Pour terminer, vous trouverez ci-dessous quelques analyses de communications intéressantes qui nous ont été envoyées par Etienne Geiss.
Traditionnellement le but d'une bibliothèque d'étude était l'acquisition et la conservation des publications. Mais, depuis peu on accorde une grande importance à une meilleure utilisation des fonds. Les services publics doivent être renforcés, mais ceci engagerait de gros moyens. Jusqu'à ces derniers temps les bibliothèques étaient jugées d'après des normes quantitatives telles que, importance du fonds, effectif du personnel, accroissement des collections. Mais ces chiffres ne révèlent guère l'efficacité d'une bibliothèque. On a beaucoup écrit en ce qui concerne l'efficacité des bibliothèques, mais il est très difficile de trouver les critères dont il faut tenir compte pour une évaluation exacte, sans danger d'erreur d'interprétation. Pour juger une bibliothèque, on peut choisir des critères précis ou au contraire donner une vue plus générale de l'activité : quel est par exemple le pourcentage de livres que devrait fournir une bibliothèque par rapport à celui des livres demandés. L'orateur analyse le cas de la Bibliothèque nationale de médecine où les demandes de prêt sont satisfaites en moins de quatre jours. Les relations entre bibliothèque et utilisateurs sont considérées comme très importantes, en particulier la qualité du renseignement.
La disponibilité des ouvrages est étudiée plus en détail. On cite le cas de bibliothèques d'étude où 80 % des demandes sont couvertes par 20 % seulement du fonds. Cela démontre qu'il convient d'acquérir certains titres en plusieurs exemplaires. Les temps de prêt pourraient être variables selon les catégories d'ouvrages. La question de la spécificité des fonds de livre se pose d'une part pour une bibliothèque de recherche, et d'autre part pour une bibliothèque de manuels. Une bibliothèque de recherche possède de nombreux documents qui ne sont pas forcément consultés très souvent. Par contre, la majorité des ouvrages d'une bibliothèque de manuels présente une rotation accélérée des prêts. Les demandes de documentation très spécialisée, ne peuvent pas être satisfaites par une seule bibliothèque, même si celle-ci est pourvue de grands moyens. Quelles mesures doit-on prendre pour ne pas décevoir les lecteurs ? La situation s'est compliquée avec l'utilisation de l'ordinateur. La formation du lecteur revêt donc une plus grande importance, surtout si l'on songe qu'un pourcentage élevé de demandes de renseignements sont considérées par les demandeurs comme non satisfaisantes. Les responsables des bibliothèques doivent en tenir compte, notamment en engageant des psychologues.
Comment peut-on diminuer la déception des utilisateurs ? Ceci est essentiellement une question de formation du personnel ayant pour charge de renseigner les lecteurs. Dans certaines bibliothèques on a effectué des sondages dans le but de tester l'efficacité de l'établissement. On a pu observer que, plus les rapports entre utilisateurs et bibliothécaires étaient étroits, plus la bibliothèque pouvait être considérée comme efficace.
En conclusion, on peut admettre que l'efficacité d'une bibliothèque est plus importante que son rôle dans l'acquisition des documents.
L'orateur brosse un tableau de l'U.A.P. en Finlande. Grâce à un dépôt légal (dans six Bibliothèques) bien structuré, à une bibliographie nationale automatisée et à un prêt-entre-bibliothèques actif, il est facile d'accéder à l'ensemble de la production nationale. Les périodiques étrangers conservés dans les Bibliothèques finlandaises, au nombre de 25.000 titres, sont acquis par achat, parfois en plusieurs exemplaires. Bien que assez satisfaisant, le système bibliothéconomique finlandais a été complété et renforcé sur trois points :
- Développement du prêt-entre-bibliothèques. Le maillage du prêt-inter a été renforcé par l'établissement des catalogues collectifs ci-dessus, et l'introduction généralisée du télex. Les photocopies sont en nombre croissant avec tarif unique et factures groupées de bibliothèque à bibliothèque. Une bibliothèque de stockage sera prochainement créée en Finlande : elle devra recueillir les collections les moins utilisées ou périmées.
Cet effort de planification s'est étendu à toute la Scandinavie. Le plan Scandia prévoit en effet que les périodiques les plus importants soient disponibles, en un exemplaire au moins dans les bibliothèques Scandinaves. Le prêt-entre-bibliothèques s'est largement généralisé. La mise en place d'un catalogue collectif de périodiques des bibliothèques Scandinaves (Nordisk samkatalog for periodika = NOSP) est bien avancé. Il sera automatisé sous peu et accessible en conversationnel sur le réseau Scanet.
