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    OCLC

    Par Claudie Moutrou
    Par Catherine Marandas, AUROC

    Organisation de type associatif, sans but lucratif, créée en 1971, OCLC (On Line Computer Library Center) a fêté en 1996 son 25e anniversaire. Les 54 bibliothèques de l'État de l'Ohio, à l'origine du système, sont aujourd'hui 8 000 bibliothèques membres réparties dans le monde entier, nombre qui exprime le formidable développement de ce qui est devenu le plus grand réseau de bibliothèques du monde et certainement la plus importante base de données bibliographique et catalogue collectif. Quelques chiffres en donnent toute la dimension : plus de 34 millions de notices, 600 millions de localisations, 23 000 bibliothèques desservies dans 62 pays. Outre cet aspect quantitatif, OCLC se caractérise également par le nombre et la variété des services offerts aux bibliothèques.

    Une base bibliographique

    OLUC (On Line Union Catalog), la base bibliographique d'OCLC, est alimentée régulièrement par les bibliothèques nationales qui fournissent leurs notices sur bandes et par les bibliothèques membres qui créent leurs notices en ligne ; la base d'OCLC repose donc sur un système de catalogage partagé et s'accroît d'une notice nouvelle toutes les quinze secondes. Chaque bibliothèque membre peut dériver une notice, la compléter en y ajoutant ses données locales, créer la notice manquante. Parmi les bibliothèques nationales participantes, citons la Bibliothèque du Congrès, la Bibliothèque nationale de médecine (NLM) et la Bibliothèque nationale d'agriculture (NLA) des États-Unis, la Bibliothèque nationale du Canada, celles d'Australie, de Nouvelle-Zélande, la British Library.

    De plus, OCLC intègre directement, depuis 1982, toutes les notices d'autorité de la Bibliothèque du Congrès. Les notices d'autorité comme les notices bibliographiques sont consultables en ligne et exportables vers un système local.

    Afin d'améliorer la qualité des notices, des programmes automatiques de contrôle, notamment des accès par rapport aux autorités, et des vérifications manuelles des notices sont effectuées. À cela s'ajoute un programme de dédoublonnage ; cependant les notices « doublons » des différentes bibliothèques nationales qui alimentent la base sont maintenues, chaque bibliothèque membre pouvant ainsi choisir sa notice source.

    OLUC comporte bien sûr des notices de monographies et des publications en série mais aussi de manuscrits, de cartes, de partitions de musique, de documents sonores, multimédias et désormais de documents électroniques. Il couvre toutes les disciplines, toutes les époques et pratiquement toutes les langues et écritures. Plus de 370 langues sont représentées dans la base.

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    OCLC : statistiques

    OCLC en France

    Les bibliothèques universitaires françaises ont commencé d'avoir accès aux services d'OCLC à partir de 1987, après la conclusion d'un accord entre le SUNIST (pour la DBMIST (1) ) et OCLC.

    Créée en 1990, AUROC, Association des utilisateurs du réseau OCLC en France (2) , regroupe les établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche qui adhèrent à OCLC et alimentent le Pancatalogue. Les bibliothèques ne relevant pas de l'enseignement supérieur et n'alimentant pas le Pancatalogue peuvent s'adresser à Doc & Co (3) . Association de type loi 1901, AUROC a pour mission de former et d'assister les bibliothèques membres dans leur utilisation des produits et services d'OCLC. La première bibliothèque française à adhérer à OCLC fut la bibliothèque de l'université Paris-Dauphine en 1987. En 1988-1989, 13 établissements étaient adhérents et en 1996, ce sont 43 bibliothèques universitaires, bibliothèques de grands établissements, qui sont membres (et au total 90 bibliothèques en France).

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    Répartition des adhérents OCLC

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    Répartition des disciplines dans OCLC

    Travailler sur OCLC signifie pour ces bibliothèques de nombreux avantages mais aussi quelques contraintes.

