Index des revues

  • Index des revues

Histoire des jeux éducatifs de l'Antiquité au XXe siècle

1969
    ⇓  Autres articles dans la même rubrique  ⇓
    Par M-Th. Laureilhe
    M.-M. Rabecq-Maillard

    Histoire des jeux éducatifs de l'Antiquité au XXe siècle

    Paris, F. Nathan, 1969. - 27 cm, 69 p., ill., couv. en coul.

    On attribue souvent au vingtième siècle l'idée des jeux éducatifs si répandus aujourd'hui et qui tiennent une si grande place au « Jardin d'Enfants ». Tout au plus peut-on dire que notre siècle les a fait progresser, qu'une meilleure connaissance de la psychologie de l'enfant a permis de mieux les adapter à sa mentalité, la lecture du savant et attrayant ouvrage de M.-M. Rabecq-Maillard, conservateur du Musée d'histoire de l'éducation, nous en persuade aisément. Elle nous apprend qu'ils existaient dès l'Antiquité, Platon et Aristote nous définissent parfaitement le rôle du jeu dans l'éducation : « Ceux qui veulent devenir de bons agriculteurs ou de bons architectes, doivent s'amuser soit à bâtir quelques-unes de ces maisons... soit à travailler la terre, et leur éducateur... doit fournir à chacun des petits outils qui imitent les vrais... » Ce sont ces outils imitant les vrais que nous retrouvons tout au long du livre à toutes les époques.

    Il n'y a pas que les jeux-outils, l'imagerie sous toutes ses formes est mise à la disposition des éducateurs et dès le seizième siècle l'enfant apprend, en jouant, l'alphabet, le catéchisme, la grammaire latine, la géographie, et plus tard les départements sous le couvert du jeu de l'oie, du loto, du jeu d'assaut, des cartes, etc... La propagande s'en mêle plus ou moins, le jeu de l'oie devient le « jeu historique de la vie de Napoléon » où l'animal de basse-cour devient un aigle. Il y a beaucoup de jeux militaires, chaque guerre a les siens. Cette forme disparaît d'ailleurs au profit de l'actualité scientifique.

    Beaucoup de jeux éducatifs, ou soi-disant tels, édités au dix-neuvième siècle, ont été réalisés par des artistes, ils appartiennent donc à l'histoire de l'illustration et à ce titre doivent nous être connus. La très riche illustration du livre et sa bibliographie peuvent être les points de départ de recherches.

    L'ouvrage se termine par la description des jeux éducatifs destinés à donner au tout petit enfant le sens des volumes, des proportions, et des réflexes. Ceux là paraissent bien être une invention de notre époque.

    Tout cela tend d'ailleurs à nous faire croire qu'il n'y a pas de jeux désintéressés, gratuits. Cependant la conclusion optimiste de l'auteur indique que des jeux « inutiles » commencent à apparaître et qu'il pourrait arriver que le rêve et la fantaisie reprennent leurs droits.