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    Une réunion de l'A.B.F. à Lyon

    23-24 avril 1960


    Le Conseil de l'A.B.F. avait décidé, il y a quelques mois, d'organiser à Lyon une réunion de notre Association qui compte de nombreux membres dans cette région. Ouverte à tous, cette réunion rassembla finalement près de 50 personnes, dont certaines étaient venues de villes éloignées (Poitiers, Strasbourg, Toulouse, Paris). Organisée par M. Jean-Louis Rocher, bibliothécaire de l'Université de Lyon, elle fut présidée par Mlle Foncin. M. Pierre Bourgeois, directeur de la Bibliothèque nationale suisse à Berne, président honoraire de la F.I.A.B., avait accepté de se joindre à ses collègues français et de représenter les bibliothécaires suisses.

    Les participants se retrouvèrent le samedi 23, l'après-midi, pour la visite du Musée des Arts Décoratifs et du Musée des Tissus. Puis trois groupes se formèrent qui se rendirent, le premier dans les vieux quartiers du Lyon de la Renaissance, sous la direction de M. Rocher, le second à la Bibliothèque de l'Institut national des sciences appliquées que leur présenta Mlle Robert, le troisième à la Bibliothèque municipale de Villeurbanne, où ils furent reçus par la bibliothécaire en chef, Mme Guillien.

    A 18 heures, les bibliothécaires furent reçus à l'Hôtel de ville par des représentants de la municipalité et quelques personnalités lyonnaises et un vin d'honneur leur fut offert.

    Le dimanche matin fut consacré à une séance de travail dans la salle des professeurs de la Bibliothèque centrale de l'Université. Après quelques mots d'introduction de Mlle Foncin, la parole fut donnée au secrétaire général, M. Lethève, qui brossa en un tableau rapide les activités de l'A.B.F. et montra la place que peut tenir notre association pour la défense des intérêts professionnels.

    M. Bourgeois présenta ensuite le salut des bibliothécaires suisses et exposa le rôle de l'Association des bibliothécaires suisses, non sans montrer que les problèmes qui se posent dans les deux pays sont souvent identiques. La parole fut ensuite donnée à Mlle Barthélémy pour un exposé sur la Bibliothèque universitaire de Dijon.

    Pour la Bibliothèque universitaire de Dijon, le problème majeur est, actuellement, la construction d'un nouveau bâtiment au centre d'un vaste ensemble qui regroupera, hors de ville, les Facultés et la Cité Universitaire. La réalisation de ce projet est en cours.

    I1 est difficile de prévoir ce que seront, dans l'avenir, les rapports de la Bibliothèque centrale avec les bibliothèques d'instituts (rares et de création récente à l'Université de Dijon), de sections ou de laboratoires, dont le développement va croissant depuis quelques années.

    S'il est juste de reconnaître que ces bibliothèques rendent, le plus souvent, de très réels services en procurant, aux étudiants d'une part, des instruments de travail que la Bibliothèque centrale ne peut leur offrir en nombre suffisant, aux spécialistes d'autre part, les ouvrages dont ils ont besoin constamment, il faut regretter certains achats coûteux qui font double emploi avec ceux de la Bibliothèque universitaire et ne servent qu'à un nombre très réduit de lecteurs

    A part quelques exceptions, ces petites bibliothèques souvent privées d'un local indépendant et d'un personnel pouvant assurer un service de prêt et de catalogage restent peu accessibles. Des catalogues collectifs, tenus à jour et déposés à la Bibliothèque universitaire permettraient au moins de se rendre compte des ressources offertes par ces bibliothèques spécialisées. Mais leur réalisation rencontre de grands obstacles et restera probablement partielle.

    D'une manière générale, le danger est de voir se développer, parallèlement aux bibliothèques universitaires, des bibliothèques particulières, s'igno-rant les unes les autres et réservées strictement à un petit nombre de spécialistes. Ceci au détriment de la Bibliothèque centrale qui perdrait peu à peu ses lecteurs et sa raison d'être.

    A Dijon, ce danger n'est sans doute pas aussi inquiétant, qu'ailleurs et l'on est en droit d'espérer que le regroupement de toute l'Université dans un même ensemble sera une raison suffisante pour conserver à la bibliothèque son rôle traditionnel.

    C'est ensuite Mlle Robert qui parla de la Bibliothèque de l'Institut national des Sciences appliquées de Lyon.

    La bibliothèque de l'I.N.S.A., qui recevait le 14 octobre 1957 le premier livre de son fonds, s'efforçait cependant de mettre à la disposition des élèves, dès la première rentrée scolaire du 12 novembre 1957, les principaux manuels de leur programme, bien que l'installation des locaux ne soit pas terminée.

