Dans ledomaine de la communication rien ne remplacera les contacts personnels. Certains membres du Comité permanent de l'UNIMARC de l'IFLA le savent très bien. Encore récemment, ils étaient persuadés que les bibliothèques françaises utilisaient exclusivement des formats INTERMARC et USMARC. Maintenant ils savent qu'ils se sont trompés. La moitié des bibliothèques en France emploie l'UNIMARC. Ce message a été proclamé au mois d'août 1996 à haute voix par une collègue française sur la Grande muraille de Chine aux environs de Pékin. Réjouis-sons-nous de la communication virtuelle par l'Internet mais n'oublions pas la muraille.
Pourquoi cet intérêt accordé en France au format UNIMARC en particulier ?
D'après un article récent paru dans Livres Hebdo la moitié des bibliothèques françaises ne sont toujours pas informatisées (1) . Quant aux bibliothèques municipales, seulement 38 % (809 sur 2 198) étaient informatisées en 1995 et 6 % (132) avaient un projet de première informatisation en cours (2) .
Les établissements déjà informatisées utilisent habituellement un format MARC pour structurer les notices bibliographiques: INTERMARC, USMARC, UNIMARC, etc.
Le choix du format est fonction de plusieurs critères : choix du réservoir des notices récupérées, décision sur le catalogage partagé, etc.
Même si les questions posées aux bibliothèques étaient très générales et quelque peu ambiguës, de l'enquête de la Direction du livre et de la lecture (DLL), il ressort que la moitié des bibliothèques publiques françaises qui sont déjà informatisées utilisent l'UNIMARC (3) . Parmi 608 établissements qui ont indiqué quel était leur format de catalogage, 287 ont précisé le format UNIMARC(47 %) et 44 % un des formats MARC sans spécifier lequel. Aux bibliothèques municipales s'ajoutent des bibliothèques universitaires - l'ABES vient de choisir l'UNIMARC pour son futur système universitaire - ainsi que des bibliothèques des établissements scolaires : 80 % des CDI (qui sont au nombres de 3 000) utiliseront I'unimarc sans indicateurs.
Le 27 novembre 1993, le Journal officiel de la République française publiait sans doute le plus court arrêté ministériel de son histoire. Daté du 3 novembre, celuici tenait en cette seule phrase Le format d'échange national est unimarc Rendue nécessaire par les dispositions relatives aux subventions de l'État pour l'informatisation des bibliothèques municipales, cette officialisation consacrait une politique déjà vieille de dix ans.
Déjà dans les années 1980, compte tenu de plusieurs facteurs, à savoir : l'absence totale de notices bibliographiques, le faible niveau de l'informatisation des bibliothèques et des logiciels de gestion bibliographique, la DLL a impulsé une politique de coopération en créant le réseau de catalogage partagé LIBRA, pour lequel elle a fait le choix d'UNiMARC. Quelques années plus tard, ce concept de catalogage partagé concernant la production française courante est dépassé et laisse la place à l'idée d'une base nationale diffusant les notices utilisables et accessibles pour tous. La DLL encourage alors la BN et demande à cette dernière de diffuser des notices en format d'échange uni-MARC; parallèlement elle suggère que les équipements informatiques des bibliothèques publiques françaises doivent être conçus de telle manière qu'ils puissent récupérer les notices des bases existant sur le marché en format UNIMARC. Afin d'éviter des procédures de conversion, les bibliothèques qui s'informatisent massivement au début 90, n'ayant pas de contraintes liées au passé, choisissent le format UNIMARC d'échange comme format de travail. D'autant plus qu'elles bénéficient de l'aide de l'État en la matière (4) .
Confrontés à cette réalité de nombreux constructeurs de logiciels proposent le format UNIMARC pour le catalogage. Mais quel UNIMARC?
