En 1979, s'ouvrait à Belfort le premier centre de formation élémentaire pour la région franc-comtoise avec l'accord du groupe régional de l'A.B.F. afin de répondre à une grande demande de formation.
Dans la décennie 1960/70, six centres socio-culturels mettaient en place des bibliothèques dans les quartiers de Belfort gérées par des bénévoles d'un niveau de formation supérieure : enseignants en lettres..., qui souhaitaient acquérir une formation technique et professionnelle.
Dans la même période, les petites villes alentour, Giromagny, Beaucourt, Délie, Grandvillars ouvraient des sections bibliothèques dans leurs centres culturels.
C'est pour répondre à cette demande que le Centre Départemental d'Animation Concertée du Territoire de Belfort mettait en place ce centre de formation en organisant un premier stage en 1973/74 puis d'une façon régulière et continue depuis 1979.
En 1986, la Ville de Belfort prenait le relais et poursuivait l'effort entrepris pour développer la lecture dans les quartiers en relation avec la Bibliothèque Municipale. Sept bibliothèques de quartier, sous convention, bénéficient d'une aide importante sous forme de locaux, dépôts de livres, prise en charge partielle de la formation des bénévoles, et soutien pédagogique du personnel de la bibliothèque.
Installé dans les locaux de la Bibliothèque Municipale, le Centre de formation du Nord Franche-Comté a formé en 12 ans 286 personnes venant principalement de l'aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt mais aussi de Besançon, Maiche, Dole, Lons-le-Saunier. Un deuxième centre a fonctionné deux ans à Besançon puis s'est arrêté faute de moyens. Il vient de s'en ouvrir un nouveau à Lons-le-Saunier pour répondre à une forte demande.
Tous deux fonctionnent avec l'agrément de l'A.B.F. qui garantit une homogénéité dans l'enseignement, les programmes, l'examen final et délivre le diplôme.
Les enseignants sont des professionnels travaillant dans les bibliothèques et centres de documentation de la région. Le suivi pédagogique et administratif est assuré par une bibliothécaire de la Ville de Belfort qui, fait le lien avec le groupe régional et les instances nationales de l'A.B.F.
D'après les enquêtes faites, on retrouve partout le même type de "public", personnes qui se trouvent déjà en situation de travail, soit rémunéré, soit bénévole et qui veulent acquérir une formation professionnelle et un diplôme validant leurs connaissances. Elles souhaitent suivre la formation A.B.F. pour avoir une vue d'ensemble du travail en bibliothèque, connaître les différentes phases du circuit du livre, découvrir les autres catégories de bibliothèques, s'intégrer dans un ensemble et travailler en réseau.
Quelques portraits de stagiaires A.B.F.
Un bilan à la fin du stage permet à chacun d'apporter son témoignage, comme cette employée de bibliothèque qui réalise maintenant des tâches plus diversifiées et d'une façon plus approfondie. Le diplôme lui permettra aussi de gravir les échelons plus rapidement. De nombreuses communes demandent maintenant le diplôme A.B.F. pour embaucher du personnel de catégorie C.
Ces quelques portraits franc-comtois reflètent la diversité des stagiaires que l'on constate aussi dans les autres centres de France. Ils viennent d'horizons divers, ont des niveaux de culture différents mais tous sont fortement motivés tels ces prisonniers qui, à Toulouse, à Rennes, à Besançon suivent la formation pour gérer la bibliothèque de l'établissement. Les stagiaires acquièrent le diplôme pour 80 % d'entre eux en moyenne.
Cette formation recueille un franc-succès auprès des employeurs comme des stagiaires. Une enquête auprès des personnes formées ces dix dernières années montre que celles-ci souhaiteraient parfaire leur formation dans certains domaines, secteur jeunesse, animation, audiovisuel, nouvelles technologies.
Comment répondre à cette demande ? Peut-être en sollicitant les agences de coopération lorsque le groupe régional de l'A.B.F. n'a pas les moyens de poursuivre cette formation continue ?
Le problème de la formation de très nombreux stagiaires (jeunes volontaires, TUC, CES...) se pose aussi, car rares sont ceux qui ont la chance de trouver un emploi : cela n'est pourtant pas impossible.
A travers ce panorama, nous voulons signaler l'intérêt de ce cursus qui, par le biais de la formation professionnelle, permet de répondre à une demande très variée.