Le Journal, écrit pendant les années où Jacques Lévy, brillant élève de l'Ecole normale supérieure, a dû abandonner pour raisons de santé la préparation de l'agrégation de philosophie, est l'histoire de sa conversion. Ces pages, d'une haute valeur morale et littéraire, montrent comment un être désespéré peut, par sa volonté, retrouver la force de vivre.
Le Journal est suivi d'une série de lettres à sa mère et à ses amis. Il est précédé d'une étude sur les Faux monnayeurs, de Gide, ouvrage qui fut à l'origine de sa conversion.
Jacques Lévy, bibliothécaire de la ville de Grenoble, déporté à Auschwitz, y est mort en 1945. II reste de lui ce témoignage d'un camarade de camp : x « Imagine-toi une arène où les hommes se battent pour la vie (il n'y a rien de plus affreux). Là-bas, c'était je te tue ou tû me tues, je te mange ou tu me manges. J'ai vu un père tuer son fils pour manger son pain, deux frères se sauter à la gorge pour une cuillerée de soupe. Tu vois à peu près ce que ce pouvait être, n'est-ce pas ? Et au milieu de cet enfer, un homme se promène, un seul, calme et tranquille et même joyeux : Jacques Lévy. »