    • Contraintes car elles sont tenues de travailler selon les normes AACR2, d'utiliser le format LC MARC et d'adopter les systèmes de classification pour le libre accès tels que celui de la NLM, la Dewey ou la classification de la Bibliothèque du Congrès. Une large part de la documentation - en anglais - diffusée par OCLC est traduite dans le cadre d'AUROC.
    • Avantages car elles bénéficient de toute une gamme de services proposés par OCLC et en particulier la récupération (« dérivation ») de notices. Compte tenu de l'importance du réservoir disponible, les taux de recouvrement pour les bibliothèques françaises sont supérieurs à 80 % en moyenne, ce qui réduit d'autant le catalogage original et donc le temps consacré à cette tâche. Le réservoir disponible s'est encore enrichi, depuis juillet 1996, des notices des publications des Communautés européennes (Base EUR-OP). Seules les données locales sont à ajouter aux notices dérivées (cote, numéro(s) d'inventaire, mots matières RAMEAU ou FMESH et si nécessaire la forme française d'autorité nom de personne ou collectivité reprise des fichiers d'autorité de la BNF).

    Selon leur environnement, les bibliothèques ont à leur disposition des logiciels permettant de travailler en ligne (via Renater-Internet ou Transpac) ou/et en local à partir de tout micro-ordinateur PC sous DOS ou Windows. Ces logiciels : Passport, Cat-CD ou Catme Plus permettent la constitution de fichiers ISO 2709 pour l'exportation des notices dérivées ou créées vers un système local que l'on peut ainsi alimenter directement.

    Outre le travail courant, OCLC permet également le catalogage rétrospectif. Un accord a été conclu entre OCLC et le ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MENESR (4) ) qui prévoit un marché permettant la rétroconversion des fonds de bibliothèques universitaires ou de grands établissements dans des conditions de financement avantageuses. Le 3e marché a été notifié en octobre 1996. Les deux premiers avaient permis la rétroconversion d'environ 1,3 million de notices. Les notices ainsi rétroconverties alimentent le Pancatalogue et seront donc disponibles dans le Catalogue collectif de France.

    Les opérations de conversion rétrospective peuvent bénéficier de la richesse de la base de rétroconversion des bibliothèques d'Harvard (1,5 million de documents du XVIe au XXesiècle) désormais accessible sur OCLC.

    Une gamme de services

    Si les bibliothèques qui disposent d'un système local informatisé peuvent intégrer directement les notices repérées, les autres bibliothèques se voient proposer une gamme de produits et services personnalisés.

    Ainsi, OCLC-USA fournit des bandes magnétiques, images de toutes les transactions effectuées par les bibliothèques françaises. C'est ce qui est adressé à l'ABES tous les quinze jours pour l'alimentation du Pancatalogue.

    OCLC-Europe (implanté à Birmingham, en Grande-Bretagne, depuis 1981) peut gérer, pour les bibliothèques qui ont fait ce choix, un fichier particulier à partir duquel un certain nombre de produits sont obtenus : catalogue sur microfiches, catalogues imprimés (alphabétique, dictionnaire, topographique) ; listes d'acquisitions; diagnostics de gestion des catalogues ; statistiques mensuelles ; fichier sur bande permettant l'initialisation d'un système informatisé local ; enfin catalogue sur cédérom qu'il est intéressant d'examiner plus en détail.

    Ce cédérom, CD-AUROC, réunit sur un même disque les fichiers de dix-neuf bibliothèques ou sections. Sa mise à jour est mensuelle ; il fonctionne sous DOS et depuis peu sous Windows. L'interrogation par de nombreux critères, opérateurs booléens compris, peut se faire sur l'ensemble des notices contenues sur le CD ou sur une sélection par aire disciplinaire par exemple. C'est donc un produit intéressant pour les bibliothèques qui ne sont pas encore automatisées car il offre un catalogue facile à utiliser pour les lecteurs. D'abord réservé aux bibliothèques qui ont choisi ce produit, sa commercialisation est envisagée dans un proche avenir.

    Outre les services de catalogage : en ligne ou en différé, courant et rétrospectif, OCLC propose un nouveau service Promptcat qui permet la fourniture automatique des notices bibliographiques des documents commandés auprès des libraires et éditeurs ayant conclu des accords avec OCLC. Des discussions sont en cours avec Électre, ce qui rendrait ce service particulièrement attractif pour les bibliothèques françaises.

