Le projet Prisme est original parmi les activités de la BnF envers ses publics. Pouvez-vous le présenter aux bibliothécaires ?
Quels en sont les objectifs? Quels sont les publics visés, les moyens mis en oeuvre ?
Quels premiers résultats, constatations, en tirez-vous ?
En quoi pensez-vous qu'il puisse intéresser, ou servir de référence à, d'autres bibliothèques ?
L'information sur le monde de l'entreprise n'entre pas dans les traditions des bibliothèques françaises, contrairement à ce qui se passe dans les établissements anglo-saxons. Ces derniers en font un axe de développement important, comme en ont témoigné les transformations de la British Library ou de la New York Public Library.
Toutefois, la volonté qui a présidé au projet BnF d'accéder à l'encyclopédisme et de s'ouvrir à un public nouveau, conjuguée à une demande croissante pour ce type d'information peu disponible, a permis la création de ce nouvel espace qu'est Prisme (Pôle de ressources et d'information sur le monde de l'entreprise).
La documentation d'entreprise n'est pas dans la ligne de la recherche bibliographique traditionnelle, elle répond davantage à une recherche d'information factuelle. C'est une information souvent coûteuse, difficile d'accès, hors des circuits classiques de distribution, tant pour les lecteurs que pour les bibliothèques. Il s'agit essentiellement d'études de marché et d'analyses sectorielles émanant de cabinets de consultants ou d'organismes professionnels, d'annuaires d'entreprises, et de données financières et stratégiques sur les sociétés ; tous documents qui constituent le centre des collections du PRISME.
Un fonds important de revues professionnelles et d'ouvrages pratiques sur la recherche d'emploi et la création d'entreprises complète cet ensemble. Les données concernent tant la France, de façon très détaillée, que les pays étrangers.
La synergie avec les autres disciplines des domaines économiques et juridiques est aussi tout à fait porteuse.
Certes, les circuits internes d'une structure de la taille de la BnF sont encore un peu lourds pour un fonds documentaire qui nécessite une grande rapidité de réaction. Certes, le développement de services payants, corollaire évident de la constitution d'un tel fonds, n'est encore qu'à l'état de projet.
Mais, si l'on dresse un bilan des trois premières années d'existence, force est de constater que le public est au rendez-vous, dans toute sa diversité : pour une large part des étudiants, de tous horizons (écoles de commerce et de gestion ou formations plus techniques), mais également des professionnels (conseil, formation, finance) et des individuels (création d'entreprise, reconversion).
La volonté de mettre à la disposition d'un plus grand nombre une information traditionnellement réservée au cercle des entreprises se concrétise donc, s'inscrivant directement dans la réalité économique et sociale actuelle.