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    Les activités du service audiovisuel de la B.P.I.

    Par Marie-Christine de Navacelle, Chef du service

    Si on m'a demandé d'intervenir pour la B.P.I., c'est parce que le service audiovisuel se trouve être le service qui a les relations internationales les plus développées. En premier lieu, le laboratoire de langues, secteur assez peu répandu dans les bibliothèques, est un lieu privilégié d'échanges avec des pays et des cultures étrangères. Son fonds comprend des méthodes, mais aussi des documents audiovisuels de perfectionnement comme des films ou des émissions de radio en langue originale. Nous avons également une activité de production et de diffusion de méthodes de langues ; nous avons publié des cassettes d'arménien, de grec, de tamoul; et avons en projet le peul et le wollof. Cela implique une collaboration et des contacts suivis avec des communautés étrangères.

    Cependant, l'essentiel de notre activité internationale concerne le cinéma. Je rappelle que la B.P.I. possède un fonds de 2000 films documentaires et que 80 bibliothèques publiques françaises disposent de collections de 200 à 800 films... Pour constituer ce fonds, il est relativement facile d'avoir accès aux documentaires français, en particulier grâce aux contacts avec les réalisateurs et les producteurs indépendants comme avec des institutions telle l'I.N.A.; en revanche pour que ce fonds couvre bien tous les sujets, il est nécessaire de rechercher des documents à l'étranger, puis de les sous-titrer. Cela se fait à partir de recherches cinématographiques sur différents pays, mais aussi à partir de programmes d'animation que nous organisons très souvent en liaison avec les activités du Centre Pompidou, tels que les expositions sur le Japon... Ces programmes d'envergure permettent de trouver des financements extérieurs à l'occasion d'évènements culturels importants comme l'Année du Brésil qui va bientôt être inaugurée. La bibliothèque peut à la fois programmer des films mais également participer à des productions. C'est ainsi que nous avons des projets de films, l'un par un cinéaste brésilien sur une oeuvre de Raymond Queneau "Journal de la Drôle de guerre", et l'autre sur Claude Lévi-Strauss et les indiens du Brésil. Des cycles de cinéma pour enfants nous donnent l'occasion de faire venir des films de l'étranger auxquels nous nous efforçons d'assurer une diffusion même dans des salles commerciales, grâce à une collaboration avec le C.N.C.

    Une autre activité internationale importante de la B.P.I. est l'organisation d'un festival de films ethnographiques et sociologiques, "Cinéma du Réel", qui a lieu chaque année en mars. La recherche de films se fait sur plusieurs mois et nécessite des contacts avec plus de 30 pays; la sélection finale retient des films d'une vingtaine de pays, dont une partie circule ensuite à l'étranger avec l'aide du Ministère des Affaires Etrangères. Nous invitons des cinéastes étrangers à participer au jury. Ce Festival permet donc d'accroître notre fonds et celui des bibliothèques publiques de films documentaires récents, et qui servent à compléter l'information que la bibliothèque apporte à travers le livre, le périodique ou les diapositives. En 1986, la Direction du Livre a acheté 25 films qui avaient été présentés au Festival du Réel. Les achats ont été faits sur des propositions de 29 bibliothécaires français qui avaient assisté à ce festival. Je terminerai en précisant que c'est parce que la B.P.I. est une bibliothèque d'information tournée vers l'actualité que la constitution d'un fonds vivant nécessite des contacts multiples avec l'étranger. Le film circule moins facilement que le livre, les problèmes de traduction sont paralysants et notre fonds se veut actuel et ouvert sur le monde.