La Société Monotype nous fait parvenir un volume de présentation luxueuse consacré à la lettre d'imprimerie. Une introduction de 16 pages, reproduisant une leçon donnée à la Faculté des lettres d'Aix par Maximilien Vox, traite de la psychologie de la lettre, mais l'essentiel est la présentation de cent alphabets caractéristiques choisis parmi le fonds de la Société Monotype. Certains ont été dessinés sous l'inspiration de modèles anciens, mais la plupart sont de conception originale. Ils sont admirablement présentés et, pour chaque époque, une reproduction artistique nous indique de la meilleure façon le style qui a inspiré la forme de la lettre. C'est une très belle réussite typographique autant qu'artistique qui nous permet de suivre l'évolution des caractères depuis Gutenberg jusqu'aux dernières créations de la firme.
La dernière partie du volume expose la classification nouvelle des caractères d'imprimerie établie en 1952 par l'Ecole de typographie de Lure et publiée par l'Ecole Estienne. Exposée à tous les salons d'art graphique, présentée un peu partout, elle a été adoptée par l'Association typographique internationale sous le nom de « Classification Vox » ; elle divise les caractères en neuf familles et, par conséquent, est plus nuancée que la classification traditionnelle.
On voit donc que cet ouvrage, conçu comme un simple catalogue des plus beaux types de la célèbre composeuse mécanique en caractère mobiles, dépasse son but initial. La présentation du volume est un régal pour ceux d'entre nous qui apprécient un livre non seulement pour son contenu, mais également pour sa forme, sa présentation, son être physique et pour toutes les joies esthétiques qu'il nous donne. En outre, le contenu lui-même contribue à nous mettre au courant des progrès de la technique typographique. Sa valeur pédagogique nous le fait recommander à nos futurs collègues. Puissent-ils y puiser ce goût du beau travail et de la composition typographique impeccable qui fait de beaucoup de bibliothécaires des bibliophiles avertis et dégagés des snobismes.