La notion de Sciences de l'information a été introduite il y a quelques années. Par la suite ce terme a recouvert celui de documentation. La F.I.D. a organisé une série de conférences sur ce sujet. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le terme de Sciences de l'information recouvre des notions différentes telles que informatiques ou théories de l'information.
Différentes conférences internationales ont traité ces questions.
La première conférence sur les sciences de l'information s'est tenue à Londres en 1975. Le thème général était : le fondement des sciences de l'information et les moyens qu'il faut développer pour résoudre les problèmes posés par cette science nouvelle.
Par ailleurs, on a montré l'importance de l'aspect technologique des sciences de l'information. La conférence a souligné une autre notion très importante : celle de l'échange de l'information.
La seconde conférence a eu lieu à Copenhague en 1977. Le thème général portait sur la signification des sciences de l'information. En outre, on a tenté de résoudre les problèmes posés par le stockage, l'accès, et la diffusion de l'information.
Au cours de cette conférence, la notion de Sciences de l'information a été assimilée à celle de sciences sociales.
Un troisième congrès se tiendra à Oslo en 1979.
Pour finir l'orateur tire une série de conclusions qui se sont dégagées au cours de ces différentes conférences.
La bibliothéconomie est considérée en Allemagne comme une discipline universitaire. Cette science, étudiée depuis longtemps, présente ces dernières années un caractère plus scientifique.
C'est à l'Université de Gôttingen, en 1836, que la bibliothéconomie a été introduite comme matière enseignée et donna lieu à une création d'une chaire. Elle fut transférée après la première guerre mondiale à l'Université de Berlin, siège d'un Institut de bibliothéconomie. Vers les années 1950, la bibliothéconomie allemande traditionnelle marque un tournant : elle devient prospective sous l'influence des études menées aux Etats-Unis.
Un colloque s'est tenu à l'Ecole des bibliothèques de Cologne en 1969. On y étudie notamment la bibliothéconomie comparée et on essaye de définir ses liens avec les sciences de la communication et de l'information.
Par la suite, diverses études ont porté sur les missions principales d'une bibliothèque. Elle est considérée comme un Centre d'échange de la connaissance
Une nouvelle chaire de bibliothéconomie a été créée à la Faculté des lettres de l'Université de Cologne ; elle est chargée d'étudier tous les aspects des sciences de l'information et de la bibiologie.
L'orateur analyse les programmes d'étude de l'Institut national de recherche en bibliothéconomie et constate que la bibliologie prend là aussi une part croissante.
Enfin, un nouveau périodique « Bibliothek : Forschung und Praxis » est édité par la chaire de bibliothéconomie de l'Université de Cologne. Les articles qui y sont publiés doivent précisément mettre en évidence les aspects nouveaux de la bibliothéconomie moderne
Mme Kalajdzieva rappelle qu'à la veille de la publication dans le monde d'un million de titres par an, l'accès universel aux publications devient un problème de politique nationale. L'accès universel aux publications devra être perçu sur trois niveaux : régional, national et international. C'est pourquoi la Bibliothèque nationale de Bulgarie jouera un rôle moteur : elle devra satisfaire les besoins du pays en matière de documentation nationale et être l'une des pièces du puzzle international de l'accès universel aux documents. C'est ce rôle qui a été assigné à la Bibliothèque nationale. L'accès universel à la documentation en langue bulgare a été résolu par l'obligation du dépôt légal (un exemplaire à la disposition du public, un autre comme archive de sécurité, et dix-huit autres remis à des Bibliothèques régionales) et par la rédaction d'une bibliographie courante et d'une bibliographie rétrospective. La bibliographie courante est en cours d'automatisation. En ce qui concerne la littérature étrangère, les problèmes sont nombreux ; ceci provient du grand nombre de documents et de leur prix élevé. C'est dans ce domaine en particulier que doit jouer la coopération internationale. Cela ne doit pas empêcher d'avoir sur place un stock de documentation étrangère. Cependant, il est possible de restreindre ce stock : on considère que 9.000 titres de périodiques sont suffisants pour répondre aux 3/4 des demandes des utilisateurs. La Bibliothèque nationale de Bulgarie a obtenu, à cet égard, des chiffres comparables à ceux de la BLLD.
Par ailleurs, la Bibliothèque nationale peut donner des indications sur la totalité de la documentation étrangère conservée dans le pays, grâce à un « C.C.O.E. » bulgare (sur fiche) et à un catalogue collectif des périodiques étrangers automatisé. Le système bibliothéconomique bulgare est complété par un réseau de prêt-entre-bibliothèques très actif tant sur le plan national qu'international.