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Les Professionnels de l'information scientifique et technique au CNRS

1993
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    Par Maud Espérou

    Les Professionnels de l'information scientifique et technique au CNRS

    Colloque de l'INIST, Vandoeuvre-Lès-Nancy, 19-20 novembre 1992

    Vandoeuvre-Lès-Nancy : INSIT-CNRS, 1992, 235 pages.

    A la veille de la prochaine délocalisation de l'INIST-SHS à Nancy, un colloque a été tenu à Vandceuvre-Lès-Nancy par les professionnels de l'information au CNRS, sous la présidence d'Alain d'Iribarne, directeur du Département scientifique-Sciences de l'homme et de la société. Les actes de ces deux journées rendent compte de la politique et des pratiques au. CNRS, de l'information scientifique et technique, pas toujours bien connues dans le monde des bibliothécaires.

    Les débats furent organisés autour de trois thèmes : les activités d'IST au sein du CNRS, les technologies à la disposition des chercheurs et des documentalistes, l'organisation des ressources documentaires. Certains intervenants ont décrit, avec une très grande précision, leurs méthodes de travail à l'intérieur de leurs centres, leurs réalisations et la mise à disposition de l'information à leurs chercheurs ; d'autres ont élargi leurs exposés et n'ont pas craint de poser des questions qui peuvent parfois sembler dérangeantes.

    Ainsi, la contribution de Geneviève Sureau de la bibliothèque de mathématiques d'Orsay, nous a paru particulièrement intéressante. Les nouvelles technologies permettent la récupération et le traitement, à grande échelle, de toute la littérature grise, cela ne risque-t-il pas d'entraîner un jour "la disparition des sources d'échanges, le droit de priorité, l'inondation de textes médiocres...?". Elle ajoute : "Faut-il établir des règles de déontologie ?".

    Au fil des communications, la notion de réseau revient régulièrement. Nos bibliothèques pourraient passer pour "les grandes oubliées" de l'IST, sans la conclusion de Nicole Doan, du laboratoire de chimie de coordination de Toulouse : "A l'heure où l'on assiste à une éclosion d'une pépinière de réseaux, il faudrait pouvoir afficher une politique claire quant aux divers partenariats indispensables, en particulier vis-à-vis des universités et des bibliothèques universitaires".

    Nous avons regretté qu'au long de ces débats, n'ait pas été abordé franchement l'avenir de la base Francis. L'exposé initial du Directeur SHS laisse entrevoir une décentralisation de la base, qui pourrait être faite auprès des équipes de recherches spécialisées ; qu'en sera-t-il alors des différentes sections ? demeureront-elles toutes ? existera-t-il auprès des équipes spécialisées un personnel spécifique formé à l'analyse et à l'indexation ?

    Il est d'autant plus légitime de poser une telle question que le colloque s'est terminé par une table ronde sur les métiers d'IST au CNRS. Une part importante des professionnels (50% environ) ne possède que des diplômes universitaires à l'exclusion de toute formation technique. Le métier a été appris "sur le tas", dans la vie professionnelle ; 22,5% des documentalistes ont une formation initiale et 26,80% l'ont acquise par formation continue. Ces chiffres nous permettent de saisir les distances "réelles ou imaginaires" qui nous séparent des documentalistes du CNRS. Ce colloque nous fera mieux connaître leurs recherches et leurs travaux ; la lecture de ces actes devrait préluder à des rapprochements indispensables, si nous ne voulons pas voir la documentation scientifique et technique se disperser encore davantage, au détriment de la recherche.