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    Libri. 1964, Vol.14, n°1

    Libri... 1964 (Vol. 14, N. 1.)

    KAUFMAN (Paul). - English booH clubs and their role in social history, pp. 1-31.

    Cet article sur les clubs de livre en Angleterre, que nous appelerions plutôt cabinets de lecture, commence par quelques citations d'une amusante satire en vers « The Country book clubs », écrite en 1788, qui décrit une réunion à l'auberge du village, avec le squire, le vicar, le marchand, le médecin et le barbier représentés sur la couverture servis par la fille de l'aubergiste. Ceci apporte la preuve que ces clubs étaient alors une institution bien établie ; dix ans après « The Oeconomist » nous offre des « Suggestions pour un club du livre », et en 1821, « The Monthly magazine » affirme que ces sociétés sont au nombre de 600 dont 260 ayant une « bibliothèque permanente et importante ». Il y a quelques autres articles mais leurs descriptions très brèves apportent peu de documentation. Ces sociétés se réunissaient régulièrement, le plus souvent mensuellement, certaines vendaient leur fond tous les ans, d'autres le gardaient. C'est à peu près tout ce que l'on sait.

    M. Kaufman a tenté d'établir une liste des clubs au XVIIIe siècle avec pour chacun la date la plus ancienne attestée en général par un ex-libris. Il a pu en identifier près de cent, mais n'a pu en décrire avec un peu de détails qu'un très petit nombre faute de documentation. Il conclut sur le rôle du club dans l'histoire sociale. S'il y avait 500 clubs en 1821, ils devaient atteindre jusqu'à 15.000 lecteurs. Ils sont à l'origine de nombreuses bibliothèques et leur action sur l'opinion publique, et par conséquent sur les réformes politiques, a du être considérable.

    PERREAULT (Jean M.). - The classification of philosophy, pp. 32-39. classique de façon assez simple en doublant l'ancienne classification. Il énumère ensuite les dificultés rencontrées pour classer les ouvrages de philosophie. Il examine également les possibilités de différenciation à l'intérieur de la classification de Dewey.

    WEIGEL (Klaus). - Kartenspielefragmente, pp. 40-43. Description de fragments de jeux de cartes allemands du XVIe siècle.

    BERGHOLZ (H.). - Daniel Georg Morhof, overlooked precursor of library science, pp. 44-50.

    Daniel Georg Morhof est l'auteur d'un « Polyhistor, sive de notitia auctorum et rerum commentaria quibus praeterea varia ad omnes disciplinas consilia et subsidia proponuntur ». Les deux premiers volumes ont paru à Lubeck en 1688 et le troisième en 1692, un an après la mort de son auteur. L'ouvrage fut réédite au moins quatre fois et Johann Albert Fabri-cius préfaça la troisième édition.

    Cette oeuvre a voulu être une vue d'ensemble systématique sur tous les aspects de la connaissance à cette époque, il offre ainsi une initiation générale à l'étudiant qui débute et à l'amateur à l'esprit sérieux. C'est donc un essai de synthèse des connaissances humaines à une époque où le nombre d'études savantes et originales commençaient à excéder la possibilité des esprits les plus encyclopédiques. L'auteur écrit en un latin élégant et sans efforts apparents.

    M. Bergholz attire notre attention sur les chapitres consacrés à la science des bibliothèques et souligne que celles-ci sont devenues un outil indispensable à qui veut étudier. Il est intéressant de souligner que Morhof fut un de nos collègues puisqu'il dirigea, de 1680 à 1691, la bibliothèque de l'Université de Kiel, mais l'auteur souligne qu'il s'exprime plus en universitaire au sens restreint du terme qu'en bibliothécaire, ce qu'il attribue aux nombreux contacts qu'il eut avec les universitaires au cours d'une vie studieuse et bien remplie.

    KIRKEGAARD (Preben). - Library education in Denmark, pp. 51-61.