Même si l'on dit que « en France le problème de l'UNIMARCest que le format de référence n'est jamais appliqué et que «les vendeurs de logiciels, quand ils ont introduit l'UNIMARC comme format de saisie dans leurs systèmes, ont travaillé non sur le format international de l'IFLA, mais sur le format du cédérom BNF, ou parfois une espèce de compromis entre les deux » [29], nous allons nous concentrer sur l'état des lieux et le développement de ce format théorique en cours sans oublier les dernières évolutions de l'UNIMARC à la Bibliothèque nationale de France (BNF).
L'UNIMARC peut être considéré comme la norme internationale et universelle la plus technique dans le domaine du contrôle bibliographique, conséquence de l'informatisation de l'univers des bibliothèques dans le monde entier. Ce format a été initialement imaginé comme un moyen de communication entre divers formats internationaux MARC appliqués dans différents pays. Le partage des notices bibliographiques devait ainsi être simplifié : l'Agence bibliographique nationale devait être capable d'exporter les notices en UNIMARC lesquelles devraient être, à leur tour, facilement importées par une autre agence catalographique ou bibliothèque. De cette façon, I'unimarc devenait une sorte d'espéranto pour les notices bibliographiques.
Malgré la destinée initiale de l'UNIMARC format d'échange, plusieurs pays comme le Portugal ou la Yougoslavie l'ont adopté comme le format national interne, auxquels se sont joint récemment des nouveaux États (comme la Lituanie). On estime que le nombre des bibliothèques utilisant UNIMARC au niveau mondial comme format interne est deux fois moins important que celui des établissements ayant pris USMARC [37].
Son utilisation à une telle échelle est due à un rôle actif de l'IFLA à l'échelle internationale et au rôle des institutions et des administrations au niveau national dans chaque pays. L'UNIMARCest d'ailleurs plus répandu dans le monde européen que dans les pays anglo-saxons.
En France, en raison de la diffusion des notices de la Bibliothèque nationale française en format UNIMARC, il s'est imposé comme le format national. Mais ce format national présente quelques différences avec l'UNIMARC officiel, celui de l'IFLA.
Même si quelques-uns ont déjà parlé de ces faits, afin de comprendre l'évolution de ce format universel, il me semble nécessaire de rappeler l'historique et le contexte.
Le format UNIMARC fut une suite logique aux idées émises dans le cadre de l'IFLA, du contrôle bibliographique universel (CBU (5) ) dont le but principal était l'échange de notices créées par les agences bibliographiques nationales avec le reste du monde. Ceci exigeait a fortiori l'application des mêmes normes et d'un même format, acceptés internationale-ment.
Le programme CBU était officialisé par la création d'un bureau dédié à cet effet en 1971 au sein du British Museum (IFLA International Office for UBC). Par la fusion avec « International MARC Project » en 1987, cette instance pris le nom UBCIM (Universal Bibliographie Control International MARC) et déménagea vers Deutsche Bibliothek à Frankfort. L'UBCIM, comme son nom l'indique, est également responsable du développement de format MARC international et encourage le contrôle bibliographique universel, c'est-à-dire une harmonisation bibliographique à l'échelle mondiale.
Depuis sa naissance le format unimarc est en constante évolution.
Il fut publié pour la première fois en 1977 par l'IFLA sous le titre « UNIMARC: Universal MARC format" [1]. Il faisait suite au travail mené par le Working Group on Content Designators coordonné par Henriette Avram, l'inventeur de l'idée du format bibliographique et du terme MARC. Elle a joué un rôle prépondérant tant dans le milieu américain qu'au niveau international.
La deuxième édition mise à jour parut trois ans plus tard, en 1980 [2]. Un manuel d'interprétation intitulé "UNIMARChandbook», nécessaire pour comprendre et appliquer la théorie fut ensuite édité en 1983 [3]. Il était le fruit d'une coopération entre la British Library et la Library of Congress, coopération qui devait durer de novembre 1982 à septembre 1983. Ces bibliothèques ont ainsi élaboré « unimarc interpretive manual project ».
