R F! a présence parmi vous aujourd'hui est un peu M atypique, puisque le site Internet dont je vais vous parler n'est pas à proprement parler celui d'une bibliothèque d'art, en tous cas pas exclusivement : Numinha (1) est le site du futur Institut national d'histoire de l'art, c'est-à-dire d'une fédération de quarante-trois institutions d'enseignement et de recherche, parmi lesquelles quatre bibliothèques d'art et une iconothèque documentaire. L'INHA s'installera à Paris, dans une partie des locaux libérés par le déménagement de certains services de la Bibliothèque nationale de France à Tolbiac, dans le quadrilatère Richeiieu-Vivienne.
Quelques mots sur le projet : comme beaucoup d'entre vous le savent déjà, il a une longue histoire puisque, dès 1973, le professeur Jacques Thuillier attirait l'attention du président Pompidou sur l'état préoccupant de renseignement et de la recherche en histoire de 'art en France, et réclamait la nécessaire création d'un Institut national d'histoire de l'art. Depuis cette date et jusqu'à la mission confiée à Michel Laclotte par le ministère de la Culture et de la Communication et par celui de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, plusieurs projets successifs n'ont jamais vu le jour, pour des raisons diverses.
Aujourd'hui, même si le futur INHA n'en est encore qu'au stade de la préfiguration, plusieurs de ses bases sont déjà solidement posées. Il dispose en outre d'un outil de choix que les précédents projets n'avaient pas eu l'opportunité d'exploiter : le recours aux nouvelles technologies, et notamment au réseau Internet.
Élaboré et mis en ligne fin 1998 par la Mission pour l'INHA, ce site est donc tout jeune et ne comporte encore qu'une petite partie des services qu'il proposera à terme. Il est conçu comme la préfiguration en ligne du futur centre de ressources scientifiques et culturelles consacré à l'histoire de l'art que sera INHA.
Dans ce but, nous avons travaillé en étroite concertation avec les quatre bibliothèques associées au projet (la Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques-Doucet, la bibliothèque de l'École nationale supérieure des beaux-arts, celle de l'École nationale des chartes et la bibliothèque centrale des Musées nationaux), et avec la collaboration de chacune des institutions partenaires du projet pour ce qui est du contenu les concernant sur le site. L'aspect technique informatique est pris en charge par une société de services, Immedi® (2) ; mais, dès que la version définitive du site sera mise en ligne, il sera entièrement géré, maintenu et alimenté par l'INHA.
Si nous avons pris la décision de créer un site Web, voici maintenant un an et demi, sous la tutelle de la Mission interministérielle des grands travaux, devenue depuis Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, c'était pour répondre à un besoin et non pas pour suivre une mode ni pour céder à l'attrait d'un quelconque gadget. Nos motivations étaient et sont toujours les suivantes. Il s'agissait :
Les grands principes sur lesquels nous nous sommes fondés et que nous avons cherché à développer au fil des pages de Numinha sont :
C'est donc un prestataire de services spécialisé qui nous a apporté son aide pour l'architecture, la mise en arborescence du site, son graphisme et l'intégration des données, car notre petite équipe ne disposait en interne d'aucune de ces compétences techniques.
En revanche, nous avons entièrement conçu et élaboré les contenus du site, leur organisation et les schémas de navigation entre les différentes rubriques en nous mettant le plus possible à la place de l'utilisateur, qu'il soit chercheur spécialiste, étudiant ou amateur, de manière à fournir au public un site clair, compréhensible et directement exploitable. En ce sens, notre « innocence » technique nous a permis, je crois, de concevoir un site sobre et fonctionnel, sans artifices et sans cheminements complexes, facilement utilisable par les inter-nautes bien souvent néophytes eux aussi que sont les historiens d'art.
Avant de passer à la démonstration du site, un petit avertissement préalable est nécessaire : même si Numinha a déjà six mois d'existence publique et a déjà reçu environ 8 000 visiteurs, il ne s'agit encore que d'une première mouture et beaucoup de rubriques prévues à plus ou moins court terme n'y apparaissent pas encore. Nous travaillons à étoffer et améliorer le site, notamment en fonction des remarques des utilisateurs, mais ce n'est qu'en contrepoint à nos activités de préfiguration et de programmation à proprement parler de l'Institut national d'histoire de l'art.
Comme tout site Web, Numinha s'ouvre sur une page d'accueil, sur laquelle l'utilisateur trouve le titre, la barre de navigation, c'est-à-dire le sommaire (qui restera visible sur toutes les pages consultées) et un lien direct vers la présentation du projet. Le sommaire comporte huit chapitres principaux, eux-mêmes subdivisés en rubriques permettant, grâce aux schémas de navigation mis en place, un accès multiple à l'information. Les huit chapitres se décomposent de la manière suivante :
Le site propose déjà un certain nombre d'informations et de services :
Parmi les services qui seront ouverts à plus ou moins court terme, citons les forums de discussion, les programmes de cours et séminaires, les répertoires de travaux en cours et de thèses, des bibliographies spécialisées, des sommaires et tables de revues spécialisées, un répertoire critique de supports multimédias. Plus tard viendront les bases de données des partenaires de l'INHA, le catalogue des bibliothèques et leurs services en ligne, des expositions virtuelles, etc.
Par ailleurs, l'étude de fréquentation montre qu'un tiers des consultations de Numinha proviennent de l'étranger. Le site sera bientôt traduit en anglais, en allemand et en italien, et disposera en outre d'un moteur de recherche par mots-clés.
En guise de conclusion, j'insisterai sur la nécessité pour un tel site d'être éminemment dynamique et vivant, même si son propos n'est pas d'être « ludique », c'est-à-dire d'être continuellement mis à jour et enrichi de nouvelles données. C'est pour cela que l'on ne pouvait envisager un site figé, livré clés en main, une sorte de belle carte postale immuable et inutile.
Une de nos exigences les plus impérieuses a donc été de pouvoir disposer d'une interface d'administration facilement maniable. Et j'insiste sur ce point : la Mission pour l'INHA n'est à l'heure actuelle qu'une toute petite équipe, composée de personnels scientifiques dont les connaissances en informatique et l'expérience en matière d'Internet sont modestes. Or, il nous faut pouvoir, sans le secours de ces connaissances approfondies, agir sur le site de façon simple et rapide. C'est actuellement le cas grâce à l'outil d'administration bien adapté qu'a conçu pour nous la société !mmedi@, qui nous permet de modifier à tout moment les données du site en temps réel et sans délai. Je crois que la circulation et le partage de l'information passent aussi par cette rapidité d'exécution, et c'est ce que je vous invite à vérifier en venant régulièrement visiter Numinha.