    Locaux

    Ceux dont dispose actuellement la bibliothèque ne représenteront, dans l'organisation définitive, que la section du collège préparatoire et offrent 156 places de lecteurs.

    Collections

    Le fonds, de caractère scientifique et technique, est encore principalement consacré aux ouvrages nécessaires au programme d'enseignement de l'I.N.S.A. (l'équipement pour la recherche ne fait que débuter) et comprend près de 6 000 livres, 2 000 brochures et notices, 260 périodiques, quelques microfilms.

    Horaire d'ouverture et consultation des collections

    Durant l'année scolaire le bureau de prêt fonctionne dix heures tous les jours ouvrables, de façon continue. La salle de lecture ouvre en outre deux heures chaque soir et deux heures dans la matinée des dimanches et jours fériés, pendant lesquelles les élèves peuvent consulter les ouvrages qu'ils se sont fait réserver au bureau de prêt dans la journée. Un élève est responsable de ces séances. Les élèves, qui logent d'ailleurs à l'I.N.S.A., consultent ouvrages et périodiques exclusivement sur place. Ils disposent, de plus, en permanence, des manuels de base que la bibliothèque dépose pour la durée se l'année scolaire dans chacune de leurs trente-deux salles de travail.

    Les professeurs et les membres du personnel scientifique peuvent emprunter personnellement les livres pour un mois, les périodiques pour quinze jours. Ces prêts sont reconductibles sans formalité, pour une période équivalente et deux fois de suite, à condition que l'ouvrage n'ait pas été réclamé par un lecteur.

    Par ailleurs la bibliothèque assure le dépôt dans chaque département ou service, pour une durée de un an, des ouvrages spécialisés qui leur sont nécessaires. Ces dépôts, soumis au récolement annuel, restent sous le contrôle de la bibliothèque et doivent remplacer les habituelles bibliothèques de laboratoires.

    En dehors des dépôts dans les laboratoires et les salles de travail et des numéros récents des périodiques qui sont exposés dans la salle de lecture, l'accès direct aux collections n'est pas pratiqué à l'I.N.S.A.

    Classification - Catalogues

    Le rangement sur les rayons s'effectue donc simplement par formats et ordre d'entrée. Seules les notices techniques sont groupées par sujets pour constituer des dossiers de documentation sur les industries.

    Les catalogues, sur fiches normalisées, sont ceux que l'on rencontre habituellement :

    • - Catalogues alphabétiques (auteurs et titres des anonymes),
    • - Catalogue matière,
    • - Divers catalogues spéciaux : périodiques, thèses, tables numériques, catalogues par langues, etc.

    La couleur des fiches permet de distinguer les catégories de documents (livres, brochures et notices, périodiques, microfilms).

    La classification adoptée pour le catalogue matière comme pour les dossiers de documentation, est la classification décimale universelle qui réserve la possibilité d'une adaptation ultérieure aux procédés mécanographiques sur fiches perforées.

    Toutefois, certaines précautions ont été prises dans l'élaboration du fichier destiné aux lecteurs :

    • - Préférer la multiplicité des fiches à la rédaction d'indices composés trop compliqués ;
    • - Etablir et tenir à jour un index alphabétique de mots-sujets renvoyant, à lïndice C.D.U. de classement ;
    • - Transcrire sur les guides toutes les indications « en clair » ainsi que les « voir aussi » nécessaires à la bonne utilisation du catalogue.

    L'information des lecteurs est complétée :

    • - Par la diffusion de listes mensuelles des acquisitions classées par sujets selon la C.D.U. et de diverses informations documentaires ;
    • - Par l'affichage, à l'intention des élèves, de sélections de manuels ou de recueils d'exercices correspondant à l'enseignement qui leur est donné.

    M. l'abbé Etaix exposa ensuite ce qu'est la Bibliothèque des Facultés catho-liques de Lyon. Fondée en 1875, c'est essentiellement une bibliothèque générale sans fonds ancien qui reçoit un nombre important de périodiques ; les fonds byzantin et exégétique sont particulièrement importants.

    Mlle Simon parla ensuite de la Bibliothèque municipale de Saint-Etienne.

