L'une des plus évidentes lacunes concerne les bibliothèques centrales de prêt, ainsi que le montrent les chiffres suivants :
Ainsi moins de la moitié de la population concernée a des chances de recevoir un bibliobus. Il faut ajouter que si la bibliothèque est de création trop récente, si la topographie du département est telle qu'un seul bibliobus ne soit pas suffisant, si enfin certaines communes refusent le service de bibliobus, ces chiffres descendent encore.
On peut admettre que sur 13,6 millions de Français qui devraient être touchés par ce moyen, 9,5 appartiennent à l'aire visitée par le bibliobus. En outre tous ne sont pas des clients fidèles, en raison de la méthode même du dépôt. Le dépositaire est d'ordinaire un instituteur ou un secrétaire de mairie, non rétribué, et qui ne s'intéresse pas toujours à son fonds ni à la publicité qui pourrait lui être faite ; il se borne parfois à en faire profiter ses amis, ou, s'il est instituteur, ses élèves.
Les statistiques, par la force des choses, sont donc très imprécises, mais on peut considérer comme un maximum l'hypothèse selon laquelle 2 à 4 % de le population adulte et 50 à 75 % de la population scolaire (soit moins de 10 % de la population totale concernée) seraient clients des bibliothèques centrales de prêt.
(« La lecture publique en France : rapport du Groupe d'études » in Bulletin des bibliothèques de France, 13e année, n° 3, mars 1968, pp. 110-111. Voir propositions p. 34 ci-dessous.)