites organisées de la ville et des musées, il convient de faire une place spéciale à celle de la Bibliothèque ducale de Wolfenbüttel déjà évoquée plus haut. Son fondateur au XVIIe siècle, le duc Auguste, souverain de naissance, bibliothécaire de vocation, a constitué des collections d'une richesse peu commune. Ainsi sa collection comportait quelques 120.000 titres vers la fin de son règne. Que faut-il le plus admirer ? La modernisation et la rénovation du bâtiment exécutées par le Professeur Kraemer dans le respect scrupuleux de la pensée du constructeur, le magnifique fonds de livres précieux, les procédés de restauration appliqués à des ouvrages très éprouvés, dans des ateliers (disons plutôt des laboratoires) utilisant des techniques physico-chimiques les plus modernes ? Seul le visiteur pourra répondre selon son sentiment. En tous les cas, le professeur Raabe, Directeur de la Bibliothèque et successeur lointain, dans cette fonction, de Leibnitz, peut être fier de son établissement.

    N'oublions pas la soirée récréative du vendredi soir. Tous les congressistes se sont retrouvés dans la Bibliothèque universitaire de Brunswick et, au rythme d'un orchestre entraînant ont dansé (avouons-le, toute la nuit) sur les pistes ouvertes sur les trois niveaux de cette belle construction.

    Le lendemain, dernière étape de ce congrès marathon. Les bibliothécaires devenus de simples touristes visitaient les environs de Brunswick. Quatre circuits les ont conduits respectivement à Goslar, à Helmstedt, à Wienhausen et à Salzgitter.

    C'est seulement au retour du dernier car d'excursionnistes, à l'heure où s'achevait ce 64e Congrès, que son organisateur, le Professeur Daum, Directeur de la Bibliothèque universitaire, a pu pousser un « ouf » de soulagement. Félicitons-le pour le succès de cette grande manifestation qui s'est déroulée du début à la fin comme un système d'horlogerie habilement monté.