Mise en place d'une politique documentaire dans un service de documentation d'entreprise

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Question

Bonjour,

Après consultation des réponses archivées, j'ai bien trouvé des réponses concernant la mise en place de politique documentaire mais toujours au sein d'une bibliothèque. Or je recherche ce type d'ouvrage mais plutôt au sein d'un service de documentation d'une entreprise (laboratoire d'analyse) de 350 techniciens/ingénieurs qui n'en est pas doté.

Mais peut-être que cela est transposable d'une bibliothèque à un centre de documentation ?

Merci pour votre réponse.

Bien cordialement,

 

Réponse

Date de la réponse :  03/05/2018

Vous travaillez au sein d'un service de documentation d'une entreprise et vous êtes intéressé par la notion de politique documentaire, or, vous ne trouvez pas d'ouvrage traitant de ce sujet qui ne se rapporte pas aux bibliothèques. Vous souhaitez donc savoir si la notion de politique documentaire est applicable aux services de documentation d'une entreprise et s'il existe une littérature sur le sujet.

Le Dictionnaire de l'Enssib propose une définition de la notion de politique documentaire :

La politique documentaire recouvre au sein d’une bibliothèque l’ensemble des processus visant à contrôler le développement des collections. Elle recouvre la politique d’acquisition, la politique de conservation (incluant le désherbage) et la politique d’accès (incluant les modalités d’organisation et  de communication des collections).
Une définition extensive, utilisée particulièrement dans les universités, considère la politique documentaire comme l’ensemble des objectifs et processus  pilotant la gestion de l’information, incluant non seulement les activités des bibliothèques, mais également, la formation des étudiants à la maitrise de l’information et les flux des ressources documentaires qui irriguent les composants de l’université.

Toutes les activités décrites dans cette définition sont transposables aux services documentaires. Pourtant, l'expression "politique documentaire" est plus couramment utilisée par les  bibliothèques que les centres de documentation, peut être, parce que l'un et l'autre ne poursuivent pas tout à fait les mêmes objectifs.

Dans une réponse précédente, nous essayions de définir les bibliothèques et les services de documentation. Nous terminions par un extrait du Métier de documentaliste de Jean-Philippe Accart  -dont nous vous recommandons la lecture, il s'agit d'un ouvrage pratique qui offre également beaucoup de pistes bibliographiques-  qui nous semble éclairant :

"Définir le service de documentation :
Suzanne Briet – surnommée «Madame Documentation» –, secrétaire de l’UFOD, afin de réaliser l’inventaire des centres de documentation en France, définissait ainsi en 1935 les critères d’un centre de documentation. Ces critères présentent toujours une certaine actualité : «Un centre de documentation est un ensemble de services où une documentation générale ou spéciale, complète ou partielle, est méthodiquement organisée pour être mise à la disposition des intéressés. Il comprend des services de conservation (documents ou références), de dépouillement et de diffusion. Il comporte essentiellement une collaboration entre :
1 – un service qui réunit, enregistre et classe les documents (archives, bibliothèques, cinémathèques, discothèques, musées, etc.);
2 – un service qui dépouille les documents et en dégage tous les éléments utilisables en vue de la préparation de répertoires, de dossiers, d’analyses, etc.;
3 – un service qui met la documentation à la disposition du public, par information, communication, publication, reproduction, traduction, etc.»
Pour Bruno Delmas, «le centre de documentation réunit pour le lecteur tous les documents traitant d’une question déterminée, qu’il conserve ou non les documents. Ce n’est pas son fonds de bibliothèque qui constitue pour le documentaliste l’outillage principal de son centre, mais les dossiers et les répertoires constamment tenus à jour par le dépouillement des périodiques, le suivi de la production du domaine couvert par le centre, en fonction des besoins des usagers dont on s’efforce de prévenir les demandes».

L'ouvrage de Jean-Philippe Accart aborde pourtant bel et bien la notion de politique documentaire et à plusieurs reprises. Page 95 : 

"Les caractéristiques de la "politique documentaire", des services et produits documentaires
Elles découlent des objectifs et missions de l'institution et se traduisent par :
- le choix des documents à acquérir pour la constitution du fonds documentaire
- les services documentaires : accueil, orientation, renseignements, recherches...
- les produits documentaires proposés : revue de presse, revue de sommaires, bulletin bibliographique, documentaire, diffusion sélective de l'information (DSI)...;
- l'appartenance ou non à un réseau documentaire, un consortium..."

La partie 11 de l'ouvrage, intitulée "L'acquisition de documents" (p.175), utilise aussi largement la notion de politique documentaire (les critères de sélection, les procédures d'acquisition, l'évaluation, l'inventaire, le désherbage.)

Source : Le métier de documentaliste. Jean-Philippe Accart. Éditions du Cercle de la Librairie, 2015. Sommaire en ligne.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :

  • Conduire une politique documentaire. Bertrand Calenge. Éditions du Cercle de la Librairie, 1999.
  • Bibliothèques et politiques documentaires à l'heure d'internet. Éditions du Cercle de la librairie, 2008.