    L'activité de la bibliothèque municipale de Saint-Etienne, qui est surtout une bibliothèque d'étude, s'est considérablement accrue depuis son récent déménagement dans un immeuble situé en plein centre de la ville et à proximité d'établissements scolaires. Les statistiques établies avant et après l'installation à l'hôtel Colcombet montrent à quel point un emplacement judicieux peut contribuer au développement d'une bibliothèque. Pour une même période considérée, le premier trimestre de l'année, les chiffres sont les suivants pour 1959 et 1960 :

    Vignette de l'image.Illustration
    Activité de la Bibliothèque municipale de Saint-Étienne pour le premier trimestre de 1959 et de 1960

    Les nouveaux locaux constituent un cadre de travail très agréable et permettent un contact beaucoup plus facile entre le personnel scientifique et technique et les usagers. 11 est donc permis d'espérer que l'expansion de la bibliothèque s'accentuera encore.

    Dans le domaine de la lecture publique un travail considérable reste à accomplir. Les 29 bibliothèques pour adultes qui fonctionnent dans les groupes scolaires ont un rendement très faible : elles n'atteignent qu'un peu plus de 1 200 lecteurs. Dans quelques mois une annexe de lecture publique fonctionnera à côté de la bibliothèque centrale et sera le premier stade de la réorganisation de l'ensemble de la lecture publique.

    Avant une brève discussion sur les problèmes traités, M. Vaillant évoqua les résultats du Bibliobus urbain de Grenoble.

    Le service de ce bibliobus inauguré en 1956 n'a cessé depuis de progresser.

    Le nombre des heures de stationnement par semaine a passé de onze heures et demie en 1956 à dix-neuf heures et demie en 1957, vingt-deux heures trente en 1958 et vingt-quatre heures trente en 1959. Il y a actuellement deux arrêts de cinq heures en des quartiers de forte densité de population, places de marché ou voies de passage assez rapprochées du centre, et sept plus courts, variant entre une heure trente et trois heures, en des quartiers plus périphériques et de plus faible densité de population, cités ouvrières ou quartiers d'usines. Ces sept derniers arrêts se font à la fin de l'après-midi lors des sorties d'ateliers et d'usines.

    L'augmentation progressive depuis 1956 du nombre et de la durée des arrêts a déterminé une augmentation parallèle du nombre des inscriptions et des prêts (574 nouvelles inscriptions en 1957, 402 en 1958 et encore 343 en 1959, alors que notre annexe ancienne la plus fréquentée de la rue Abbé-de-la-Salle n'a enregistré que 90 nouvelles inscriptions en 1959 ; 34 342 prêts pour 2 003 inscriptions en 1957, 44 939 prêts pour 2 426 inscriptions en 1958 et 49 407 prêts pour 2 691 inscriptions en 1959).

    Il convient de remarquer que le rapport entre le nombre annuel des prêts et celui des livres du stock (49 407 prêts en 1959 pour un stock de 8 169 ouvrages) dépasse largement la moyenne des rapports identiques pour les bibliothèques municipales françaises et étrangères. Il n'est atteint et même dépassé, à notre connaissance, que par un seul des sept bibliobus urbains suédois étudiés en 1955 par M. Möhlenbroeh, celui de Göteborg (72 242 prêts pour 7 800 volumes).

    Pour conclure, l'augmentation constante depuis 1956 du nombre des inscriptions et du nombre des prêts, malgré un stock de livres relativement faible, traduit l'impossibilité de satisfaire les besoins des quartiers du centre de forte population, là où le bibliobus est de beaucoup le plus fréquenté. Dans ces quartiers s'imposerait une annexe ouverte tous les jours de la semaine. Elle permettrait au bibliobus urbain de remplir plus complètement sa vraie mission, celle de desservir les faubourgs moins peuplés d'une ville en pleine extension, comme c'est actuellement le cas de Grenoble.Avec un certain retard sur l'horaire, un autocar et une voiture particulière emmenèrent les participants à Saint-Laurent-du-Chamousset, à travers les paysages des monts du Lyonnais, rendus plus radieux par un temps magnifique. Le déjeuner permit d'apprécier l'excellence de la cuisine lyonnaise. Puis le car traversa la plaine de la Loire jusqu'au château de La Bastie-d'Urfée, célèbre par le séjour de l'auteur de l'Astrée. Un peu plus loin, on visita l'église romane de Champdieu, puis, à travers la plaine du Forez et de nouveau les monts du Lyonnais mais par une autre route, le car ramena les participants à Lyon.

    Le matin même, M. Rocher avait lancé l'idée d'un groupe de l'A.B.F. qui rassemblerait plus souvent les bibliothécaires de la région rhodanienne. Déjà une réunion est envisagée pour l'automne à Grenoble, sous la direction de M. Vaillant et de Mme Kravtchenko.