Depuis six ans, le « groupe lecture » assure, avec un ou deux animateurs professionnels secondés par un groupe de bénévoles une animation lecture à voix haute dans les bibliothèques, les unions de quartiers, les foyers, les centres de documentation, la résidence personnes âgées et les hôpitaux.
La demande de séance de lecture depuis cette tentative, n'a cessé de croître. Nous y avons répondu, en organisant des formations à la lecture à haute voix, là où le besoin s'en faisait le plus sentir.
Aujourd'hui nous voudrions réaliser de façon moins ponctuelle, plus cohérente, et peut-être plus profitable pour tous - bibliothécaires et lecteurs - une animation qui aurait trois aspects :
Les deux premiers points nous apparaissent comme prioritaires.
Les lectures seraient assurées par des animateurs (ceux de la Maison de la Culture) accompagnés selon les cas, par des comédiens volontaires pour ce genre de travail, ou par des lecteurs bénévoles ayant de réelles qualités d'interprétation.
L'animation lecture : Pour qui ? Par qui ?
Le budget à prévoir pour ce type d'animation n'est pas considérable : nous pouvons pouvoir l'estimer à 2.000 F pour une soirée où nous inviterions deux ou trois auteurs.
Si l'on tient compte de ce que la demande de lecture à voix haute excède de loin les possibilités du secteur lecture de la Maison de la Culture et que ce n'est pas à elle d'en assurer seule la responsabilité, il faut imaginer un système permettant de démultiplier cette action et apportant à ceux qui assureraient cette démultiplication un enrichissement - fut-il modeste - de leur vie professionnelle.
Nous avons en projet un stage annuel d'une trentaine d'heures, intitulé stage de sensibilisation aux techniques de lecture à haute voix, assuré par l'animateur responsable de ce secteur à la Maison de la Culture, soutenu le cas échéant par des animateurs extérieurs, mais avec l'accord des responsables (Maison de la Culture et bibliothèques).
Ce stage serait destiné en priorité aux bibliothécaires professionnels et bénévoles. Il pourrait être pris en charge au titre de la formation permanente, la Maison de la Culture ayant reçu l'agrément du Ministère. La répartition des heures de travail dans le temps serait à voir avec les bibliothèques pour l'aménagement le meilleur possible.
Certains problèmes pourraient être soulevés par la mise en place d'une telle animation :
C'est essentiellement pour le moment une production de la Maison de la Culture, réalisée une fois par mois avec plus ou moins de réussite, à la bibliothèque de la Maison de la Culture, et assurée par les animateurs littérature, ou des auteurs invités.
Cette animation consiste à présenter une fois par mois une analyse de deux ou trois ouvrages choisis par l'animateur, la bibliothécaire, des lecteurs ou lecteurs potentiels. Quand l'animateur décide d'un choix, il peut être motivé par le silence qui entoure un ouvrage, ou l'excessive publicité qui le vante, ou par ce qu'il apporte à la programmation de la Maison de la Culture : la Chine, les handicapés, l'Italie, la santé, les travailleurs... Le choix de l'animateur ou d'autres personnes peut être dicté par l'intérêt d'une actualité : mort de Franco, de Jean Rostand, compromis historique en Italie... Il va de soi que les auteurs habitant la région sont invités à l'occasion de la sortie de leur livre : Jean Bastaire en juin 1977 pour le Péguy des Cahiers de l'Herne, Suzy Morel pour l'Enfant cavalier en octobre 1977. Il faut noter que la demande venant des lecteurs est d'environ 30 % des ouvrages présentés (ex.: le sucre de Conchon).
Cette heure de critique ne « dévoile jamais l'histoire » complète du livre. Elle veut aider à découvrir un thème, un sujet, un auteur, un style, éveiller la curiosité de l'auditeur. Elle est donc toujours ponctuée de lecture à voix haute permettant cette appréciation autrement que pour l'explication de texte ou les « commentaires » qui ont éloigné tant de personnes de la lecture.
Enfin, l'un des objectifs est toujours à redire : réduire la distance entre l'écrivain et le lecteur, réduire par la voix et la présence d'un homme la distance entre le livre et l'individu, faire que la circulation des ouvrages soit entourée d'un environnement plus humain et plus épanouissant, puisque visant à enrichir la réflexion, l'analyse, la comparaison et le dialogue.
Ce projet a été établi par l'animateur littéraire, entre les bibliothèques de la ville de Grenoble, la direction de la bibliothèque centrale de Grenoble et la Maison de la Culture.
Il s'agit bien sûr maintenant, pour les bibliothécaires d'aménager ce projet, de se l'approprier et d'en discuter avec les responsables des bibliothèques.