Ces premières publications étaient focalisées sur le catalogage des livres modernes et des publications en série. Elles prenaient en compte le développement de la normalisation bibliographique, reflétée à travers des ISBD (International Standard Bibliographie Description).
Puis au milieu des années 1980 s'est fait sentir un fort besoin d'étendre le champ d'application de I'unimarc afin de s'ouvrir à d'autres types de documents ou d'autres types de notices, comme des autorités. Le résultat fut la publication des nouveaux manuels pour les données bibliographiques et d'autorité. La nouvelle version intitulée « UNIMARCManual fut éditée en 1987 [4]. Sa deuxième édition parut sept ans plus tard, en 1994 [5], dont a bénéficié la dernière traduction française [8].
Concernant les notices d'autorité un manuel spécifique « UNIMARC/Authorities fut édité en 1991 [9]. Sa version française fut publiée l'année dernière par la Bibliothèque nationale de France [10].
Au début des années 1990 les utilisateurs se sont rendu compte qu'il ne suffisait pas que l'on réécrive occasionnellement les manuels. Le développement continu du format était nécessaire. Une instance fonctionne encore actuellement qui assure ce développement.
Il s'agit du PUC (Permanent UNIMARC Commitee), créé en 1991, qui reprit les fonctions de International MARC Network Committee (IMNC (6) ). Sa seule vocation est l'évolution constante de l'UNIMARCbiblio-graphique et autorité au niveau international en prenant en compte les besoins des utilisateurs ; sous son égide paraissent les nouvelles éditions et les mises à jour. Ce comité est également chargé de la promotion du format, de la formation des utilisateurs ainsi que des recherches en la matière.
Ses membres, représentant actuellement les autorités de huit pays différents, se réunissent au moins une fois par an, afin de débattre des problèmes courants, étudier les propositions de l'évolution du format et prendre les décisions à cet égard.
Ces procédures nécessitent dans bien des cas un long travail au préalable et beaucoup de compromis.
D'après son statut, le PUC doit être composé de 7 à 9 membres (pas plus) qui sont les experts de I'unimarc et proviennent des différents pays et institutions ayant une expérience active de ce format. Leur mandat de deux ans peut être renouvelé deux fois maximum. Pour compléter ce groupe, il existe également des membres « par correspondance consultants au nombre maximum de 12, élus pour deux ans et représentant d'autres régions du monde ou domaines annexes complétant l'expertise de I'unimarc (7) [39].
Tout au long de la vie du PUC, la France a été représentée par la Bibliothèque nationale de France. On ne peut aborder la question de l'UNIMARC en France sans prendre en compte ses deux usages différents : la BNF, comme d'ailleurs Électre et d'autres fournisseurs, l'utilisent comme format d'échange, tandis que les bibliothèques l'utilisent à la fois comme format d'échange et, le cas échéant, comme format de catalogage. Dernièrement les notices de la base BN-OPALE ont été versées dans le PANCATALOGUE en UNIMARC.
Face à cette situation, on pourrait suggérer de renforcer la présence française des bibliothèques publiques françaises par un mandataire de la FULBI (Fédération des utilisateurs de logiciels des bibliothèques). Les membres de cette dernière instance insistent sur la nécessaire présence de professionnels pratiquant au quotidien le format UNIMARC, la BNF s'intéressant principalement à l'UNIMARC comme format d'export de ses propres notices.
Si cette solution ne pouvait être retenue (les prochaines élections auront lieu en mai 1997), nous pouvons songer à faire des propositions sur l'évolution de I'uni-MARC au PUC par l'intermédiaire de la BNF. Cette voie a déjà été pratiquée par l'Association des utilisateurs des systèmes GEAC. Ainsi des changements concernant l'annexe C « Codes de fonction ont été approuvés par le PUC, après discussion avec la BNF.
Quoiqu'il arrive, la coopération au niveau français devrait être de toute façon soutenue.
