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    Une brassée d'expériences et de réflexions

    Présentation du dossier

    Par Sabine Barrai, Présidente ADBU

    Les réflexions et les comptes rendus d'expériences qui composent ce dossier sur les bibliothèques universitaires françaises, dix ans après le rapport Miquel, n'ont d'autre but que de vous sensibiliser, chers amis de l'ABF, aux évolutions en cours dans nos établissements.

    Vous vous souvenez que le rapport Miquel a dressé en 1989 un bilan incisif de la situation dégradée des bibliothèques universitaires et qu'à la suite de ses propositions une politique de redressement a été impulsée par le ministre Lionel Jospin.

    En 1995 le président du Conseil supérieur des bibliothèques soulignait que l'évolution des moyens des BU n'était pas encore à la hauteur de la forte progression des effectifs étudiants (968 471 en 86-87 ; 1 454 000 en 94-95), en particulier en matière de personnels et de constructions.

    En 1997-98, ces moyens ont significativement augmenté, même si on a tendance à dire qu'ils restent insuffisants pour relever les défis qui sont les nôtres au sein des universités. Peut-être la sous-budgétisation des bibliothèques dans la répartition des crédits universitaires pose-t-elle avant tout un problème structurel : quelle organisation pour la documentation dans l'université ? quelle politique concertée mettre en oeuvre ?

    En décembre 1997, Bernard Dizambourg a déclaré que les bibliothèques sont au coeur des évolutions de l'université. Elles expriment les transformations profondes que l'université a déjà engagées mais aussi les mutations qui restent à accomplir... Ce qui est désormais en jeu, c'est la transformation des processus de diffusion et d'acquisition des savoirs au sein de l'enseignement et de la place que les bibliothèques doivent y prendre.

    Le rapport du sénateur Lachenaud Bibliothèques universitaires : le temps des mutations, dont Jean Mallet rend compte dans ce numéro, souligne que « dans la plupart des universités, une véritable politique documentaire est désormais mise en oeuvre au service de tous les étudiants et de la recherche (p.5).

    Il conclut son bilan nuancé et encourageant par des propositions qui vont dans le sens d'une amélioration du fonctionnement des BU. Il reconnaît que « la conjonction des efforts accomplis et de la détermination des professionnels a permis aux bibliothèques universitaires de connaître un développement conforme aux spécificités de l'enseignement et de la recherche. Certes, des améliorations restent possibles et même souhaitables afin, notamment, de faire des bibliothèques universitaires les acteurs incontournables d'une entrée réussie dans la société de l'information ». (p.87).

    C'est donc dans un contexte favorable que nous vous proposons quelques coups de sonde dans le champ de nos activités professionnelles. Ce dossier pourra vous apparaître au premier abord disparate et fragmentaire. Il a été réalisé dans l'urgence et mérite des prolongements. Mais c'est une première étape significative pour nos deux associations : l'ABF et l'ADBU doivent nourrir leur complémentarité par un travail commun de réflexion.

    Ne nous faut-il pas sans cesse réinterroger ces notions familières et pourtant devenues incertaines ou paradoxales : accès à l'information, connaissance, pédagogie, médiation, fiabilité et crédibilité des contenus... ?

    Ne constate-t-on pas de nouvelles (et profondes) inégalités dans la maîtrise des techniques, l'éducation, la familiarité avec les modes d'organisation de l'information...

    Toutes ces questions nous sont communes. Je souhaite que ce dossier soit l'occasion pour nos deux associations d'affirmer une volonté plus vive de coopération et d'action dans les champs contrastés de la socio-économie de l'information, des ressources électroniques, de la formation professionnelle...

    Nous avons tous besoin d'un partenariat intelligent pour faire un pari sur l'avenir : même si nous ne méconnaissons pas l'ampleur des problèmes encore en suspens, nous pouvons construire ensemble une cohérence professionnelle et l'inscrire dans une perspective de complémentarité et de solidarité, pour le plus grand bénéfice de nos lecteurs..