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Féderation internationale des associations de bibliothèquaires

1963
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    Par M. Th. Laureilhe
    Leendert Brummel
    G. Hofmann, Collaborateurs

    Féderation internationale des associations de bibliothèquaires

    La Haye. - Les Bibliothèques dans le monde, programme à long terme... [Rédigé par Leendert Brummel et divers collaborateurs. Préf. de G. Hofmann.] - La Haye, M. Nijhoff, 1963. - 21,5 cm., VIII - 66 p.

    Il y a cinq ans la Fédération Internationale des Associations de Bibliothécaires se recrutait presqu'uniquement parmi les bibliothécaires de l'Europe occidentale et des Etats-Unis. Aujourd'hui elle représente les bibliothécaires de 52 pays. Elle a dû, en conséquence, s'adapter et étendre considérablement ses activités. Pour cela, un secrétariat permanent a été créé, ainsi que des groupements régionaux, et spécialisés, d'associations de biblitohécaires. En même temps la Fédération a esquissé un programme d'activités pour les cinq ou dix années à venir. C'est ce programme, rédigé en grande partie par L. Brummel, bibliothécaire en chef de la Bibliothèque royale de La Haye, que nous recevons.

    Le volume est divisé en onze chapitres traitant chacun un aspect des problèmes de notre profession : rôle et avenir de la F.I.A.B., acquisitions et conservation des fonds, dépôt légal, croissance des bibliothèques, cata-logage, catalogues collectifs, exploitation des fonds, ouvrages rares et précieux, les bibliothécaires, les types de bibliothèques, enfin un chapitre final groupe tous les « sujets spéciaux » qui n'ont pas trouvé place dans les précédents et qui ne sont pas les moindres : bâtiments, mécanisation, échanges internationaux, propriété littéraire. Pour chaque chapitre l'exposé général est suivi des voeux de la F.I.A.B. Quelques points, parmi beaucoup, peuvent attirer particulièrement notre attention.

    Le rapport souligne d'abord l'évolution des bibliothèques depuis le premier quart du XIXe siècle due au développement inouï des sciences exactes et au progrès étonnant des connaissances. Les bibliothèques, et les bibliothécaires, prennent conscience de leur mission au service du public et l'idée de coopération internationale entre elles s'affirme. La F.I.A.B. née en 1926, a dû s'adapter à cette évolution, qui s'est accélérée depuis cette date ; comprenant 90 associations elle a établi un secrétariat permanent qui, d'ici peu, diffusera les renseignements sur les bibliothèques et la bibliothéconomie. Elle s'efforce de créer des groupes régionaux, ou de renforcer ceux qui existent déjà, comme le groupe latino-américain. Elle essaye également de convoquer des conférences spéciales à l'intention des divers types de bibliothécaires : par exemple ceux chargés des bibliothèques d'enfants, ou des bibliothèques médicales.

    Sont ensuite passés en revue les grands problèmes professionnels. Devant la production toujours en accroissement des livres et des périodiques la F.I.A.B. étudie les systèmes de coordination des acquisitions et les possibilités d'échanges ainsi que les procédés de microcopie des documents voués à la désagrégation comme les journaux. Le rapport signale la nécessité des échanges de microfilms et, d'autre part, la Fédération insiste sur la normalisation des règles de catalogage qui précède la rédaction de catalogues collectifs, non seulement à l'échelle nationale, mais, dans un futur peut-être assez proche, à l'échelle internationale. Il devient, en effet, évident que l'on ne peut plus se permettre de gaspiller du temps en catalogant le même livre dans toutes les bibliothèques d'un pays. On en vient à l'idée de catalogue collectif et également à celle de catalogage à la source. Dans les années qui vont suivre la F.I.A.B. va étudier les moyens de réaliser un meilleur catalogage à meilleur compte et sans perte de temps. Elle met à son programme l'étude des moyens mécaniques de multigraphie des fiches.

