I Université de Szeged a été fondée en 1921. Les collections de la bibliothèque partaient de rien, les moyens de les développer manquaient à l'Université dès sa fondation. Et l'histoire mouvementée de notre siècle a influencé son développement de façon négative tant pour des raisons économiques qu'idéologiques. Actuellement, ce sont les difficultés économiques qui créent les obstacles les plus graves. Malgré toutes les difficultés, la Bibliothèque a fait et fait tout son possible pour servir son public : les enseignants et les étudiants de l'université. Le nombre des étudiants s'est démultiplié pendant les années 1990 et la BU accueille tous les étudiants qui font leurs études dans la ville de Szeged, ceux de l'Université, de l'École de Pédagogie et des autres institutions d'enseignement supérieur (université de Médecine, École d'industrie alimentaire, Séminaire de théologie catholique, etc.).
À présent la collection française de la Bibliothèque centrale universitaire et du département d'Histoire (qui fait partie de ses collections) compte à peu près 25 000 volumes. Un fonds d'environ 4 000 volumes remonte à la période de l'entre-deux-guerres. Beaucoup de professeurs de cette époque, surtout des professeurs d'histoire, ont légué leurs collections personnelles ou ont fait don de quelques ouvrages à la bibliothèque. D'autres livres ont été achetés aux ventes aux enchères. Quelques publications sont parvenues à titre d'échange, bien qu'on ne puisse retrouver aucun partenaire d'échange français parmi les institutions partenaires de ce temps-là.
En ce qui concerne la composition de cette collection de base, ce qui est le plus remarquable pour l'observateur d'aujourd'hui est le fait que cette collection développée pendant les années vingt, trente et même quarante est beaucoup mieux équilibrée que celle de l'après-guerre. Tous les grands domaines du savoir y sont représentés. Pour donner quelques exemples, les oeuvres complètes de Voltaire et de Michelet, la collection Peuples et Civilisations ont été acquises à cette époque. La langue française était alors la deuxième langue étrangère en Hongrie, et avait beaucoup d'avance sur la langue anglaise.
Heureusement le fonds de la Bibliothèque a été épargné par les ravages de la guerre, exception faite des livres envoyés au pilon pour des raisons idéologiques en 1945, en nombre assez élevé : toute la littérature dirigée contre l'Union Soviétique, la République Hongroise des Conseils de 1919 et le Traité de Versailles de 1920 a été méthodiquement extirpée. Mais le nombre des textes en français anéantis dans le cadre de cette opération est négligeable.
Dès l'année charnière de 1948, le rideau de fer s'est abaissé et une lutte idéologique acharnée a commencé contre la pensée et le mode de vie bourgeois et contre l'influence des pays occidentaux en général. Il était alors presque impossible d'acheter des livres français en Hongrie. Pourtant notre collection française s'est développée d'une manière dynamique pendant les années cinquante. Comment était-ce possible ? En 1948 un grand nombre de bibliothèques privées et ecclésiastiques ont été nationalisées, c'est-à-dire confisquées, leurs fonds ont été distribués aux grandes bibliothèques du pays. La BU a reçu plusieurs milliers de livres, surtout des livres étrangers. À présent, la plupart de ces livres font partie de la réserve, et ne sont accessibles qu'aux chercheurs. C'est ainsi que notre bibliothèque a obtenu deux collections de grande valeur: la collection Eszterhàzy et l'ancienne bibliothèque des Frères Mineurs Franciscains de Szeged (qui contient quelques incunables en latin). La collection Eszterhàzy se compose de 4.955 volumes, dont 2 729 sont des livres français, pour la plupart publiés au XVIllesiècle. Au cours du périple de ces collections (d'un centre de distribution à l'autre), quelques volumes ont été perdus ou sont parvenus à d'autres bibliothèques, c'est pourquoi plusieurs séries de grande valeur ont des lacunes (par exemple le premier et le dernier volumes de la Grande Encyclopédie, 2e éd. publiée à Lucques, nous manquent). La « littérature nationalisée », d'origine souvent inconnue, comptait un grand nombre de livres français, pour la plupart assez anciens et leur catalogage a pris un certain temps. C'était la deuxième phase du développement de la collection française (fin des années quarante, années cinquante).