    Ce service vient s'ajouter à des outils d'aide aux acquisitions (OCLC Selection Service), à la gestion des commandes, comprenant notamment la mise à disposition des bases Books in Print, Muze (pour les enregistrements sonores), Complete Video Directory et Harrassowitz.

    OCLC n'est pas seulement un service de fourniture et de déchargement de notices bibliographiques : avec les localisations attachées aux notices et le répertoire des bibliothèques participantes (NAD: Name Address Directory), il participe au service de prêt international (ILL: Inter Library Loan) avec plus de 7,5 millions de transactions par an. Certaines bibliothèques françaises commencent à s'y intéresser. Par ailleurs, un service de prêt international avec système de facturation directe utilisable sans intermédiaire par les lecteurs se met en place (ILL Direct Request).

    D'autres services sont en cours de tests qui devraient être opérationnels courant 1997. Deux méritent d'être mentionnés.

    • La fourniture des notices en format UNIMARC. Des tests de chargement de notices provenant de bibliothèques travaillant en UNIMARCsont en cours. La fourniture des notices dans l'un ou l'autre format USMARC ou UNIMARC est prévue sans coût supplémentaire.
    • * La possibilité de créer des notices sur un système local et de les transmettre selon la norme 239.50 (version 3) est également en test.

    Enfin, OCLC propose, avec le développement d'Internet, tout un ensemble de « produits - de type interface donnant accès à un certain nombre de base de données ou à des publications électroniques. Ainsi InterCat est une base de 1 000 notices bibliographiques décrivant les ressources disponibles sur Internet. Ces notices comprennent en format USMARCl'adresse URL, avec un lien hyper-texte vers la ressource décrite.

    OCLC a passé des accords avec un certain nombre de producteurs de revues électroniques ou ayant une forme électronique en plus du papier qui deviennent consultables grâce à une interface graphique unique, dans un premier temps sous Windows, OCLC assurant même l'archivage des fascicules anciens. Une soixantaine de revues sont ainsi consultables grâce à ce service EJO. Venant s'ajouter à First Search et Epic, deux outils de recherche documentaire fonctionnant sur la base OLUC, Site Search offre une seule et même interface pour effectuer des recherches dans toutes bases Z39.50. Ensemble d'outils logiciels basé sur une technologie de type client serveur, il apparaît comme un puissant moteur de recherche documentaire.

    Enfin, ajoutons qu'un département spécialisé travaille sur toutes les questions de conservation : microfilmage et numérisation et que, depuis 1989, OCLC diffuse la classification décimale Dewey.

    On peut donc constater l'extrême variété des produits et services offerts par OCLC, à des coûts raisonnables, dans tous les domaines touchant au fonctionnement d'une bibliothèque.

    Conclusion

    Après le développement de produits et services de catalogage, l'important département de recherche et prospective d'OCLC a su intégrer, depuis les années 1990, les nouvelles technologies de recherche et d'accès aux documents et les mettre à disposition d'un réseau toujours plus large. À l'écoute des besoins des bibliothèques, les spécificités des bibliothèques européennes, françaises notamment, sont prises en compte et le seront d'autant mieux que la présidente d'AUROC (5) a été élue en mai 1996 membre du conseil d'administration d'OCLC.

    1. SUNIST = Serveur universitaire pour l'information scientifique et technique. DBMIST = Direction des bibliothèques, des musées, de l'information scientifique et technique. retour au texte

    2. AUROC. Université René Descartes-Paris V. Centre des Saints-Pères. 45. rue des Saints-Pères, 75270 Paris cedex 06. Tél. : 01 42 86 33 08. Fax : 0142863329. retour au texte

    3. Voir encadré. retour au texte

    4. Responsable du suivi : Anne Pallier, Sous-Direction des Bibliothèques, 1, rue d'Ulm, 75005 Paris. Tél: 0149552522. retour au texte

    5. Christine Deschamps, directeur du SCD de Paris V. retour au texte