Index des revues

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    En guise de conclusion

    Par Alban DAUMAS

    Ma synthèse conclusive comportera 13 versets non sataniques :

    • 1. Une véritable synthèse de cette journée d'étude est plutôt difficile. Je dirai donc d'un point de vue tout subjectif ce qui m'a paru le plus important, les points forts à retenir
    • 2. la première question qui vient à l'esprit est celle-ci : pourquoi se demander le prix que coûte l'information sous une forme matérielle, celle du périodique, de la revue, alors que chacun annonce la transformation prochaine de ce type de support papier (sinon sa disparition) au profit des microfilms, microfiches, disques optiques, bandes magnétiques. C'est que la production de l'information est permanente et comme telle, elle doit être repérée, figée dans son contenu et diffusée rapidement à intervalles réguliers de plus en plus proches - le périodique vivra donc encore longtemps et son importance scientifique et culturelle ne diminuera pas ;
    • 3. le prix des périodiques, c'est une évidence, ce n'est pas seulement le coût de l'abonnement, c'est aussi le temps du personnel qui reçoit les fascicules, celui consacré au bulleti-nage, à la reliure, aux prêts, à la mise en place dans les magasins. Le stockage lui-même demande des moyens matériels et financiers ; tout ceci est un ensemble qu'il ne faut pas oublier;
    • 4. sans une coopération étroite et soutenue entre les bibliothèques et tous les autres points documentaires, sans catalogues collectifs, sans moyens de transmission modernes, il n'y a pas de prestations correctes pour nos utilisateurs, pour le service public ;
    • 5. l'information est au départ une donnée immatérielle mais, pour pouvoir en prendre connaissance d'une manière réfléchie, logique, structurée, un support lui est nécessaire. Et il faut encore que ce support soit disponible, peu cher, familier, qu'on puisse le posséder, d'une façon visuelle et même tactile : c'est pourquoi le support papier est irremplaçable, de même que la forme imprimée ;
    • 6. le rôle des bibliothèques est un rôle culturel et donc économique. Pourtant il n'a jamais été fait d'études précises sur l'apport (pour les chercheurs d'un pays, d'une région, d'une ville, d'une université) d'une collection de périodiques à tel ou tel endroit. Et comment dire le prix d'un moyen de connaissance si on ne connaît les bénéfices qu'il procure ;
    • 7. peut-on, dans un pays comme le nôtre, envisager une couverture complète ( ou au moins aussi complète que possible) de toutes les régions avec une collection de périodiques suffisante pour toutes les catégories d'usagers. La réponse est non. Il faut donc une entente, une coordination, une coopération entre les bibliothèques pour la répartition des achats, pour la conservation des titres. Ceci devrait nous conduire vers des bases de données pour les échanges, la répartition des doubles, la recherche des complétudes. Cette base existe, il faut l'utiliser ;
    • 8. Je l'ai déjà dit, la conservation coûte cher. Nous devons, nous devrons bientôt penser pour cela aux techniques nouvelles. Les éditeurs pourront sous peu fournir d'emblée les textes des périodiques sous leur forme numérisée : ce sera indispensable pour nos bibliothèques ;
    • 9. quoiqu'il en soit, il faudra toujours des observatoires du coût des périodiques car les prix ont une tendance irrésistible à augmenter plus que le coût de la vie et surtout que nos budgets ;
    • 10. un bon moyen de diminuer le prix apparent d'un périodique est l'intensification, la valorisation de son usage. S'il est beaucoup utilisé, sur place ou par photocopies, un périodique sera demandé par tous, même s'il coûte cher. Mais alors, comment faire connaître aux lecteurs le contenu des revues ? Cela se fait en beaucoup d'endroits, par la diffusion des sommaires par le dépouillement des articles ou au moins des numéros spéciaux avec des résultats très positifs. C'est une voie à suivre partout ;
    • 11. pour quelques périodiques, surtout ceux dont l'intérêt se perpétue, les bibliothèques sont la condition même de leur existence. C'est parce que les collections de certaines revues sont conservées dans nos magasins que leur projet culturel prend toute sa dimension ;
    • 12. ceci signifie pour nous, bibliothécaires, une demande différente vis-à-vis, d'une part, des revues générales, littéraires, historiques et, d'autre part, des revues spécialisées dont la présence matérielle et l'existence temporelle même sont appelées à changer ;
    • 13. conclusion finale : la nécessité de 1 ' existence des périodiques et de leurs collections dans les bibliothèques provient d'un besoin culturel inépuisable qui veut des sources d'informations variées, attractives, rapides, sûres. Ceci pose des problèmes aux bibliothèques, problèmes professionnels, bibliothéconomiques et problèmes véritablement économiques au sens plein du terme. Le profit d'utilisation d'un périodique est encore, pour beaucoup de titres, une donnée imprévisible, à cause des surprises de la recherche et des connexions inattendues que provoque l'extension des connaissances. Il en résulte que l'économie des périodiques est une étude qui suit un processus aléatoire. C'est pourquoi il nous faudra encore mieux la cerner et plus y réfléchir.