L'année 1956 est celle du XXeCongrès (1) et marque le début de l'idéologie de « coexistence pacifique ». A vrai dire, la coexistence pacifique a commencé en Hongrie, assez timidement d'ailleurs, un peu plus tôt, en 1953, à la mort de Staline. Il est intéressant de mentionner - je m'en souviens personnellement, j'étais lycéenne à ce temps-là - que les autorités ont fait une distinction assez nette en faveur de certains pays occidentaux, considérés comme plus « progressistes » que d'autres, ainsi la France et l'Italie (en raison de leur gauche forte et de leurs traditions révolutionnaires). Pour la même raison, à partir de 1953, des films français et italiens ont commencé à figurer au programme des cinémas hongrois, en version originale. La possibilité d'acheter et même de commander des livres français vint plus tard, à la fin des années cinquante.
Le grand tournant pour la collection française de la BU a été la réintégration des langues occidentales dans le programme des cours de l'Université. La langue française avait toujours eu une importance particulière à Szeged. Entre 1950 et 1956 l'enseignement des langues occidentales avait été supprimé à l'Université de Szeged et réduit au minimum à Budapest, avec 5 étudiants par promotion. En 1956 la formation des professeurs de français, d'italien et de latin a recommencé à la Faculté des lettres, avec peu d'étudiants, certes, mais c'était important quand même. Il s'est aussi produit un mouvement en faveur de l'enseignement des langues étrangères, notamment occidentales, comme études complémentaires. Tous les étudiants devaient apprendre le russe pendant les deux premières années de leurs études, comme auparavant, mais ensuite, à partir de la troisième année, ils pouvaient choisir une autre langue, dont le français. L'ouverture du Département des études françaises (d'abord un Département des études romanes) de même que celle du lectorat a été un facteur capital pour le développement de la collection française. Leurs besoins ont déterminé la politique d'acquisition de livres et de périodiques français.
Auparavant, surtout avant la guerre, il était tout à fait naturel pour des universitaires, même pour des scientifiques, de lire la littérature spécialisée de leurs domaines en allemand et en français. Mais après la guerre, l'anglais devint la langue universelle pour tout le monde, surtout dans les sciences. L'importance des sciences exactes et naturelles - dites les sciences « utiles et productives » - a relégué les sciences humaines à l'arrière-plan, et les sciences sociales ont été considérées comme plus importantes que les langues et littératures. Cependant l'existence d'un département de français et de ses étudiants a permis à la BU d'acheter quelques livres français et d'en obtenir d'autres de sources alternatives (échanges et dons).
Le français n'était plus que la troisième langue à l'université, mais les besoins des deux langues qui le précédaient, le russe et l'allemand, n'étaient pas considérables, parce que les livres et les périodiques socialistes ne coûtaient pas cher. Une troisième période de développement dynamique commençait alors pour la collection française. Les sources du développement de la collection française étaient principalement les achats en librairie et les commandes passées à la centrale « Kultura ».
À cette époque, on pouvait trouver un grand choix de « Livres de poche » dans des librairies spécialisées dans la vente de livres étrangers (à Szeged et à Budapest). Comparés aux livres hongrois, les livres occidentaux étaient très chers, parce que deux taux de conversion étaient en vigueur, un pour le commerce ordinaire et un pour les biens culturels, qui était beaucoup plus élevé que l'autre. Nous nous sommes mis à combler les lacunes de notre collection de classiques de la littérature française et nous avons aussi créé une collection d'auteurs modernes. Le choix offert par la librairie spécialisée de Budapest était plus riche que le stock local, mais nos liens avec la librairie locale étaient plus étroits, ce qui nous permettait d'obtenir d'importantes réductions de prix. Ces réductions sont devenues particulièrement importantes, à la fin des années 1960, quand les librairies spécialisées ont été autorisées à vendre aux étudiants quelques manuels, des usuels et beaucoup de titres classiques (choisis et subventionnés par le ministère de l'Éducation nationale) à un prix réduit de 50 0/0. Cela nous a permis, en tant qu'institution de l'enseignement supérieur, de développer notre collection d'usuels, de manuels et d'ouvrages de référence, à un prix relativement modéré. Il est vrai que le choix était assez limité, et les mêmes titres figuraient sur la liste pendant plusieurs années, mais on achetait des doubles ou plusieurs exemplaires du même ouvrage. Cela a duré jusqu'à la fin des années 1980.