    Nous nous arrêterons sur le chapitre consacré au bibliothécaire, si différent aujourd'hui de ce qu'il était au siècle passé et même il y a seulement quarante ans. Il n'y a d'ailleurs pas, dit le rapport (page 41) de bibliothécaire-type et le « Directeur d'une grande bibliothèque universitaire ou scientifique ressemble peu à son collègue qui dirige une bibliothèque publique et tous deux ressemblent encore moins au bibliothécaire d'une grande entreprise industrielle ». Cependant « tous les bibliothécaires ont, pour ainsi dire, une base commune. Sur des plans différents, ou plutôt de diverses manières, ils travaillent tous ensemble pour atteindre un seul et même objet : la diffusion du savoir ». Pour cela la formation professionnelle acquiert de plus en plus d'importance et la F.I.A.B. souhaite entreprendre une étude comparative des systèmes de formation professionnelle en Europe et aux Etats-Unis. Cette enquête est d'autant plus importante que la situation professionnelle du bibliothécaire en dépend. « Il est très important que le personnel qualifié des bibliothèques nationales, universitaires et spécialisées soit sur un pied d'égalité avec les spécialistes de divers sujets ou de diverses facultés et capable de débattre avec eux de questions scientifiques. (p. 43.) « Il importe également que les bibliothécaires spécialistes des bibliothèques publiques, d'hôpitaux, d'enfants, ainsi que d'autres bibliothèques apparentées, soient assimilés aux fonctionnaires de ces organismes » (p. 44). Autre point souligné : « En ce qui concerne la situation sociale des bibliothécaires... il est important de les encourager à faire des recherches de caractère universitaire, ou professionnel, et, dans ce but, de leur assurer les facilités nécessaires. Il est de la plus haute importance pour la profession que l'on sache que ses membres sont capables d'apporter de sérieuses contributions aux études universitaires, ainsi qu'aux questions sociales, politiques ou techniques » et le rapport conclut : « Dès que la position sociale et la fonction du bibliothécaire auront été revalorisés, celui-ci jouira dans la société d'une plus grande considération, laquelle pourrait se traduire par une augmentation de son traitement. Il est notoire que, dans un grand nombre de pays, le traitement du bibliothécaire, et la considération dont il jouit... ne sont pas encore tout à fait ce qu'ils devraient être... » En France, associations de bibliothécaires et syndicats professionnels seront certainement d'accord sur ce point avec le rapport ainsi que tous nos collègues quelle que soit leur spécialité.

    Le volume se termine par l'examen des différents types de bibliothèques et par un chapitre où a été inclus tout ce qui ne trouvait pas place dans le cadre des dix chapitres précédents. Parmi ces sujets spéciaux retenons la mécanisation où il est souhaité que la F.I.A.B. recueille une documentation sur les différents appareils mécaniques de plus en plus nécessaires. Les échanges internationaux de publications et les problèmes de la propriété littéraire retiennent enfin l'attention : mieux servir le lecteur en multipliant les microfilms faciles à échanger pose un problème délicat : sauvegarder les droits de l'auteur qui ne profite pas de cette diffusion de son oeuvre. Le F.I.A.B. souhaite la modification des législations actuelles dans le sens de l'intérêt du lecteur. Par contre pour le prêt international des ouvrages littéraires non tombés dans le domaine public, la F.I.A.B. estime que, comme dans les pays Scandinaves, l'auteur doit en retirer un profit financier.

    Tout ce rapport très dense est pratiquement impossible à résumer. Nous nous sommes efforcés de souligner quelques points qui nous ont paru importants, mais en fait tous le sont, il ne faut pas sous-estimer le fait que le point qui a attiré l'attention du bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, ou du bibliothécaire universitaire, n'est pas forcément celui que jugera de toute première importance le bibliothécaire d'une centrale de prêt ou d'une entreprise industrielle, aussi insistons-nous pour que tous nos collègues lisent ce rapport, et plus particulièrement ceux qui sont chargés de la formation professionnelle, car, très riche sous un petit volume, il passe en revue tous les problèmes professionnels du moment présent.