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Recherche documentaire et gestion de bibliothèque, un logiciel unique ?

1994
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    Par Dominique Lahary, Bibliothèque départementale du Val-d'Oise
    Joseph Bourdon
    Michèle Lenart

    Recherche documentaire et gestion de bibliothèque, un logiciel unique ?

    L'offre du marché

    Paris : Adbs éditions, 1994. - (Collection Sciences de l'information). ISBN 2-901046-70-3 - 250 F.

    Enfin ! Enfin est venu le temps où il est permis de s'interroger, en termes de logiciel (il faut bien commencer par un bout) sur les outils respectifs des documentalistes et des bibliothécaires. Voici un ouvrage en apparence modeste. Après une introduction de 25 pages, il présente, sous une forme normalisée, 14 logiciels ou groupes de logiciels : AB6, ALEXANDRIE, BIBLIO-TECH, BOOK-PLUS, DIDEROT (Polybase, Polypress, Polydoc), DORIS-LIRIS, INFLUX, JLB (JLB-BIB, JLB-DOC, JLB-GED), MINISIS, OPSYS, PAPRIKA, SUPERDOC, TECHLIBPLUS (Basisplus) et TEXTO, censés répondre, en partie du moins, à la fois aux besoins documentaires et à ceux de la gestion de bibliothèque. Mais sa portée dépasse de loin cette modeste apparence, et il serait dommage qu'il ne soit considéré que comme un guide d'achat.

    L'introduction présente d'abord une « définition des concepts et des métiers », matérialisée par un tableau des applications documentaires à quatre colonnes : recherche documentaire, gestion de bibliothèque, gestion de documentation technique et gestion d'archives. On ne s'étonnera pas d'y lire que les unités documentaires sont en recherche documentaire des fiches descriptives fortement paramétrables et en gestion de bibliothèque des « notices bibliographiques fortement normalisées impérativement associées à des données d'exemplaires ».

    A la question posée en titre (un logiciel unique ?) les réponses des éditeurs sont au nombre de quatre : habillage d'un logiciel documentaire pour l'adapter au cadre bibliothéconomique (circulation d'exemplaires, importation-exportation en format MARC), interfaçage de deux logiciels (AB6), structuration des logiciels en modules (DIDEROT, JLB) et enfin logiciel unique (ALEXANDRIE, BIBLIO-TECH). Les auteurs présentent ensuite l'évolution des caractéristiques techniques des logiciels (systèmes d'exploitations standard UNIX ou MS-DOS, environnements réseau, interface graphique Windows, architecture client-serveur (1) ), des bases (paramétrage des formats de notice, reformatages automatiques paramétrables en entrée et sortie) et des fonctionnalités (recherche en texte intégral, traitements linguistiques, liens entre bases et notices, gestion des langages documentaires, diffusion sélective de l'information).

    La GED (gestion électronique de document) est utilement redéfinie, et deux fonctions sont identifiées : l'enrichissement des notices par les sommaires d'ouvrages ou les résumés d'articles, et l'accès au document primaire. Selon une étude récente, on n'évalue qu'à un demi-millier les sites, tous secteurs confondus, équipés en GED en 1994 (Le Monde informatique n° 596, 1erjuillet 1994).

    Les auteurs s'interrogent enfin sur les perspectives d'évolution, en dégageant trois axes : la gestion du document primaire, l'interfaçage des logiciels et la gestion de texte structurée, grâce au format SGML (Standard generalized mark-up language: langage conforme à la norme ISO 8859 décrivant la structure logique d'un document, fragmentation en titres, sous-titres et paragraphes composés de texte, de formules, de tableaux, d'images).

    Les critères de sélection des logiciels étudiés ont été les suivants : paramétrage local du format des notices, fonctions de gestion (acquisitions, abonnements, bulletinage), gestion de thesaurus hiérarchisé. Pour la constitution du dossier, des questionnaires ont été envoyés aux éditeurs mais aussi aux clubs d'utilisateurs, initiative louable mais dont les résultats sont d'intérêt inégal. En l'absence de club, c'est un utilisateur qui a été questionné.

    Sept tableaux permettent une lecture comparative, mais aussi une appréhension rapide des fonctionnalités de chaque logiciel. Enfin, l'essentiel du volume est occupé par les réponses des éditeurs et des clubs d'utilisateurs au questionnaire envoyé, précédé chaque fois d'une courte présentation du produit.

    Les limites de ce genre de document sont les mêmes que celles des réponses à un cahier des charges : l'information demanderait à être vérifiée, et ne peut tenir lieu, ce dont les auteurs conviennent, d'étude approfondie, notamment sur des sites équipés.

    Jusqu'ici, les logiciels documentaires et les logiciels de gestion de bibliothèque ont pour l'essentiel évolué indépendamment. On en arrive à disposer de deux outils différents au sein du même service. Par exemple, les besoins documentaires d'une part, bibliothéconomiques d'autre part, finissent par n'être pas satisfaits en raison de ces limitations. Et les logiciels de bibliothèques se sont montrés singulièrement peu aptes à gérer des formats différents et des thesaurus multiples...

    Ainsi, au-delà des 14 logiciels ou groupes de logiciels analysés, c'est tous les utilisateurs actuels et futurs de tout logiciel de bibliothèque qui sont concernés par les questions soulevées ici, et au premier chef leurs clubs d'utilisateurs.

    Et si l'objectif de chaque éditeur de logiciel était de figurer dans la prochaine édition de ce livre ? Car il est permis de penser que l'avenir est à l'intégration (intégration de systèmes ou systèmes intégrés).

    1. L'architecture client-serveur propose une répartition des fonctions et des traitements entre une unité centrale appelée serveur et des unités connectées appelées clients. Souvent présentée comme une solution d'avenir appelée à se généraliser, elle est encore considérée comme coûteuse (cf. Le Monde informatique n° 595, 24 juin 1994 et 01 informatique n° 1315, 24 juin 1994). retour au texte