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    Présentation du SUNIST, troisième version

    Par André Chazel, directeur S.U.N.I.S.T.

    Le congrès d'Avignon de l'A.B.F. a été l'occasion d'inaugurer la troisième version de la présentation du S.U.N.I.S.T.: le Serveur Universitaire National pour l'Information Scientifique et Technique. Depuis sa création, il y a eu, en effet, trois étapes importantes dans la vie de ce centre.

    La première, correspond à l'époque où je présentais le S.U.N.I.S.T. comme un bébé qui va naître, ou qui vient juste de naître. Il s'agissait en fait de la période été 83-mars 84. C'était alors pour moi l'occasion de présenter ce qu'allait être le S.U.N.I.S.T., ce qu'était sa vocation a priori, et quels étaient les objectifs qu'il se fixait.

    Bien évidemment, cela me donnait aussi l'occasion de parler des origines du S.U.N.I.S.T., de ses « parents Cela est connu, la tutelle de ce centre a été, dès son origine, assurée par le D.B.M.I.S.T. qui en a financé les équipements, a procuré les postes des personnels ayant vocation à le servir et qui en a défini les grandes lignes d'actions en terme d'objectifs afin que le S.U.N.I.S.T. puisse être un «outil» efficace au service de la politique de la D.B.M.I.S.T. A propos de ces objectifs, on disait:

    • Le S.U.N.I.S.T. doit favoriser l'épanouissement des bases et des banques de données. Par cette formule «charmante», on voulait signifier au S.U.N.I.S.T. qu'il devait permettre à des bases et banques de données, en provenance essentiellement du monde universitaire ou de celui de la recherche, de se créer et d'être diffusées à des coûts compatibles avec les possibilités des laboratoires et des organismes.
    • Le S.U.N.I.S.T. doit favoriser la communication entre les différentes communautés, au sens large, universitaires-chercheurs.
    • Le S.U.N.I.S.T. doit participer à la mise en place et au développement des outils bibliothéconomiques au service des bibliothèques.
    • Le S.U.N.I.S.T. doit innover en matière de diffusion de l'information en mettant en place des outils nouveaux et des procédures originales.

    Je précisais alors aussi, qu'un des objectifs prioritaires du S.U.N.I.S.T. en rendant les services précités, devait être d'arriver à un équilibre financier entre les dépenses du centre et les ressources que lui procurait un ticket modérateur applicable à l'utilisation de ses ressources.

    Dans la deuxième version de la présentation du S.U.N.I.S.T., je témoignais auprès de mes auditeurs d'une intense activité au sein de notre centre. Nous étions alors en pleine phase de développement de nouvelles applications qui devaient se rajouter à celles qui avaient pu être mises en oeuvre dès l'ouverture de nos services aux utilisateurs, le 1 er mars 1984. Je comparais alors, assez fréquemment, le S.U.N.I.S.T. à un horticulteur. Nous étions en train de semer, c'est-à-dire développer de nouvelles applications, alors que nous avions reçu dès le 1 er mars, en pots, des applications importantes à servir dont le catalogue collectif national des périodiques et le prêt inter-bibliothèques. Cette phase de semence dans laquelle nous étions consistait à concevoir de nouvelles applications, les développer, c'est-à-dire en assurer la programmation et la mise en place et lorsque ces travaux étaient terminés, les mettre à la disposition des utilisateurs. Certaines de ces graines ont produit des fruits très vite, d'autres, correspondant à des applications plus complexes, n'ont pas encore produit leurs premiers fruits.

    Néanmoins, dès cette période, le S.U.N.I.S.T. s'est attaché à mettre en place des outils au service de toute la communauté, notamment dans le domaine de la communication. C'est à cette période qu'ont été prises les décisions de faire participer le S.U.N.I.S.T. au réseau E.A.R.N. (European Académie and Research Network) de la recherche et d'améliorer les possibilités existantes sur notre installation en matière de messagerie électronique.

    C'est aussi à cette période-là, que le S.U.N.I.S.T. a pu roder son fonctionnement et déjà prouver sa capacité à servir des applications importantes auprès d'une population d'utilisateurs très diversifiée. Cette troisième période, troisième version de la présentation du S.U.N.I.S.T. que j'inaugure aujourd'hui, est déjà pour nous l'occasion de faire un premier bilan d'activités. Je citerai des opérations importantes, tant sur le plan technique que sur le plan stratégie du S.U.N.I.S.T., qui ont pu être mises en place au cours de ces dernières semaines.

