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Bibliothèque Nationale. LES MANUSCRITS A PEINTURES EN FRANCE DU VIIe AU XIIe SIECLE.

1954
    Par J. Lethève

    Bibliothèque Nationale. LES MANUSCRITS A PEINTURES EN FRANCE DU VIIe AU XIIe SIECLE.

    [Catalogue par Jean Porcher, préface par Julien Cain]. Paris, 1954, in-8°, XIV-138 p., pl. en noir et en coul., 500 fr.

    Un bon catalogue d'exposition est toujours un instrument de travail. Que dire de celui-ci sans lequel on ne pourra plus écrire l'histoire des manuscrits à peintures en France de l'époque précarolingienne à la fin de l'époque romane ?

    L'exposition dont il est d'abord le guide, avait elle-même un caractère exceptionnel : ne fut-elle pas le plus considérable rassemblement de manuscrits tenté en France, plus considérable encore si l'on songe que ces quelque 350 pièces étaient toutes antérieures au xIIIe siècle ? Elle fut en outre le premier résultat et le couronnement d'un travail d'une ampleur toute nouvelle : l'enquête menée depuis juillet 1947 dans les bibliothèques provinciales par M. Jean Porcher, enquête qui lui a permis de réunir 20.000 négatifs et dont le but final doit être la constitution d'un corpus des manuscrits à peintures.

    Les historiens de la peinture médiévale savent que celle-ci se trouve dans les fresques murales, dans le vitrail et dans les enluminures. Mais si les premières commencent à être bien connues, il reste encore beaucoup à faire pour les vitraux et pour les manuscrits. Ces derniers, dispersés, peu accessibles, ne pourront être parfaitement étudiés que le jour où l'on sera en possession d'un ensemble assez considérable de reproductions. En attendant la constitution de ce « musée imaginaire » des manuscrits à peintures, le savant qui a vu et comparé tous ceux qui se trouvent dans nos bibliothèques parisiennes et provinciales, nous donne les premiers résultats de cette confrontation, En exposant les plus remarquables, il nous a aidé à juger sur pièces tandis qu'il en attendait les rectifications et les lumières nouvelles qu'une telle présentation ne pouvait pas ne pas provoquer.

    Le catalogue ne prétend donc nullement offrir une œuvre définitive. Mais avec ses introductions, ses notices sur les écoles et les abbayes, ses références, ses reproductions, il nous donne une étude qui va du vIIe au xIIe siècle, qui pourra servir de point de départ à d'autres travaux et qui intéresse le profane comme le spécialiste.

    M. Julien Cain souligne dans sa préface que l'intérêt ne cesse de croître pour l'art des hautes époques et que nous nous sentons plus près aujourd'hui des temps que l'on qualifiait naguère de barbares. Plus d'un artiste a dû rencontrer dans cette exposition un répertoire de formes toutes proches de sa sensibilité.

    C'est dire que l'intérêt esthétique et l'intérêt scientifique se sont rejoints dans cette exposition dont le catalogue restera une acquisition durable.