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La bnF Richelieu et le futur Institut national d'histoire de l'art

2000
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    La BnF Richelieu et le futur Institut national d'histoire de l'art

    Par Marie-Edmée Michel, Chef de projet

    On a beaucoup parlé de la BnF, site François-Mitterrand. Nous n'oublions pas que des collections importantes restent à Richelieu. En quelques lignes, pou-vez-vous dessiner le futur de ce site, les missions de ce qui restera BnF en relation avec le futur LNFLA ?

    Plus généralement, comment les collections spécialisées et les bibliothèques qui seront associées sur le site Richelieu apporteront-elles des services, ou des ressources, aux bibliothèques du réseau en Région ?

    9 octobre 1998: un mois à peine après la fermeture de la salle Labrouste, ouverture du rez-de-jardin du site Tolbiac-François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France et réouverture des salles de lecture des Départements de collections du site Richelieu. La vie s'organise dans le quadrilatère, le public est fidèle, la nouvelle salle de références s'installe en salle Ovale, ex-salle des périodiques, au côté de la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques-Doucet redéployée.

    9 octobre 1998 : arbitrage interministériel attribuant la salle Labrouste au futur Institut national d'histoire de l'art. Au terme de quatre années d'études et de programmations diverses, le principe de la répartition des espaces libérés par le départ à Tolbiac de collections et de services est enfin arrêté.

    Place désormais à la réalisation du projet INHA/BnF, projet commun aux ministères de la Culture et de l'Éducation nationale, doté d'une enveloppe de 487 MF et conduit par l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EPMOTC).

    Le bâtiment Vivienne sera consacré aux activités d'enseignement et de recherche de l'INHA, les bâtiments Richelieu au redéploiement des départements et services de la BnF, à l'installation de la bibliothèque et de l'iconothèque de l'INHA, et au transfert de l'École des chartes.

    Les travaux commenceront à Vivienne en 2001 pour une ouverture de 1TNHA prévue début 2002 ; les travaux de Richelieu, dont la programmation est moins avancée, devraient commencer en 2001 pour s'achever vers 2004.

    Le projet Richelieu

    L'enjeu pour la BnF est la réhabilitation des locaux et la modernisation des services afin de mieux satisfaire le public et d'améliorer les conditions de travail du personnel. Six départements de collections sont concernés : les cinq qui sont déjà en place, Cartes et plans, Estampes et photographie, Manuscrits, Monnaies, médailles et antiques, recherche bibliographique et un nouvel arrivant, le département des Arts du spectacle, qui quitte l'Arsenal, ainsi qu'un certain nombre de services généraux de la BnF.

    Les extensions des départements se feront à partir des implantations actuelles, sauf pour la Division orientale des manuscrits, qui aura sa salle de lecture dans l'ancienne salle de la Réserve des imprimés. Le nouvel arrivant (les Arts du spectacle) s'installera dans la salle Ovale avec la salle de références.

    Les principaux services généraux ne changeront pas de place : galeries d'exposition Mansart et Mazarine, auxquelles est ajoutée une galerie des acquisitions remarquables en salle Mortreuil, Service des expositions, Service reproduction, Atelier central de restauration, bureaux Richelieu de la Présidence, de la Direction générale et de la Direction des collections. Les autres antennes des services généraux seront implantées dans les 1er et 2e sous-sols du quadrilatère, ainsi que dans les immeubles des 61 rue de Richelieu et des 6 et 12 rue Colbert.

    Les départements de Richelieu n'avaient pas bénéficié des chantiers scientifiques ouverts pour les imprimés et l'audiovisuel dans le cadre du projet Tolbiac, et l'enveloppe du projet INHA/BnF ne concerne pas davantage cet aspect.

    Pour pallier ce manque, une étude est actuellement menée dans le cadre du projet d'établissement pour déterminer les actions prioritaires et évaluer les moyens nécessaires. Ceci concerne en particulier les conversions rétrospectives (imprimés et documents spécialisés), la numérisation des documents graphiques et l'évolution de la base bibliographique BN-Opaline.

    La collaboration INHA/BnF

    La création d'un pôle national en histoire de l'art aux côtés des départements spécialisés de la Bibliothèque nationale de France devrait insuffler un nouveau dynamisme au site Richelieu-Vivienne.

    Pour atteindre cet objectif, une concertation s'est établie depuis 1999. Outre la participation du président de la BnF au conseil d'administration de l'Association de préfiguration de l'INHA et de deux directeurs de département (Arts du spectacle et Estampes) au comité d'orientation scientifique de cette association, un comité mixte administratif et juridique a été créé à l'initiative de la BnF, ainsi qu'un comité de coordination scientifique des bibliothèques.

    Les réflexions engagées portent sur:

    Les espaces communs

    Pour réaliser des économies d'échelle et faciliter la vie de l'usager et des personnels, certaines fonctions devraient ou pourraient être exercées en commun, soit à Richelieu, soit à Vivienne : accueil, vestiaires, accréditation, gestion des locaux, auditorium, restaurant du personnel, aire de livraison, Service du courrier, autocommutateur et standard téléphoniques, local de quarantaine pour les collections contaminées, atelier de microreproduction de sauvegarde tenu par un prestataire extérieur... La réflexion sur ce point n'est pas terminée.

    La coopération scientifique

    Plusieurs thèmes ont été évoqués, et certains ont déjà donné lieu à la formation de groupes de travail :

    • Collections de références (non pas une salle commune, mais un partage des ressources : les usuels généralistes de la BnF en salle Ovale, les usuels d'histoire de l'art de l'INHA en salle Labrouste).
    • Accréditation du public, circulation et consultation des documents dans les diverses salles de lecture.
    • Participation de la BnF aux projets de recherche lancés par l'Association de préfiguration de l'INHA, en particulier numérisation ou microreproduction des catalogues de vente conservés sur le site Tolbiac de la BnF, numérisation du fonds Gaignières conservé aux Estampes, aux Manuscrits et à la Bodleian Library of Oxford, informatisation du fonds Laborde conservé aux Manuscrits...
    • Participation de jeunes chercheurs en histoire de l'art à l'avancement des inventaires de collections de la BnF (fonds français de gravures du département des Estampes, catalogues de monnaies et antiques du Cabinet des médailles...).

    En conclusion, la volonté de travailler en synergie pour offrir à la communauté des chercheurs du site Richelieu-Vivienne des outils et des conditions de travail performants existe de part et d'autre. Elle se manifeste déjà de façon tangible dans les diverses instances de réflexion mises en place depuis 1999. Le renforcement de l'équipe de l'Association de préfiguration de l'INHA en 2000 devrait permettre de préciser les actions à entreprendre. Mais il faudra attendre la création de l'INHA lui-même et la fin des travaux de réhabilitation et de restructuration des bâtiments pour établir les modalités définitives de fonctionnement du site et en faire connaître toutes les ressources en France et à l'étranger.