Dans le commerce de livres de tout le pays, des types de livres, d'éditeurs et d'auteurs ont été préférés à d'autres. Une certaine immobilité du stock, le retour sans cesse des mêmes auteurs et des mêmes ouvrages, commandés année après année, ont caractérisé même la librairie de Budapest, dont le choix cependant était plus diversifié. Ce n'était pas pour des raisons idéologiques, mais plutôt par manque d'imagination et par nonchalance. Certes, quelques auteurs étaient promus, surtout des communistes ou des pacifistes comme Aragon, Éluard, Triolet, Rolland et Barbusse, et des compagnons de route comme Sartre ou Beauvoir.
Certains éditeurs étaient aussi préférés aux autres. La raison de ces préférences pouvait être qu'ils offraient des remises plus importantes que d'autres. Par exemple la collection « Livres de Poches a monopolisé le marché hongrois longtemps. Ce n'était pas le cas des Éditions Sociales, un éditeur subventionné par notre commerce, dont les livres étaient plus chers que ceux d'autres éditeurs français, parce qu'ils bénéficiaient d'un taux de conversion plus favorable. Leur grande Histoire de la littérature française nous a coûté une fortune en 1979.
Quelques types de livres étaient totalement absents des rayons des librairies étrangères. Les sciences sociales, la vulgarisation scientifique de haut niveau, la littérature spécialisée n'étaient pas disponibles. Des éditeurs illustres étaient totalement absents de nos marchés, Nathan, par exemple, sans que l'on sache si c'était lui qui avait pris cette décision ou les importateurs hongrois.
Notre collection de livres d'art français augmentait d'une manière un peu bizarre. À la fin de chaque année civile, le budget annuel devait être dépensé, sinon l'excédent, même la somme réservée pour payer les livres commandés mais non livrés à temps, était perdue définitivement. C'est pourquoi à la fin de chaque année, les bibliothèques se sont empressées de dépenser le plus vite possible tout ce qui restait de leur budget, en achetant n'importe quoi. Un choix assez varié de livres d'art et de beaux livres était offert par les librairies vers Noël, et ce type de livres était toujours disponible à la fin de l'année civile. Ainsi la BU avait la possibilité d'acheter quelques beaux livres, qui auraient été au-delà de ses moyens autrement. Le mélange curieux de l'épargne et du gaspillage était une des caractéristiques les plus étranges de cette époque. Mais nous avons transformé les difficultés en avantages.
Ce que nous pouvions acheter dans les librairies hongroises spécialisées était fortement influencé par le stock disponible et par des considérations purement commerciales. On nous a donc offert la possibilité de commander quelques livres par l'intermédiaire de l'agence exportation-importation Kultûra, surtout des ouvrages de référence (bibliographies courantes et rétrospectives, dictionnaires, encyclopédies, etc.) et la littérature spécialisée des disciplines enseignées à l'Université. Le prix des ouvrages de référence était très élevé et par conséquent notre budget s'épuisait très vite. Kultûra avait un monopole absolu sur le marché, et ce fait lui a assuré un profit très important, déraisonnable.
Au début des années 1980, quand le taux de change a un peu baissé (on a supprimé la différence entre les deux types de taux de conversion), nous avons eu la possibilité d'acheter plus de livres et nous avons décidé de commander un grand nombre de titres en format de poche, surtout en éditions critiques pour les étudiants. Notre but était d'établir une collection pour les étudiants de français qui leur permette de trouver les oeuvres les plus importantes pour leurs examens, leurs rapports et si possible pour leur travail de diplôme. Nous sommes assez réalistes pour admettre que nous ne parviendrons jamais à établir une collection où les étudiants pourront trouver toute la littérature nécessaire à une thèse de doctorat, surtout une thèse de troisième cycle, parce que nous ne disposerons jamais de moyens suffisants.
Pendant longtemps le premier objectif de la BU était d'établir et de mettre à jour un fonds d'ouvrages de référence aussi complet que possible. A la fin des années quatre-vingt, les ouvrages de référence, surtout les suites, ont accaparé tout notre budget. Depuis la parution des bases de données sur cédéroms, la situation s'est aggravée encore.
