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    La musique imprimée

    Par Catherine Massip , Bibliothèque nationale de France

    Le catalogage de la musique impri- mée a fait l'objet depuis long- temps de textes de caractère nor- matif. La première édition de l'ISBD (PM) fut publiée en 1980 et immédia- tement suivie d'une traduction fran- çaise par Yvette Fedoroff éditée en 1982. Cette version devait servir de texte de référence pour le catalogage de la musique imprimée jusqu'aux deux dernières publications, celle de la deuxième édition de l'ISBD (PM), en 1991 et celle du fascicule de documen- tation de l'AFNOR Z 44-069 Catalogage de la musique imprimée. Rédaction de la notice bibliographique en octobre 1993. Ce fascicule doit être utilisé avec la norme Z 44-079 ; Forme et structure des titres uniformes musicaux » de no- vembre 1993.

    Le catalogage de la musique imprimée présente de nombreuses analogies avec celui du livre. Les principales zones d'une notice de musique sont familières à l'usager des fichiers de bibliothèques : zone du titre et de la mention de res- ponsabilité, zone de l'édition, zone de l'adresse bibliographique, zone de la collation, zone de la collection et de la monographie en plusieurs volumes, s'il y a lieu, zone des notes, zone du nu- méro international standardisé.

    Seule la zone spécifique à certains types de documents (zone 3), en l'occurrence « zone de la présentation ", exigera un pe- tit apprentissage que l'usage familier de la musique facilitera incontestablement. Les rédacteurs du fascicule de documen- tation Z 44-069 ont veillé à aplanir cette section un peu rugueuse du parcours, en offrant une annexe B qui donne les concordances entre la zone 3 et la zone de la collation (zone 5). Une fois cette an- nexe B bien confrontée à l'annexe A et bien clarifiées les notions présentées dans les définitions des termes techniques qu'il convient de retenir. Si l'éditeur n'a pas cru bon de préciser la présentation, il n'est pas excessivement difficile, même pour un non-musicien, de repérer les différences essentielles entre, par exem- ple, une partition et des parties sépa- rées. Cette information est fondamen- tale pour l'utilisateur de la musique décrite, qu'il soit amateur ou profes- sionnel.

    Une autre caractéristique qui surpren- dra le catalogueur accoutumé au livre, est la relative diversité des sources prin- cipales d'information admises, en par- ticulier pour les zones 2, 3 et 4. En effet, les pages de titre de la musique impri- mée sont beaucoup moins standar- disées que celle du livre. Certains élé- ments, comme la date, y figurent très rarement ; on la trouvera le plus sou- vent, assortie de la mention du copy- right, au bas de la première page de musique, ce qui n'exclut pas de vérifier qu'un achevé d'imprimer en bonne et due forme se trouve en fin de volume.

    Signalons enfin quelques usages pro- pres à la musique dans les zones communes.

    L'indication générale du type de docu- ment qui figure dans la zone 1 (§ 1.2 de Z 44-069) est facultative mais elle peut être très utile dans une biblio- thèque où la musique sera intégrée dans le catalogue général multimédia. Dans cette même zone 1, les catalo- gueurs de musique font volontiers place aux compléments de titre ajoutés entre crochets carrés afin de préciser le genre et l'effectif instrumental et vocal requis s'il y a risque de confusion. On verra de nombreux exemples de ce type dans le Supplément 3 de la Bibliographie na- tionale française qui décrit la totalité de la production éditoriale française reçue au titre du dépôt légal.

    On constatera que la zone des notes permet de faire intervenir des notions spécifiques à la musique telles la durée et la date de composition de l'œuvre, dès lors que l'une et l'autre apparaissent sur le document. Dans la zone du numéro international normalisé, du cotage et du prix (zone 8), le cotage est un élément constant et très important de la descrip- tion qu'il faut systématiquement relever.

    Enfin, le catalogage de la musique im- plique une conception modifiée des ac- cès. L'auteur d'une œuvre sera toujours le compositeur de la musique et non le librettiste ou le parolier. Les dévelop- pements récents du catalogage automa- tisé permettent de donner aussi une juste place à l'interprète - personne physique ou collectivité - dans le do- maine de la musique de variétés ; il suf- fit de le considérer comme un auteur « secondaire » dûment pourvu d'un code de fonction, qui pourra engendrer un index « intelligent ».

    Autre accès essentiel, le titre uniforme identifie une œuvre précise d'un compositeur ; cette notion s'applique aussi bien à la musique imprimée qu'aux enregistrements sonores. La ré- daction de titres uniformes n'est pas toujours facile, mais la norme Z 44-079 qui répond aux cas essentiels ne peut qu'être vivement recommandée.

    Enfin, troisième genre d'accès, les mots matière. La rédaction de mots matière pour des œuvres de création est main- tenant communément admise et le ré- pertoire RAMEAU familier aux biblio- thèques françaises ne peut que bénéfi- cier des acquis longuement testés de la liste de l'université Laval.

    L'emploi des titres uniformes comme celui des mots matière a pour but de multiplier les moyens d'accès à des œuvres pour lesquelles le critère du nom de l'auteur n'est pas primordial. N'oublions pas que la production mu- sicale ne se réduit pas à quelques di- zaines ou centaines de compositeurs connus. Une partie très significative de la production passée et présente a un but essentiellement pédagogique, du niveau le plus simple au plus complexe.

    Le musicien praticien, éternel apprenti, recherchera avec plus ou moins d'ap- pétit un répertoire à jouer qu'il évalue souvent au travers du prisme déformant de l'instrument qu'il pratique et qu'il aime. C'est à lui que s'adressent les des- criptions désincarnées des catalogues : le devoir du bibliothécaire sera de ré- concilier autant que possible savoir- faire documentaire et exigences prag- matiques et artistiques.