La deuxième édition anglaise, actuellement en vigueur, date de 1994 [5]. Sept ans après la première édition de "I'uni-MARC manual elle a pris la forme de feuillets mobiles permettant l'introduction facile de nouvelles modifications. Les mises à jour sont publiées régulièrement et diffusées également par Saur (8) . La première mise à jour (Update 1) a été publiée en 1996 [6].
La deuxième édition française parue l'année dernière chez le même éditeur correspond à la deuxième édition anglaise et aux mises à jour connues jusqu'à la fin 1995 [8].
Les modifications survenues entre 1991 et fin 1995 sont listées dans l'annexe 0 ainsi que dans la note du traducteur. Dans ce manuel, comme c'était déjà le cas de la précédente édition française, certains exemples français remplacent les exemplaires originaux en anglais. Une vingtaine de zones nouvelles ont été créées, la plupart d'entre elles concernent le catalogage des livres anciens. Environ dix zones déjà existantes sont concernées par des ajouts de sous-zones complémentaires. On trouve également quelques changements moins importants : changement de valeur d'un indicateur, changement de nom d'une zone ou de son statut (9) .
L'édition de base peut être complétée parde nombreux guides et manuels d'utilisa-tion publiés par différents éditeurs (Cercle de la librairie, FFCB) (voir bibliographie), les auteurs reprenant le format théorique.. Ces publications concernent la première édition française de 1991 et ne tiennent pas compte du format UNIMARC sous sa forme nationale française ».
De son côté, l'IFLA édite des Guidelines concernant les documents particuliers : parties composantes (10) , microformes, livres anciens [11-13]. Ce dernier manuel, discuté à Paris en mai 1996 et diffusé pendant l'été dernier, est conforme à la 2e édition globale de l'UNIMARC. Les guidelines sont fournis gratuitement à la demande. Il en est de même pour une brochure explicative intitulée UNIMARC : an introduction (11) " [14].
Concernant les documents anciens, depuis décembre 1993, il existe en France un manuel pratique de catalogage, élaboré par un groupe de travail composé de représentants de la DLL et de la FFCB [18].
Tout ce qui vient d'être dit concerne le format dit «théorique». Rappelons quelques détails maintenant concernant le format UNIMARC français ».
Depuis 1991, date de la première diffusion de la Bibliographie nationale française sous forme de cédérom, les notices bibliographiques contenues dans cette source sont disponibles en format UNI-MARC. Le format dit « BNF ", différent de l'UNIMARCpublié par l'IFLA, est entre autres une conséquence du format INTERMARC.
La structure de l'UNIMARC, les différences entre des versions (« officielle à la BNF »), les problèmes de liens entre les notices ou les informations dispersées dans lemême fichier ont été largement débattusdans le numéro 163 du Bulletin de l'Asso-ciation des bibliothécaires français (voir les articles L'affaire des liens », Les UNI-MARC ) [26, 29-30], «Pour UNIMARC Nousallons donc signaler brièvement les der-niers développements concernant le for-mat d'échange de la Bibliographienationale française sur cédérom. Les spé-cificités propres au cédérom des docu-ments sonores, audiovisuels etmultimédias, sont présentés dans l'enca-dré. Les principales différences concer-nent des zones des liens (4XX).
Les bibliothèques françaises (ou étrangères) utilisant le cédérom Bibliographie nationale française doivent donc toujours s'aligner sur la structure de l'UNIMARC employée par l'Agence bibliographique nationale en se basant sur le document qui leur est fourni avec l'abonnement. Le contenu de ce produit s'est d'ailleurs étendu dernièrement aux notices des publications en série et à des notices des documents électroniques acquis par la voie du dépôt légal (12) .
Pendant cinq ans ce format restait inchangé et devrait encore l'être jusqu'à la mi-1998, comme promettait la BNF lors du dernier congrès ABF en juin 1996. Or, les abonnés au cédérom ont reçu, en octobre dernier, un nouveau document tenant partiellement compte de l'évolution de I'unimarc au niveau international mais aussi modifiant d'autres zones [16].
