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    La coopération internationale

    Par Alix Chevallier, BnF, Délégation aux relations internationales
    Par Marie-Claire Germanaud, BnF, Délégation aux relations internationales

    Vous êtes en charge des relations internationales. Avez-vous des exemples à proposer pour présenter la coopération dans ce domaine que vous animez?

    En outre, des témoignages de collègues étrangers nous seraient très précieux.

    Le rayonnement international de la Bibliothèque nationale de France a une longue histoire. Au-delà du patrimoine issu du dépôt légal, ses collections se sont enrichies au fil des siècles de documents provenant du monde entier. Pour la période contemporaine, une politique d'acquisitions et d'échanges renforce de façon régulière ses fonds avec la production éditoriale de nombreux pays.

    C'est pourquoi des lecteurs de tous pays viennent consulter ses collections sur place et utilisent aujourd'hui, à distance, sa bibliothèque numérique Gallica 2000. C'est pourquoi aussi elle est sollicitée pour prêter ses documents dans de nombreuses expositions à l'étranger.

    La mise en service du bâtiment François-Mitterrand, sur le site de Tolbiac, a attiré de nombreux visiteurs, intéressés cette fois par les avancées bibliothéconomiques et technologiques que représente cette bibliothèque d'un type entièrement nouveau.

    Depuis une dizaine d'années, l'action internationale de la Bibliothèque nationale de France a pris une nouvelle dimension : la coopération avec d'autres établissements, similaires dans leurs missions et dans leur taille. Elle est impliquée dans plusieurs programmes dont beaucoup ont trait à l'innovation technologique, et elle s'efforce de travailler en réseau avec les pays francophones. Une première cellule internationale a été créée en 1995 ; depuis 1998, une délégation coordonne l'ensemble des activités internationales de l'établissement.

    Pour concrétiser cet aspect du travail de la Bibliothèque nationale de France, il nous a semblé préférable de donner la parole à trois de nos partenaires : la British Library pour l'Europe, la Bibliothèque nationale de Tunisie pour les pays francophones, le Research Libraries Group pour la coopération internationale dans le domaine des ressources bibliographiques et de la recherche technologique.

    Docteur Brian Lang, chief executive de la British Library

    Dès la fondation du British Museum, vers 1750, la British Library et la Bibliothèque nationale ont entretenu des relations à la fois de collaboration et de rivalité. Aujourd'hui, cette dernière a fait place à une étroite collaboration et leurs contacts n'ont cessé de se multiplier à l'occasion du partage des mêmes expériences : déménagement dans de nouveaux et prestigieux bâtiments, intégration de services, constitution de bibliothèques numériques, accès élargi à tous les publics.

    Les échanges de visites entre leurs personnels se sont institutionnalisés ; elles travaillent en étroite synergie dans le cadre de nombreux comités internationaux et partagent leurs réflexions en matière de stratégie et de changement des cultures. Leur collaboration dans le domaine de la recherche au sein du programme européen COBRA+ (1) a été particulièrement réussie : ainsi des projets BIBLINK (2) et MACS (3) .

    Les deux bibliothèques se retrouvent à présent au sein d'un petit groupe de bibliothèques nationales avec l'objectif de réaliser une bibliothèque virtuelle européenne. Quant à leurs collections, parmi les plus riches au monde, elles constituent des pôles de recherche essentiels pour les historiens de l'Europe entière. Et, pour ces chercheurs, si le projet de construire à Saint Paneras la gare terminale de l'Eurostar se réalise, le déplacement de la journée entre les deux bibliothèques deviendra pratique courante.

    Professeur Khalifa Chater, directeur général de la Bibliothèque nationale de Tunisie

    « Quatre tours encadrant un vaste jardin ", la BnF prend de la hauteur et, répondant à sa nouvelle vocation, elle développe ses relations avec son environnement immédiat et lointain, d'où ces relations de « complicité avec la Bibliothèque nationale de Tunisie.

    De l'autre côté de la Méditerranée, la BnT est en pleine mue. Ses riches collections de manuscrits, de monographies, de périodiques en langues arabe et française la placent parmi les bibliothèques les plus riches d'Afrique. Tout en assurant le développement de ses collections, la sauvegarde du patrimoine, le recensement et la promotion de la bibliographie nationale, la BnT est engagée dans une dynamique de modernisation par la généralisation du traitement informatique, la numérisation et la mise sur pied d'un site Internet, dans le cadre de la Bibliothèque virtuelle méditerranéenne (MEDLIB) développée par l'Unesco.

    La BnT a bénéficié de l'expérience de la BnF: en dépit des » effets de surprise qu'il a provoqués, le projet d'avant garde du site François-Mitterrand constitue une réalisation très instructive, qui redéfinit les normes de la bibliothéconomie. Pour la deuxième tranche de construction de son nouveau site, la BnT a pu prendre connaissance des péripéties et des enjeux de cette réalisation.

    L'accueil des stagiaires tunisiens dans les services informatiques, de traitement des collections et des manuscrits, les missions des experts de la BnF pour le programme d'informatisation et de conversion rétrospective, la coorganisation à Tunis du séminaire « Rameau » permettent de saisir les domaines prioritaires de notre action commune.

    John W. Haeger, vice-président du Research Libraries Group

    Le Research Libraries Group est une association à but non lucratif ayant pour objet de faciliter l'accès à l'information pour l'enseignement et la recherche. Fondé en 1974 par un groupe de bibliothèques de recherche américaines, le RLG rassemble à ce jour 160 bibliothèques, centres d'archives et musées du monde entier, dont une quarantaine en Europe. Ses activités, d'abord centrées sur le prêt entre bibliothèques et la préservation des documents, ont évolué avec les développements de la technologie et les exigences des chercheurs et des professionnels.

    La BnF et le RLG sont en contact depuis vingt ans : d'abord, dans les années 1980, collaboration autour du projet européen EROMM (4) avec le chargement des notices de microformes mères de la BN dans la base bibliographique du RLG ; puis, en 1989, utilisation par la BnF des notices provenant des bases du RLG pour le catalogage de ses imprimés chinois et japonais.

    Dans les années 1990, cette collaboration s'élargit au projet CERL (5) , qui a pour objet la création d'une base collective du livre européen avant 1830, et à la diffusion par le RLG des notices de la Bibliographie nationale française. En septembre 1999, enfin, la BnF devient membre du RLG, décision qui est à l'origine non seulement d'une exploitation intensifiée des services du RLG mais aussi de réflexions communes sur la numérisation, l'emploi de l'EAD (6) ou la conservation à long terme des documents numériques.

    1. COBRA+ : COmputerised Bibliographie Record Action. retour au texte

    2. BIBLINK : LINKing publishers and national bibliographie services. retour au texte

    3. MACS : Multilingual ACcess to Subjects. retour au texte

    4. EROMM : European Register Of Microform Masters. retour au texte

    5. CERL : Consortium of European Research Libraries. retour au texte

    6. EAD : Encoded Archivai Description. retour au texte