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    Par Françoise Bourdon
    Pierre Musso. -

    Communiquer demain

    Nouvelles technologies de l'information et de la communication

    Paris : DATAR; La Tour d'Aiguës : Éd. de l'Aube, 1994. - 287 p. ; 24 cm (Monde en cours. Série Prospective et territoires). ISBN 2-87678-152-2. Prix : Br. 95 F.

    Cet ouvrage explore les conséquences de l'évolution des nouvelles technologies de l'information et de la communication sur l'organisation du territoire. Il rend compte des premiers travaux du Groupe de prospective de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (la DATAR, rattachée aux services du Premier ministre). Depuis février 1992 ce Groupe de prospective Nouvelles technologies d'information et de communication et aménagement du territoire » réunit une vingtaine d'experts de formations différentes : universitaires, sociologues, directeurs d'études ou chargés de mission au sein de diverses entreprises... Le but de l'ouvrage est de proposer aux responsables de l'aménagement du territoire une analyse du rapport entre ces technologies d'information et le territoire, et de définir une méthodologie pour encadrer les actions futures.

    Pierre Musso, administrateur à France Télécom et animateur du Groupe de prospective, pose clairement les questions fondamentales dès l'introduction de l'ouvrage. Une substitution de la circulation des informations à celle des hommes et des marchandises est-elle possible ? Quel est l'impact des technologies de communication sur la localisation des activités, des entreprises et des hommes ? L'information dématérialise-t-elle l'espace physique, ou au contraire les technologies de la communication ont-elles des « effets structurants » sur l'espace ? Bien qu'invisibles, les réseaux de communication, les « autoroutes électroniques », peuvent-ils servir d'infrastructure à l'aménagement du territoire au même titre que les réseaux de transport ?

    Quatre phénomènes sont pris en compte dans l'analyse : l'accélération des innovations technologiques, l'industrialisation et la commercialisation rapides de ces innovations, la diffusion massive de savoirs et de savoir-faire sur le marché sous forme de produits et de services et l'appropriation sociale de plus en plus rapide des nouvelles technologies, surtout par les jeunes. Il semble qu'entre l'innovation, son industrialisation et son utilisation sociale, il n'y ait aucun développement linéaire mais toujours une combinaison de stratégies qui rend difficile toute étude prospective des usages.

    Le Groupe a travaillé à l'élaboration de quatre scénarios prospectifs à à un horizon de 20 ans et propose de les traduire en « stratégies d'action ». En fait, dans aucun des scénarios décrits l'espace ne peut être aménagé sous l'effet direct des seules technologies de l'information mais leurs effets indirects sont pris en compte dans les choix d'aménagement du territoire. Pour faire en sorte que le développement de ces techniques soit un facteur d'efficacité économique et sociale et permette de lutter contre les inégalités territoriales, le Groupe préconise de faire coopérer entre eux les prestataires de services collectifs, de choisir des lieux adéquats pour l'interconnexion et l'accessibilité aux services et de définir correctement les modes de régulation.

    En conclusion, Pierre Musso écrit : « Notre conviction est qu'au-delà de la réalisation de réseaux matériels, c'est la régulation des services et des infrastructures qui sera décisive pour l'équilibre du territoire, afin de garantir l'égal accès à l'information et à la communication. " Les stratégies d'action ne sont pas encore élaborées et feront l'objet de la deuxième phase de travail du Groupe et d'une prochaine publication.