    Avant de décrire la formation des bibliothécaires, l'auteur rappelle brièvement les grandes lignes de l'organisation des bibliothèques au Danemark. Les bibliothèques d'études et spécialisées forment un tout avec les universités et grandes écoles. Elles sont indépendantes et leur personnel dirigeant est formé d'universitaires qualifiés dans leur spécialité. Les membres du personnel ont été soigneusement formés au service même leur bibliothèque. Les titres universitaires ne sont pas seulement exigés pour les bibliothèques anciennes consacrées aux humanités, ils le sont aussi pour les nouvelles spécialisées dans les sciences ou techniques. Dans ces dernières, on recrute des ingénieurs comme bibliothécaires. Il arrive d'ailleurs que des bibliothécaires de formation humaniste soient employés dans des bibliothèques scientifiques ou techniques.

    Les travaux techniques des bibliothèques d'études sont maintenant exécutés en grande partie par des assistants de bibliothèques possédant des titres universitaires (Artium qui correspond, semble-t-il, à l'examen de propédeutique), et formés dans l'établissement où ils sont employés.

    Les bibliothèques de lecture publique sont plus proches du type anglo-américain. Elles datent du XXe siècle et une partie de leur personnel a été formé en Amérique même après la fondation, inspirée par les Américains, d'une école de bibliothécaires en 1918.

    Le recrutement du personnel est resté tel jusqu'en 1956, date où le Parlement danois vota une loi fondant une école de haut enseignement.

    La philosophie se prête mal, par nature, aux classifications en catégories bien déterminées. L'auteur cite en exemple de classement réussi « Merton college » à Oxford qui vient de reclasser les livres épars sur l'Antiquité divisée en deux sections :

    • - la première forme du personnel pour les bibliothèques de lecture publique ; l'étudiant accomplit d'abord six mois de stage dans une bibliothèque, il y reçoit une première formation en assurant un service. A la fin de ce stage, s'il a donné satisfaction, s'il possède Artium, ou un titre équivalent et s'il connaît bien plusieurs langues étrangères, il est admis à l'école.

    Pendant six autres mois il suit des cours à l'école et complète son instruction en bibliographie, histoire du livre, des bibliothèques, classification, catalogage, bibliothèques danoises et étrangères, etc... il passe alors un examen écrit et oral de bibliographie, catalogage et classification. Deux années de service dans une bibliothèque suivent pendant lesquelles l'étudiant, tenu à 30 heures de présence au lieu de 42 pour le titulaire, doit lire un certain onmbre d'ouvrages et rédiger un mémoire sur un sujet professionnel.

    A l'issue de ces deux ans, il retourne à l'école pour un an et suit 700 heures de cours, travaux pratiques et exercices divers et accomplit un voyage d'études. Un examen écrit et roal de bibliographie, connaissance du livre, classification, catalogage, traductions en quatre langues et histoire littéraire, termine ces quatre années d'études très complètes et très spécialisées. Un diplôme de bibliothécaire en est l'aboutissement.

    La deuxième section de l'école forme en même temps des bibliothécaires pour bibliothèques d'études et spécialisées et des assistants. Les premiers doivent avoir des titres prouvant qu'ils ont terminé leurs études à l'université alors que Artium seul est exigé pour les seconds.

    L'enseignement est donné sous forme de cours et de travaux pratiques souvent communs aux deux degrés. Mais si les bibliothécaires étudient l'histoire du livre, des manuscrits, la technique, l'histoire des bibliothèques en 80 heures, les futurs asisstants n'y consacrent que 20, la proportion est la même pour le catalogage, mais formés ensemble pour l'essentiel, ils acquièrent un « esprit de corps » (en français dans l'article). L'étudiant peut, et doit d'ailleurs, choisir une branche dans laquelle il se spécialisera : humanités, technologie, médecine et sciences exactes et naturelles. L'article énumère tous les cours qui sont professés : classification, bibliographie, service du lecteur, administration, catalogue, histoire des bibliothèques, technique et histoire du livre et des manuscrits, archivistique, etc...

    Il n'y a pas d'examen final pour les bibliothécaires, mais les assistants en passent un et reçoivent un certificat.

    L'école fournit également un enseignement pour initier les non-professionnels à la tenue d'une petite bibliothèque, ces cours débutent par une initiation par correspondance suivie d'un enseignement plus approfondi donné dans des bibliothèques régionales. L'article examine également, en quelques lignes, la formation des documentalistes. Cet enseignement est en voie de réorganisation et l'auteur précise que les études théoriques seront considérablement augmentées.