    Il s'agit notamment, en matière de communication, de la réalisation effective du raccordement du S.U.N.I.S.T. au réseau E.A.R.N. Sur le plan de l'innovation, le S.U.N.I.S.T. a développé et mis en place deux applications nouvelles et originales ; l'une, le téléchargement de micro-ordinateurs, l'autre, le pilotage de stations vidéodisques, qui confirment sa vocation à innover en matière de diffusion de l'information. Et puis, et ceci n'est certainement pas le moins significatif de la volonté du S.U.N.I.S.T. d'être au service de ses utilisateurs, l'ouverture de sa première agence à Paris. Il y en aura certainement d'autres dans les prochains mois.

    Pour ce qui est de «favoriser l'épanouissement des bases et banques de données », ce sont à ce jour quelque 25 bases qui sont implantées au S.U.N.I.S.T. Ce chiffre ne signifierait rien si l'on n'y associait le nombre d'heures d'utilisation qu'elles génèrent. A la fin du premier trimestre 1985, nous étions à un niveau, je précise bien à un niveau annuel, de 45000 heures d'interrogation des bases sur le S.U.N.I.S.T. Ce chiffre peut paraître important à certains et relativement faible à d'autres. Pour situer un peu mieux les choses, je rappellerai que le premier serveur européen a distribué en 1984: 55000 heures d'interrogation de ses bases. Nous voyons donc en un an d'existence que le S.U.N.I.S.T. a presque rattrapé le niveau d'un serveur beaucoup plus ancien que lui.

    Nous le voyons donc, le S.U.N.I.S.T. sert.

    A ce propos, nous pouvons rappeler «A qui s'adresse le S.U.N.I.S.T. ? ». Il s'adresse en fait à deux grandes catégories d'utilisateurs:

    • La première catégorie de ces utilisateurs est celle que constituent les producteurs d'informations. Ces producteurs d'informations sont d'origine essentiellement universitaire ou recherche. Ce terme essentiel laisse en fait la place à un certain nombre d'autres producteurs d'informations, notamment ceux ayant pour origine d'autres ministères que ceux de l'Éducation nationale et de la Recherche et de la Technologie, mais aussi dans certains cas à des producteurs du monde privé. Une constatation importante est que, bien souvent, cette production de base de données s'organise en réseaux autour du S.U.N.I.S.T., les différents points d'alimentation des bases de données étant réparties sur le territoire national.
    • La deuxième catégorie d'utilisateurs est, bien sûr, constituée par ceux que nous avons coutume d'appeler les utilisateurs finaux.

    Si, concernant la première catégorie d'utilisateurs, les producteurs, les interventions du S.U.N.I.S.T. se situent essentiellement au niveau du conseil, de l'étude, du développement, de la formation, les interventions à l'encontre des utilisateurs finaux consistent essentiellement à les former, à les conseiller, à les assister lors de leur utilisation des produits servis par le S.U.N.I.S.T. Une part importante consiste aussi auprès de ces utilisateurs finaux en la promotion des bases dont nous assurons la diffusion.

    Pour terminer et afin de me donner la possibilité d'inaugurer un jour la quatrième version de la présentation du S.U.N.I.S.T., je souhaiterais dire quelques mots sur l'avenir du S.U.N.I.S.T. Celui-ci est très difficile à prévoir. L'expérience, certes courte, me conduit à être prudent en la matière. Qu'aurais-je répondu par exemple il y a un an, à la question: «Combien d'heures de services pensez-vous dispenser à vos utilisateurs dans l'année qui vient ? » Ma réponse aurait été certainement en-dessous des chiffres que j'évoquais tout à l'heure. Alors, que sera le S.U.N.I.S.T. dans un an?... eh bien peut-être sera-t-il le premier serveur européen ! Je suis au moins le premier à le souhaiter. Dans tous les cas, ce à quoi s'attachera le S.U.N.I.S.T. consistera à améliorer la qualité de ses services, à augmenter la fiabilité, à diversifier ses applications. Cette diversification devra se faire de manière contrôlée. Ses services devront bien sûr tous être liés à l'information et à la diffusion de l'information.

    Par ailleurs, un des chapitres qui n'a pas encore été ouvert au S.U.N.I.S.T. est celui de la bibliothéconomie. Un certain nombre de projets sont déjà dans les «cartons».

    Un souhait, aussi, est de continuer à essayer d'être plus proches de nos utilisateurs. A ceci correspond le plan que nous avons de développer notre formule «Agence».

    Certes, nous ne sous-estimons absolument pas les contraintes et les difficultés que nous rencontrerons, parce que nous les avons déjà rencontrées, à encore plus «dynamiser» l'activité du S.U.N.I.S.T. dans les prochains mois. L'enthousiasme de l'équipe actuelle du S.U.N.I.S.T. devrait cependant lui permettre de les surmonter.