Fournir la création littéraire aux étudiants de littérature est aussi un objectif important. Nous avons suivi les comptes rendus de la Quinzaine littéraire, de Critique, des revues et journaux littéraires, les émissions littéraires des chaînes de télévision (surtout « Bouillon de Culture » et « Droits d'Auteur»), pour avoir un aperçu de la scène littéraire. Pourtant nous ne pouvons pas acheter les nouveaux livres dès leur parution, il nous faut attendre la parution des éditions de poche.
Dans le domaine des monographies d'histoire ou de théorie littéraires, nous nous efforçons d'obtenir presque tous les volumes de certaines collections. Mais il nous est impossible d'avoir toutes les monographies importantes sur tous les grands auteurs et sur toutes les époques littéraires et les genres. Il nous faut sélectionner quelques thèmes en liaison avec les programmes de recherche et de formation du Département des études françaises. Quand ces programmes ont été complétés par l'enseignement de la civilisation (histoire, géographie, art, mode de vie, histoire de mentalités) cela nous a permis d'établir une collection de ce domaine. Deux facteurs ont contribué à la réalisation de ce projet : la générosité de l'Institut culturel français, qui nous accorde une somme annuelle pour achat de livres, et la présence dans notre Université d'un groupe de chercheurs qui s'intéressent à l'histoire des civilisations, et plusieurs d'entre eux préfèrent la langue française à la langue anglaise.
La formation de traducteurs, d'interprètes et de traducteurs spécialisés (une entreprise commune des départements des langues et des départements des sciences sociales ou exactes et naturelles) et la formation des traducteurs pour le Conseil de l'Europe ont des conséquences sur notre programme d'acquisition. Pendant ces dernières années nous avons reçu des sommes importantes afin de développer notre collection de cours spécialisés et de dictionnaires de terminologie spécialisée. L'Institut culturel français de Budapest a fait des contributions importantes à ce projet en nous envoyant en don des cédéroms et des livres scientifiques. Mais il reste beaucoup à faire dans ce domaine. Le plus important serait de sensibiliser les jeunes, qui seront les chercheurs de demain. Il nous faudrait plus de lycées français-hongrois, plus de classes et sections spécialisées, et une chaîne de télévision sur le câble, comme la 5e, le programme du savoir - mais pas comme MCM, ni comme TV 5 Internationale. Cette chaîne est très utile dans le domaine des programmes politiques, des journaux télévisés et de quelques émissions de théâtre ou de cinémathèque, mais elle s'adresse surtout au public francophone d'Afrique ou du Canada, qui n'a pas beaucoup de point commun avec un public européen.
Les échanges internationaux ont toujours eu une grande importance comme source d'enrichissement de la BU. À partir des années 1960, nous avons trouvé beaucoup de partenaires nouveaux (la section d'échange de la BU a été établie à la fin de 1963, après le ralliement de la Hongrie à une convention internationale). En France, nos partenaires les plus importants sont la Bibliothèque Nationale de France, la Bibliothèque de l'École Normale Supérieure, celles de la Sorbonne, du Muséum national d'histoire naturelle, de l'université de Franche-Comté à Besançon et de la Faculté des sciences de Nancy. Pendant les années 1980 nous avons essayé de trouver plus de partenaires en France, surtout des BU, celle de Lille en particulier, mais il me semble que l'échange n'a pas de place importante parmi les sources d'acquisition des BU françaises, seulement les bibliothèques les plus grandes sont disposées à envoyer leurs publications ou leurs doubles en échange. La raison peut en être que les publications de presque toutes les universités françaises sont distribuées par des agences commerciales. À titre d'échange nous recevons des publications académiques, surtout dans le domaine des sciences humaines, et des thèses des universités françaises, distribuées par la Sorbonne.
Jusqu'à 1989, nous n'avions aucune possibilité de recevoir des dons étrangers officiels, parce que les autorités (le ministère de l'Éducation nationale) ne nous permettaient pas d'avoir des liens avec des ambassades et des instituts culturels des pays étrangers. Les Salons du livre étaient les seules exceptions, nous pouvions accepter quelques livres que les organisateurs des expositions ne voulaient pas remporter. Quelques éditeurs et libraires français nous ont fait parvenir leurs publications à titre de don. Le plus important d'entre eux était la Librairie polonaise de Paris, qui nous a envoyé des ouvrages de littérature contestataire, pendant de longues années. Ces titres ont enrichi notre collection française de sciences sociales, assez maigre par ailleurs.