Les principaux changements consistent en correction d'erreurs précédentes et d'ajouts de nouvelles zones UNIMARC. Ces ajouts concernent les données déjà existantes en INTERMARC qui n'étaient pas converties auparavant en UNIMARC, soit des données ajoutées récemment dans le format de travail de la BNF. La majorité de ces modifications ont été faites pour combler les lacunes dans la description des documents électroniques.
Il nous semble que les utilisateurs n'ont pas été assez impliqués dans l'élaboration de la nouvelle liste des zones de la BNF, d'où certains problèmes inattendus. Prenons un exemple. Dans cette liste, les zones des liens présentées séparément pour les monographies et les publications en séries comportent des différences qui peuvent susciter des interrogations. Pourquoi avoir séparé monographies et publications en série ?
L'embarras des utilisateurs résulte de sérieuses difficultés à la réception des notices bibliographiques après la modification du format d'export de la BNF. Depuis janvier 1997 les notices comportant des titres originaux (zones 454) sont rejetées lors de leur récupération à moins de changer les paramètres dans chaque bibliothèque.
La première sous-zone a changé de valeur pour les monographies ($a), mais l'ancienne «$t a été conservée uniquement pour les publications en série. Quel est le bien fondé de cette modification ? D'autre part existe-t-il des titres originaux dans le cas des périodiques ?
Les zones de lien du bloc 4XX conservent leur structure simplifiée au lieu de l'imbrication encore préconisée par I'unimarc officiel (13) . Ces solutions ont été d'ailleurs déjà présentées depuis longtemps au PUC pour approbation comme traitement alternatif. Après des discussions au niveau international, plusieurs partenaires du PUC étant favorables au traitement non imbriqué celui-ci devrait être prochainement approuvé officiellement comme solution principale pour les zones 4XX. Le traitement ancien prévu dans les manuels UNIMARCde l'IFLA de 1991 et 1994 sera mis en annexe comme une alternative possible. D'autre part, on pourrait revoir la structure de certaines zones du bloc 4XX, par exemple le sous-titre qui devrait être autorisé en zones 454, 461, etc. ; en ce qui concerne la 454, il figure pourtant dans certaines notices bibliographiques sans être mentionné dans la liste des zones UNIMARC de la BNF de septembre 1996.
Pour le titre original, des sous-zones complémentaires comme la mention d'édition, de la date, de l'éditeur, pourraient être présentes. Dans le cas des livres scientifiques traduits, il est important de connaître non seulement le titre original mais aussi des éléments concernant la version ayant servi pour la traduction.
Dans le document BNF de septembre 1996, on s'aperçoit que la liste des codes de fonction des auteurs est différente et n'est pas complète si on la compare avec la liste approuvée par le PUC. Certes cette liste n'a pas encore été publiée (elle est prévue pour 1997) mais les utilisateurs des systèmes GEAC à son origine ont demandé à leur fournisseur de l'installer dans leurs bibliothèques. Actuellement, ils se soucient de la compatibilité des codes entre la notices BNF, l'UNIMARC théorique et les traitements internes.
Nous constatons également des modifications allant dans le bon sens : la zone 101 (langue de publication) semble être plus précise dans le cédérom de janvier 1997 qu'il y a quelques années lorsqu'il s'agit de traductions. Les utilisateurs se réjouissent de la prise en compte de leurs demandes.
Les notices françaises d'autorité seront-elles disponibles en UNIMARC? Depuis un certain temps déjà la BNF élabore des fichiers d'autorité pour les auteurs, les titres uniformes et les vedettes matière. Pour leur déchargement, l'utilisateur n'a pas le choix de format : elles sont disponibles en INTERMARC. La majorité des bibliothèques se contente alors de récupérer des informations très fragmentaires provenant des notices d'autorité, mais à travers les notices bibliographiques (14) .
