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Règles de catalogages anglo-américaines élaborées sous la direction de The Joint Steering Committee For Revision ofAACR

1991
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    Par Marie Renée Cazabon, Bibliothèque de France
    Michael Gorman
    Paul W. Winkler

    Règles de catalogages anglo-américaines élaborées sous la direction de The Joint Steering Committee For Revision ofAACR

    composé de délégués de : The American Library Association, The Australian Committee on Cataloguing, The British Library, Le Comité canadien de catalogage, The Library Association, The Library of Congress. Version française dela révision de 1988 établie par Rachèle Salvador. - Montréal, ASTED, 1990.

    Voici maintenant plusieurs années que l'on voit poindre et même parfois s'installer dans le panorama de notre univers catalographique le sigle AACR2 (ou même RAAC2). Il ne s'agit pas du dernier représentant d'une dynastie victorieuse dans une éventuelle guerre des normes, mais du sigle anglo-américain (ou français) de la 2ème édition des règles de catalogage pratiquées dans les pays anglophones (Etats-Unis, Grande Bretagne, Australie, etc). Aujourd'hui, dans ces lignes, nous vous présentons la dernière édition française des AACR2, surnommée "AACR 2 et demi". En effet, il ne s'agit pas à proprement parler d'une nouvelle édition de la traduction française, mais de la révision (en français) de la traduction française de la deuxième et dernière édition en anglais. Simple, n'est ce pas? Sans entrer dans les détails des ces règles, nous rappellerons au passage l'article d'Isabelle Dussert-Carbone paru dans le Bulletin des Bibliothèques de France, t 34, 114, 1989 dont l'objet, contenu dans le titre, était la Comparaison entre les normes françaises et les règles anglo-américaines de catalogage. La conclusion en était, après une analyse très fine et poussée, que les pratiques si elles divergent sensiblement en ce qui concerne les accès, se ressemblent beaucoup en ce qui touche la description bibliographique, quel que soit le support. On peut attribuer ces similitudes, ou cette compatibilité, au poids aux USA des AACR2 qui influencent fortement l'élaboration des ISBD.

    La présentation de cet énorme document de 925 pages, broché ou en classeur, semble très pratique au premier abord : en un seul volume sont regroupées les règles décrivant tous les types de support.

    Une première partie, afférente à la description bibliographique, présente les généralités valables pour tous les documents ; puis douze chapitres détaillent ce qui ne traite que des spécificités propres à chaque type de document tout en obligeant à un incessant retour aux généralités pour les consignes communes. Cette manipulation peut être considérée autant comme un avantage que comme un désagrément.

    Dans la deuxième partie, se trouve tout ce qui concerne les accès, les vedettes, les titres uniformes et les renvois. Elle traite, elle aussi, de tous les supports confondus, tout comme les quatre annexes qui terminent l'ouvrage. On notera dans cette partie que les notions de vedettes principales, secondaires, les accès obligatoires. facultatifs, etc, sont perçus différemment : par exemple, il y a une abondance de titres uniformes terriblement lourde à gérer D'une façon générale, l'esprit qui a présidé à l'élaboration de ces AACR2 est avant tout une énumération interminable de cas de catalogage (ardus ou non) et des solutions qui en découlent, alors que les normes françaises sont des prescriptions que l'on applique à des cas.

    A noter qu'en France. l'AFNOR a fait un bel effort en éditant, depuis quelques années, des recueils qui regroupent les normes auquel le bibliothécaire a recours en permanence. Mais contrairement aux AACR2, chaque norme spécifique peut être utilisée isolément, car les consignes données (utilisation de la ponctuation par exemple) le sont dans chaque fascicule.

    Mais justement, quel est l'intérêt d'un tel ouvrage en français, puisqu'en France nous avons l'AFNOR et ses normes presques incontournables ? Un intérêt majeur quand on parle d'échanges bibliographiques. Certes, règles ne veut pas dire format, mais hors du format (MARC bien entendu) point d'échanges. Or, à l'heure où se multiplie l'éclosion de systèmes informatiques appelés à échanger, il faut savoir que les formats reflètent le choix des règles de catalogage. Par exemple, les notices en UNIMARC ou en INTERMARC sont en conformité avec les ISBDs et les normes AFNOR, alors que les notices de l'OCLC, de la Library of Congress sont en MARC-LC (ou US-MARC) et respectent les AACR2.

    Cet ouvrage, totalement réactualisé et complété par des exemples français, permet une meilleure compréhension des choix anglo-américains, même si certains les jugent inadaptés aux pratiques françaises. Il est probable cependant, que ces règles prendront le pas sur les normes françaises dans les établissements universitaires ou les bibliothèques de recherche appelés à travailler en réseau et à récupérer des notices dans les grands réservoirs alimentés par la plupart des bibliothèques anglo-américaines.