LE congrès et l'assemblée générale de l'Association ont remporté, cette année, un succès certain. Plus de 250 participants se sont retrouvés à Grenoble, ville olympique et universitaire ; le modernisme de la cité tempéré par le charme des anciens quartiers s'allie avec bonheur au caractère imposant du paysage : fleuve et montagne.
M. Vaillant, conservateur en chef de la Bibliothèque municipale, et Mme Kravtchenko, conservateur en chef des bibliothèques universitaires, qui avaient audacieusement lancé l'invitation, ont pu surmonter, avec l'aide de leurs collaborateurs, les difficultés d'organisation accrues par le succès du congrès.
Les thèmes des deux premières journées : Informatique et Recyclage, qui avaient l'intérêt d'être complémentaires, correspondent aux préoccupations actuelles de la plupart des bibliothécaires.
Il n'était pas question, en une matinée de conférences sur l'Informatique dans les bibliothèques, de recycler les bibliothécaires présents, dont le niveau n'était d'ailleurs pas homogène. M. Chauveinc, conservateur de la Bibliothèque de la Faculté des sciences, qui était notre hôte, avait préféré, dans le peu de temps qui lui était imparti, organiser une série d'exposés animés par des bibliothécaires qui, aux prises avec les problèmes de l'informatique, peuvent déjà tirer quelques enseignements de leur expérience et aider ainsi ceux qui veulent tenter l'aventure de l'ordinateur.
Après une leçon d'initiation donnée avec beaucoup de clarté par Mme Guelton, ingénieur à l'Institut de mathématique appliquée de Grenoble, M. Chauveinc présenta « Monocle », format de catalogage adapté du B.N.B. « Marc », qui est opérationnel à la Bibliothèque des sciences de Grenoble. La compatibilité de « Monocle » avec les formats anglais et américain ne pourra que favoriser son adoption sur le plan national.
Puis, Mlle Koest fit état des résultats obtenus à Marseille-Luminy ; un catalogue de cette bibliothèque a d'ailleurs déjà été diffusé. Le dynamisme de l'équipe des bibliothécaires de Marseille semble avoir balayé les difficultés inhérentes à l'automatisation des catalogues. L'optimisme de Mlle Koest résista aux objections qu'il fallait bien présenter.
Les collaboratrices de M. Martin, professeur à l'Ecole des chartes, après avoir été conservateur de la Bibliothèque municipale de Lyon, exposèrent ensuite les grandes lignes de l'expérience de catalogage du livre ancien, projet élaboré en commun par la Bibliothèque municipale de Lyon, l'Institut de recherches et d'histoire des textes et l'Ecole pratique des hautes études.
Mlle Bossuat expliqua les problèmes de l'IPPEC, qui se rattache à la catégorie des catalogues collectifs courants que l'automatisation pourrait favoriser.
Mme Gascuel, conservateur de la Bibliothèque de Massy, bibliothèque publique et bibliothèque d'application pour l'enseignement de la bibliothéconomie, relata les démarches qui avaient abouti à l'automatisation du prêt de cette bibliothèque, procédé fort utile aux bibliothèques publiques, car il simplifie les formalités et permet un meilleur contrôle.
Enfin, M. Boisset, chargé de mission à l'informatique auprès de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, fit un bref exposé sur le service de coordination qu'il est en train de mettre sur pied. Dans un domaine aussi coûteux que celui de l'informatique, il est, en effet, souhaitable de ne pas disperser les efforts et les moyens.
L'après-midi fut consacré à la visite des bibliothèques du campus universitaire, dont Mme Kravtchenko avait ouvert largement les portes. Nous avons été frappés par la réussite architecturale de ces bâtiments récents dont nos collègues peuvent être légitimement fiers.
