Né de la volonté des soyeux de la région lyonnaise et soutenu financièrement par la chambre de commerce et d'industrie de Lyon, le musée des Tissus abrite l'une des plus riches collections de textiles au monde.
Le fonds, constamment enrichi depuis 1864 par les archives des entreprises, est aujourd'hui évalué à quatre millions de pièces, dont seule une infime partie est présentée au public. En outre, la totalité du fonds n'est pas inventoriée, ce qui rend son évaluation approximative et sa connaissance partielle : combien de trésors restent encore dans l'ombre de la soierie européenne du XVIIIe siècle ? Enfin, la manipulation des pièces lors de la consultation pose des problèmes de conservation qui vont croissant au fil des années.
L'informatisation des collections est donc devenue une évidence, tant pour connaître rapidement l'état de l'inventaire, afin de le mener d'une manière rationnelle et suivie, que pour coordonner les différents services du musée en charge de travaux spécifiques (bibliothèque, atelier de restauration, service technique), et faciliter la consultation des fonds tout en préservant les origi-naux.
Lancé en 1992, le projet SOIERIE (Système d'organisation et d'inventaire étendu à la recherche, l'inspiration et l'étude) se présente à la fois comme un outil d'archivage et de gestion interne, et aussi une banque d'images destinée à un public composé essentiellement de professionnels du textile désireux de renouveler leur répertoire, mais aussi de chercheurs, pour la plupart historiens.
Une année a été nécessaire à l'élaboration du thésaurus, avant d'ouvrir la banque au public en 1994.
Chaque pièce entrant au musée reçoit un numéro d'inventaire qui permet de relier deux autres types de données, distinctes et inégalement présentes en chaque document :
Ces données, saisies par le logiciel Image Base-Pro d'ORKIS, constituent la fiche «thème» auxquelles sont rattachées une ou plusieurs images, ainsi qu'une fiche "document", qui propose à la consultation une imagette avec des données textuelles paramétrables au gré de l'utilisateur.
En ce qui concerne la répartition des outils, nous disposons donc d'un poste de travail pour la saisie numérique (DCS 200 et Apple Power Macintosh), un serveur Quadra 650 en 16 millions de couleur pour les données visuelles et textuelles, reliépar réseau Ethernet à 4 postes de consul-tation clients (Apple Quadra 700 en 16 mil-lions de couleur, Power Macintosh) et 5postes internes au musée (Vx Quadra 700et 950).
La recherche peut s'effectuer sur toutes les rubriques définies précédemment, soit en recherche intégrale, soit plus efficacement au moyen d'un thésaurus.
Elaboré en interne au vu des documents concernés, ce dernier est un système descriptif simple qui comprend aujourd'hui environ 2 000 termes, avec une arborescence relativement légère (8 niveaux au maximum). Il est possible de faire une recherche en mode unitaire (une seule demande), ou en croisant les critères de façon à affiner la recherche, ou encore en utilisant les opérateurs et, ou, sauf.
Les images sont disponibles sous forme d'imagettes que l'on peut feuilleter sous forme de planche contact en vue d'une sélection ultérieure, ou sous forme de fiche document contenant des renseignements choisis. Pour une vision plein écran, il est possible d'agrandir les imagettes selectionnées, ou encore de recourir au diaporama, qui permet une consultation plus confortable.
Depuis son ouverture au public, la banque d'images a cru bon de distinguer deux sortes de consultants :
Il va de soi que ces deux publics, dont les intérêts spécifiques n'excluent pas, dans certains cas, une certaine complémentarité, exigent un accueil adapté et des tarifs de consultation qui leur soient propres.
A l'heure actuelle, le public le plus présent est celui des industriels du textile destiné à l'ameublement, qui trouvent dans le fonds du musée un répertoire très riche à réinterpréter.
Le secteur de la mode est plus difficilement concerné, et son rythme saisonnier s'accorde peu avec celui de la saisie des collections, qui peut difficilement suivre les tendances et encore moins les anticiper. Toutefois, la présence de la banque d'images sur des salons tels que Première Vision, Lyon Mode City ou Interfilières a mis en évidence l'intérêt du patrimoine du musée pour les fabricants, qui disposent d'une source d'inspiration beaucoup plus riche que celle de leur stricte spécialité, qui s'en trouve par conséquent dynamisée.
La banque d'images compte aujourd'hui 35 000 images qui présentent des soieries européennes, de Perse et d'Asie Mineure depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours, des soieries japonaises et des marques de fabriques de filatures japonaises du début du siècle, des tissus coptes, des dentelles et des broderies, des rubans et des échantillons de fabriques de la région lyonnaise depuis le siècle dernier, des dessins de gilets d'homme du XVIIIe siècle, des archives de maisons célèbres et du dépôt des prud'hommes, ancêtre de PINPI (1) .
A l'avenir, la banque d'images peut également servir de support à une animation destinée au public du musée, comme à la réalisation de produits informatiques (type CD thématiques) destinés à faire connaître des fonds particulièrement intéressants.