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    Fontenay-le-Fleury (Yvelines)

    Par B. Arnaud

    Je vais essayer de résumer notre expérience de coopération entre une bibliothèque municipale et un centre culturel communal à Fontenay-le-Fleury, Yvelines. Pour situer le contexte, précisons que c'est une petite agglomération (15.000 habitants), que nos équipements sont dans le centre-ville et qu'ils ont été créés récemment, en 1975. Nous avons des locaux communs (hall d'accueil et salle polyvalente), mais nos gestions sont indépendantes ; il ne s'agit donc pas d'un équipement intégré, mais d'un complexe culturel.

    Avant d'aborder les exemples concrets, je vais vous présenter comment fonctionne notre coopération régulière.

    Tout d'abord, nous avons un matériel d'information commun ; en l'occurrence un journal trimestriel, répartissant ses pages entre les activités du Centre et celles de la bibliothèque ; nous complétons ce bulletin par des affiches tirées dans notre atelier commun de sérigraphie et par les documents nécessaires à nos animations ponctuelles. Nous décidons toujours ensemble du but, du contenu et de la maquette de ce matériel d'information. Quant à sa diffusion, nous l'assurons dans nos locaux respectifs et nous coordonnons nos efforts pour la publicité extérieure (boîtes aux lettres, écoles, gare, marché, ...).

    Quant aux problèmes financiers... il faut avouer que les solutions sont très diverses. Lorsque nous nous associons à d'autres organismes, nous partageons les frais entre les participants ; sinon, il n'y a aucune règle définie : nous partageons, ce qui concerne le livre étant en principe assumé par la bibliothèque et l'audio-visuel par le Centre.

    Nous coordonnons régulièrement aussi notre participation aux diverses commissions et organismes concernant la culture ou les secteurs proches : enfance, loisirs.

    Enfin, notre collaboration habituelle est assurée grâce à nos deux Associations : Amis de la bibliothèque et Amis du centre culturel, d'une façon statutaire puisque les deux responsables sont à chaque Conseil d'administration ainsi que deux membres de chacune des deux équipes.

    Abordons maintenant le résultat de cette coopération habituelle, à savoir les exemples concrets de collaborations particulières. Pour nous, il s'agit des « thèmes du mois » ou des « cycles » : à partir d'un sujet, nous essayons de faire une animation globale, avec la participation - inégale bien entendu - de collectifs de nos Associations d'Amis.

    Lorsque nous voulons donner le maximum de dimensions à une animation commune, il y a : au Centre culturel un spectacle - en général du théâtre - et des films-débats ; dans le hall d'accueil une exposition, une animation musicale et un diaporama ; et à la bibliothèque vente d'ouvrages, choix de documents en prêt, rencontre avec auteur, revue de presse.

    Nous avons ainsi traité, en deux ans, les thèmes suivants : la ville, le Chili, le fantastique, le Québec, les problèmes du racisme, la folie, le sport, l'enfance et actuellement les femmes. Sur ces thèmes, nous avons remarqué que la collaboration est bénéfique pour chaque équipement : beaucoup plus d'entrées au Centre, un intérêt en retour pour les livres et surtout une participation nettement plus forte du public aux activités culturelles ainsi conçues que dans un effort isolé, limité au spectacle ou à la lecture.

    Pour faire une synthèse rapide de cette expérience, je ne la présenterai pas comme une idylle parfaite, car il y a un problème majeur qu'il ne faut pas se dissimuler... le manque de temps ! Nous connaissons sans cesse la précipitation, sous-estimant nettement la durée nécessaire à la conception de l'animation, puis à sa réalisation ; ce qui nous amène à un retard regrettable dans la sensibilisation du public. Nous avons conclu, dans notre cas, qu'il fallait établir notre programmation commune sur un an. Il faut donc considérablement plus de temps pour préparer les animations dans un contexte de travail avec d'autres équipements !

    Malgré cette restriction, nous devons reconnaître l'importance qu'il y a à développer ce type de coopération. D'ailleurs le lien bibliothèque-centre a créé une dynamique par rapport aux autres structures locales. En effet, nous essayons de contacter ensemble les établissements scolaires, centres pour l'enfance ou ateliers d'expression, pour qu'ils trouvent aussi leur place dans nos animations et nous répercutons cette démarche sur les associations de la commune, ou sur les organismes culturels des villes voisines, ainsi le Théâtre du Val de Gally à Villepreux.

    Cette dynamique de coopération s'est d'ailleurs concrétisée dans une subvention Fonds d'Intervention Culturelle, obtenue sur un projet que nous avons élaboré et déposé ensemble ; nous allons ainsi avoir une unité mobile d'information et d'animation, ayant deux composantes: audio-visuel et livre (en prêt-dépôt ou atelier), rayonnant sur deux communes (Fontenay et Villepreux), associant les deux bibliothèques municipales, le Centre culturel et le Théâtre du Val de Gally... ce qui multipliera donc notre collaboration.

    Pour résumer notre expérience, elle traduit une coopération réelle, bien qu'elle présente de grandes insuffisances dans l'organisation ; ce qui démontre que la bonne volonté, même réciproque ne suffit pas.

    Avec le Centre culturel, nous pensons qu'il faut se donner les moyens pour avoir une véritable coopération, c'est-à-dire :

    • 1) instaurer une structure de travail commune aux équipements concernés;
    • 2) accroître la sensibilisation au niveau de nos responsables : élus municipaux, sans négliger les autres instances : Etat, Région, ou Conseil général du département.

    Voilà donc le résumé, évidemment très succinct... de notre expérience de collaboration régulière entre une bibliothèque et un Centre culturel.