Comment se fait la cotation dans la classification de bliss?

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Question

Comment se fait la cotation dans la classification de bliss?

Réponse

Date de la réponse :  02/06/2009

Votre demande porte sur la manière de noter un document en se servant de la classification de Bliss.

A-Rappel de la construction même de cette classification

La classification Bliss BC2 (version actuellement utilisée) s'appuie sur la théorie analytique à facettes développée par les membres du United Kingdom Classification Research Group. Les termes sont répartis par disciplines et par facettes à l’intérieur de chaque discipline. Ces facettes correspondent de façon spécifique aux disciplines concernées. Par exemple pour l'éducation (classe J) :
JB administration
JE enseignés
JF Action éducative
* Alternative : Méthododes pédagogiques (JW)
JK Ecoles selon les régimes: le concept d’école est éclaté en trois facettes principales : écoles selon les régimes, selon l’âge, selon la spécialisation.

La théorie de la classification à facettes a eu pour origine dans un premier temps les 5 catégories définies par la classification de S. R. Ranganathan (Personne, Chose, Énergie, Espace et temps), pour s'élargir ensuite à 13 catégories utilisées pour l'analyse et l'organisation des termes (chose, nature, partie, propriété, matériel, processus, exploitation, patient, produit, sous-produit, agent, espace, temps).
Aujourd'hui la classification de Bliss comporte en tout 28 classes qui possèdent chacune des subdivisions. Voyez à ce sujet la page classification sur le site de Bliss :
Bliss [en ligne]. Disponible sur : http://www.blissclassification.org.uk/bcoutline.htm (consulté le 28 mai 2009)

B-La notation
Nous vous donnons ici des indications sur la notation des indices créés avec la classification de BLISS. Nous ne parlerons pas de cotation, comme pour la classification DEWEY ou NLM.

La BC2 utilise essentiellement des lettres, groupées par trois pour faciliter la mémorisation. Majuscules et minuscules jouent un rôle important de même que les chiffres et les symboles typographiques.
Par ailleurs, certaines sous-classes ont des indices moins longs que la classe dont elles dérivent. Ainsi, la géomorphologie correspond à l’indice DK, alors que la géologie est représentée par l’indice DHD. Pour raccourcir les indices, un système propre de notation a été mis sur pied.

Nous vous donnons ici un exemple précis de la construction d'un indice :
Ex. : un ouvrage portant sur « le chômage dans les communautés rurales aux Indes ».
La classe K traduit, dans la BC, tout ce qui est relatif à la société (sciences sociales, sociologie et anthropologie). L’ouvrage portera donc l’indice K, qui en traduit l’objet principal. La facette désignant l’espace se traduit par KVQ E, celle qui désigne les communautés rurales se traduit par KMU R. Enfin le chômage se traduit par KOM
Nous aurons donc :
KMU R
KOM
KVQ E
L’indice de l’ouvrage est KVQ EOM MUR qui enchaîne trois par trois les majuscules et traduit ainsi les différentes facettes abordées par l’ouvrage sans répéter l'indice principal, K.

Il faut pouvoir marquer le passage d’une facette à la suivante par un signe particulier afin d’éviter les ambiguïtés, puisque ce sont les mêmes symboles qui expriment les disciplines, les facettes, sous-facettes et les termes spécifiques dérivés.
Pour résoudre ce problème, Bliss a inclu des symboles : les minuscules, des signes tels que le & ou l’apostrophe.
Des exemples éclairants vous sont donnés sur le site de Bliss :
Bliss [en ligne]. Disponible sur :
http://www.blissclassification.org.uk/bcclass.htm (consulté le 28 mai 2009)

Pour citer Jacques Maniez (cf infra) et résumer la rigueur de la démarche qui devra être la vôtre lors de la construction d'un indice :" les tables existantes fournissent les matériaux de base pour l'analyse des sujets. Mais la production d'indices pour des sujets composés exige du classificateur une méthode rigoureuse en plusieurs étapes :
-expression verbale du sujet,
-détermination du sujet principal,
-production d'une chaîne de termes ordonnés allant du général au particulier,
-choix de la discipline,
-énumération des facettes et construction de la table,
-traduction du sujet en indices selon la syntaxe particulière de la BC.
Par ailleurs le bibliothécaire utilisera l'analyse précédente pour alimenter un index alphabétique fournissant une entrée pour chacun des sujets proposés"

C-Ordre des disciplines
Le regroupement des sujets doit non seulement placer côte à côte les ouvrages traitant les mêmes thèmes mais aussi observer une gradation telle que chaque nouvelle discipline dérive autant que possible de la précédente : philosophie, logique, mathématique/physique et chimie/biologie/sciences sociales/art.
Grâce à ce fil conducteur, l’usager (le lecteur) doit pouvoir localiser approximativement un sujet dans une suite linéaire de documents. L’ordre des facettes, syntaxe de ce langage documentaire, est déterminé par le principe d’une succession logique et progressive des documents-sujets permettant ainsi de prédire la localisation d’un ouvrage en fonction d’un usage.

D-Utilisation actuelle de la classification de BLISS
La Bliss Classification n’est pas utilisée dans les bibliothèques nord-américaines. Les écoles de ce pays l’enseignent pour en montrer les défauts (travail d’une seule personne) et les qualités (adaptabilité).
Par contre, en Grande-Bretagne, le système de Bliss a connu un grand succès. Il était utilisé par une soixantaine de bibliothèques dans les années soixante et par une centaine dans les années soixante-dix. Dans le reste du monde, une trentaine d’organismes seulement l’utilise. Par contre, le plan de classement ainsi que l’index alphabétique de la BC2 sont souvent consultés par des professionnels qui doivent construire une classification spécialisée ou un thésaurus.

Pour aller plus loin nous vous conseillons de consulter les documents suivants :
1- Le site de la classification Bliss
Bliss classification association [en ligne]. Disponible sur :
http://www.blissclassification.org.uk(consulté le 28 05 2009)

2-MANIEZ, Jacques. Les langages documentaires et classificatoires : conception, construction et utilisation dans les systèmes documentaires. Paris : Ed. d'Organisation, 1987. (Notamment la partie 2.5 La bibliographic classification de Bliss (BC) p. 161-172)

3-MILLS, Jack. et BROUGHTON, Vanda Bliss bibliographic classification : London, Butterworth, 1977

Cordialement,
Le Service questions? réponses! de l'enssib

MOTS CLES : Traitement de l'information : Systèmes classificatoires