Les bibliothécaires attendent donc avec impatience la conversion des fichiers d'autorité de I'intermarc vers l'UNIMARC, d'autant plus que certains essais sont en cours, notamment dans le cadre du programme européen AUTHOR visant à constituer la base commune d'autorités auteur pour les bibliothèques partenaires. Ce travail conduira nécessairement les utilisateurs à proposer des modifications du format UNIMARC Autorités. Pour cette conversion la BNF, un des partenaires du projet, utilise le logiciel UseMARCon, développé avec le soutien de la DGXIII, et permettant de transformer des notices de n'importe quel format MARC vers un autre [24].
Il s'agit d'un essai mené seulement sur un échantillon des notices d'autorité auteur; or les utilisateurs s'intéressent aussi et principalement au fichier matière. Si la conversion aboutit, on peut espérer son extension au fichier matière.
On peut néanmoins s'interroger sur l'utilité de telles entreprises sur le territoire national très coûteuses en temps et en argent. Ne vaut-il mieux pas changer nos habitudes et travailler en INTERMARC ?
Au niveau international, les derniers développements de I'unimarc sont déjà connus via Internet (15) .
On annonce par exemple l'introduction d'une nouvelle zone 856 pour y signaler la localisation des documents électroniques sur un réseau ou un serveur.
Cette mise à jour devrait être approuvée en mai 1997, lors d'une prochaine réunion du PUC. La structure de cette zone sera identique à celle de USMARC, déjà largement utilisée par les bibliothèques anglo-saxonnes (voir p. 56).
Parmi d'autres changements, on trouvera les suivants : la structure des zone spécifiques aux documents électroniques, jusque-là provisoire, sera définitivement validée ; une autre zone nouvelle sera introduite pour le numéro international ISRN (International Standard Report Num-ber).
Des discussions se poursuivent sur l'élaboration des nouveaux guidelines (pour les documents électroniques (16) , notice minimale) ainsi que sur le traitement alternatif du bloc 4XX. Elles devraient aboutir à la parution des mises à jour. La nouvelle table des codes de fonctions (Annexe C) sera publiée courant 1997.
Les nombreux bibliothécaires français utilisant I'unimarc pour la saisie perçoivent l'utilité de stimuler son développement. Ceci fait suite à la proposition de P. Le Pape [29] et aux actions menées par l'ABF.
Ces questions ont été présentées lors des réunions de l'Observatoire de l'information bibliographique et documentaire de l'ABF (OIBD) et au niveau de la FULBI, dont les représentants rencontrent régulièrement la BNF. Mais lors de ces rencontres, il n'est guère abordé les questions du développement de I'uni-MARC.
Après avoir reçu la nouvelle version de I'UNIMARCBNF, les utilisateurs constatent qu'une coopération plus étroite en la matière serait plus que nécessaire, surtout que cette dernière affirme que l'UNIMARC restera son format d'échange dans les prochaines années.
Alors que l'on s'interroge sur l'avenir des formats MARC en général, alors qu'UMMARC a été plus utilisé comme format d'échange et format de travail dans quelques pays que comme format d'échange universel (on ne parle guère l'espéranto dans les conférences internationales) alors que son statut universel est susceptible d'être battu en brèche par l'annonce du format commun anglo-saxon (17) , son statut de format national français devrait paradoxalement se renforcer. Alors qu'il demeurait pour l'essentiel cantonné au monde des bibliothèques publiques, ce qui était le fruit de la politique de la seule DLL, son adoption par l'ABES pour le futur système universitaire est peut-être en passe de lui conférer un statut de format interministériel.
Je remercie toutes les personnes qui m'ont aidée dans la collecte d'informations, notamment Nathalie Passin de la BNF, Marie-France Plassard du bureau UBCIM et Sally Mc Callum, présidente du PUC, de m'avoir accordé leur temps pour une interview.