D'autres dons importants d'origine française ont été reçus : quelques grands dictionnaires des PUF et un nombre de manuels de l'ancien Bordas pour les étudiants. Ces titres font partie de la bibliothèque en libre accès dans la salle de lecture et sont très appréciés par les étudiants.
Depuis 1989 l'Institut culturel de l'Ambassade de France est notre bienfaiteur le plus important. Et la qualité de notre collection française s'est fortement améliorée grâce à ce que l'Institut a fait pour notre bibliothèque : subventions annuelles pour l'achat de livres, abonnements à des périodiques importants et en 1993, don de plus de 600 livres provenant du désherbage de sa bibliothèque. Ces ouvrages, publiés pendant les années 1960-1970, ont comblé plusieurs lacunes de notre collection. C'était la première fois que nous pouvions offrir de grandes synthèses historiques et d'histoire culturelle à nos étudiants et chercheurs (L Histoire de l'édition française, l'Histoire de la presse française, Y Histoire de la population française, l'Histoire militaire de la Fronce, l'Histoire de la vie privée, etc.).
Un autre don important a été celui de la compagnie allemande Volkswagen en 1971. Nous avons commandé plusieurs volumes de la collection Nouvelle Clio, les oeuvres complètes de quelques auteurs français publiées dans la Pléiade, quelques oeuvres classiques publiées par Slatkine, et une collection allemande qui a une grande importance pour les études françaises, Grundriss der romanischen Literaturen des Mittelalters.
Dès la deuxième moitié des années 1980, la crise économique a commencé à influencer d'une manière adverse le développement de notre collection. C'était à cette époque que les taux de change, baissés plus tôt, ont recommencé à monter. Les prix sont devenus plus élevés à l'étranger aussi. Comme les prix des livres hongrois restaient assez modérés et comme nous recevions un exemplaire de chaque livre hongrois, au titre de dépôt légal, la situation n'aurait pas été très grave, si l'augmentation de notre budget avait suivi l'inflation. Mais la somme n'a pas été augmentée, ce qui veut dire que son pouvoir d'achat se réduisait progressivement. Cela a frappé plus durement les abonnements parce que la hausse du prix des périodiques est toujours plus importante que celle des livres.
Notre collection de périodiques contient 46 titres courants français, dont 27 sont des abonnements, 10 des échanges et 9 des dons ; pour la plupart des revues de sciences humaines. Mais la composition de la collection de périodiques est mieux équilibrée que celle des livres, car nous avons plusieurs revues de sciences sociales et quelques revues de vulgarisation scientifique, comme La Recherche et Science et Vie.
Le changement de régime a été accompagné par une débâcle économique et la situation financière des bibliothèques est devenue très grave. Cependant d'importants dons reçus des gouvernements étrangers, des fondations privées et des éditeurs ont, dans une certaine mesure, maintenu l'équilibre. En outre l'exposition de livres français organisée annuellement dans notre bibliothèque pour présenter les nouveautés de l'édition française aux universitaires et au public de la ville, de même que « Page à Page », une campagne de ventes de livres français à un tarif préférentiel, ont augmenté le nombre de nos titres français.
Avec les années 1990, le système de l'exportationimportation des livres et des périodiques a subi d'importantes modifications. Plusieurs compagnies hongroises et étrangères rivalisent, Kultura n'existe plus, et le gaspillage est fini, on peut déposer son budget chez les fournisseurs à l'avance. Mais la situation des bibliothèques se ressent de plusieurs changements négatifs : la création d'une TVA de 12 2 °/o pour les livres et les périodiques, la suppression du dépôt légal à la plupart de ses anciens bénéficiaires, le fait que le prêt entre bibliothèques soit devenu un service payant (ce qui pénalise ceux qui travaillent à leur thèse).
Il nous faut continuer à fonctionner dans une situation difficile, où les besoins et les exigences sont plus grands qu'auparavant. L'avenir ne nous semble pas radieux, mais la coopération pourra peut-être nous éviter certaines difficultés. +