Pour les sections des Bibliothèques universitaires et des Bibliothèques médicales, la journée du vendredi se termina par des réunions, tandis que les autres congressistes étaient reçus par M. Arthaud qui, après avoir fait les honneurs de sa librairie, offrit à ses nombreux visiteurs un buffet bien garni. Après dîner, une visite du Musée de Grenoble était organisée par son conservateur qui, tout en présentant les richesses dont il est le gardien, montra quel rôle dynamique peut jouer un conservateur de musée.
Le samedi était réservé, en grande partie, aux exposés et débats sur la Formation professionnelle permanente, avec une pose, après le déjeuner, pour la visite d'une partie du réseau de lecture publique urbaine, en particulier de celui du Village olympique, visite complétée par celle de la Maison de la culture.
Exposés et débats sur la formation professionnelle permanente eurent lieu dans une salle située au-dessus du Palais des sports, peut-être ceci explique-t-il le caractère un peu trop passionné des débats.
M. Lethève, spécialiste dans le cadre de l'A.B.F. et de la F.I.A.B. des problèmes de formation professionnelle, commença par définir le sujet en le plaçant dans un contexte plus vaste qui s'étend jusqu'à la formation permanente des adultes. Puis M. Baudin attira l'attention des congressistes sur les points importants des résultats de l'enquête qui avait été lancée avant le congrès. Enfin, M. Thirion donna quelques précisions sur les moyens qui pourraient être mis en oeuvre, et introduisit le débat qui fut assez décevant. Les nombreuses interventions sur la nature des organismes responsables de la formation professionnelle permanente : Etat ou associations professionnelles, empêchèrent d'aller plus avant dans le problème. Une motion tenta de résumer le débat, et, après les interventions de l'aprèsmidi, dut être modifiée.
A midi, un vin d'honneur offert par M. Dubedout, maire de Grenoble, nous permit d'admirer l'architecture de l'Hôtel de Ville dont l'aménagement intérieur est des plus réussis.
La journée s'acheva par un dîner qui réunit tous les congressistes dans une vaste salle du restaurant « Le Berlioz ».
Pendant les discussions, nous fîmes, à plusieurs reprises, appel au témoignage de nos collègues étrangers qui, en tant que représentants de leur association nationale ou à titre personnel, s'étaient joints à nous : M. Lohse (Allemagne de l'Ouest), M. De Vries (Belgique), M. Clavel (Suisse), MM. Nicolet et Weitmeyer (Danemark) ; M. Gardner (Canada).
Le matin du dimanche, après la visite de la Bibliothèque municipale et de l'exposition de manuscrits qu'y avait organisée M. Vaillant, se déroula l'Assemblée générale extraordinaire dans la grande salle de lecture de la Bibliothèque.
M. Richter présenta le rapport moral, il rappela les différents courants qui se sont affrontés depuis l'Assemblée générale de Toulouse, et informa l'Assemblée de la décision prise par le Bureau de présenter collectivement sa démission. Mlle Picheral, trésorière de l'Association en remplacement de Mlle Morin, donna lecture du rapport financier, et demanda un paiement plus régulier des cotisations dont la moitié des membres seulement s'acquittent.
Puis vint le débat sur les statuts introduit par le secrétaire de la Commission de réforme, M. Baudin, qui orienta la discussion sur les points essentiels de la réforme. L'Assemblée générale demanda notamment la modification de l'article sur les modalités d'élection du Bureau, souhaitant qu'il soit élu par le Conseil et au sein du Conseil. Le texte préparé par la Commission de réforme des statuts subit donc quelques changements, et c'est sur ce nouveau texte que pourra voter la prochaine assemblée générale. L'Assemblée de Grenoble accepta, en outre, l'admission parmi les membres de l'A.B.F. des discothécaires.
Il nous faut encore remercier les organisateurs de ces journées, en particulier Mme Kravtchenko et M. Vaillant, qui a su trouver auprès de la municipalité de Grenoble et du Conseil général de l'Isère l'appui dont nous avons toujours besoin.